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Société

Adeline : Défendre mère nature

Publié le 31 janvier 2023

C’est sur la plage d’Ahonu, alors que le soleil perce les nuages et que mère nature se réveille doucement que Femmes de Polynésie rencontre Adeline. Fondatrice de la toute jeune association Mama Natura, nous la retrouvons accompagnée d’une dizaine des membres de l’association pour un ramassage de déchets, leur rendez-vous hebdomadaire.

Un sac dans une main, une bouteille en plastique dans l’autre, la jeune militante nous relate son parcours. Et nous découvrons que son combat s’étend bien au-delà de l’écologie.

UNE GRAINE D’ÉCOLOGISTE

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Adeline a toujours eu un grand attachement pour la nature et les animaux. Cela fait 24 ans cette année qu’elle œuvre pour la cause environnementale par le biais d’actions de sensibilisation et concrètement sur le terrain.

« Je n’ai jamais compris ce réflexe de jeter ses déchets dans la nature. C’est une habitude que je n’aurais jamais et que je ne pourrais pas avoir. »

Ayant vu le monde sous différents angles, c’est à Tahiti qu’elle rejoint le milieu associatif pour la première fois. Après avoir été ambassadrice d’une association, devenue une ONG, elle créé sa propre association en 2022.

« S’indigner sur les réseaux sociaux, ça ne sert plus à rien. Il faut véritablement passer à l’action et montrer l’exemple. »

AGIR PAR LE RAMASSAGE DES DÉCHETS

Et c’est en collectant les détritus rejetés par la mer et les rivières qu’Adeline et ses équipes œuvrent en faveur d’un environnement plus sain.

« Notre association s’appelle Mama Natura, soit Mère Nature. Ce n’est pas un hasard. C’est grâce à elle que l’on vit. Il faut la respecter et réparer nos erreurs. C’est nous qui produisons autant de déchets. »

Adeline voit les choses en grand et ne se cantonne pas au nettoyage des plages ou des bords de route. Qu’importe le lieu où le temps qu’il fait dehors, l’objectif demeure inchangé.

« Dans les ravins, en bord de route, dans les vallées, en bord de mer, on ne fait pas la différence, nous agissons là où il y a des déchets. »

Et pour les 210 kilos de détritus ramassés lors de notre rencontre, le voyage ne s’arrête pas là. Dès que possible, Adeline et les bénévoles trouvent des structures pouvant les revaloriser.

« Nous donnons les canettes à Père Christophe dans le cadre de l’action « Des canettes solidaires ». Celles-ci sont rachetées puis recyclées, et les bénéfices contribuent à l’achat de médicaments destinés aux sans-abris. »

La quinzaine de savates trouvées ce jour-là sera également revalorisée grâce à l’initiative de Tahitian Move et du « bac à savates ». Elle nous rappelle d’ailleurs que ces dispositifs sont gratuits et à la portée de tous.

L’ENVIRONNEMENT, ET BIEN PLUS QUE ÇA

La protection de l’environnement est au cœur de son combat mais loin d’être son unique plan d’attaque. En réalité, cette association porte des valeurs profondément humanistes. Parmi elles, l’entraide et l’inclusion.

« Il n’y a pas d’adhésion dans notre association. Chacun donne selon ses moyens. Je suis déjà hyper reconnaissante envers tous les bénévoles qui donnent de leur temps. »

Ces actions associatives permettent aux bénévoles de se retrouver et de former des liens.

« Se retrouver chaque semaine nous a permis de créer de véritables liens d’amitié. Nous venons tous d’horizons différents, et certains d’entre nous n’ont pas de moyens de se déplacer ou de se nourrir tous les jours. On fait en fonction de chacun, toujours dans la bienveillance. »

Et la jeune femme est reconnaissante de la présence de chacun des membres, sans qui les actions menées n’auraient pas la même portée.

« Nous en sommes là grâce aux bénévoles engagés et je trouve ça formidable. L’objectif est d’agrandir ce groupe, plus on est nombreux et plus nos actions ont un impact. »

Adeline et son équipe tombent fréquemment nez à nez avec des animaux abandonnés ou pour lesquels il est déjà trop tard. Ils ne peuvent rester impassible face à ces scènes.

« Ça nous touche de voir des animaux souffrir. On a toujours un sac de croquettes et des médicaments antiparasitaires au cas où on en croise. Certains d’entre nous en ont même adoptés. »

C’est d’ailleurs Rescue qui guide les opérations d’une patte de maître. Son nom, « rescapée » en français, lui a été donné le jour où Laurence, l’une des bénévoles, l’a trouvée, blessée, affamée et dans un état de santé critique.

Ne demandant pas de subvention, l’association est portée par les actes de générosité isolés d’entreprises touchées par leur combat.

Afin de mener à bien leurs actions, Adeline a d’ailleurs lancé une collecte de dons via la Fondation Anāvai destinée à l’achat d’un véhicule. Celui-ci servirait au transport du matériel et des bénévoles. Elle nous laisse sur ses mots.

« Cette planète nous abrite tous, et c’est à nous d’en prendre soin au travers de nos actions du quotidien. Nous pouvons tous passer à l’action. »

Hina Teata–Carreel
Rédactrice web

© Photos : Hina TEATA-CARREEL pour Femmes de Polynésie

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