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Natacha Helme, en tête de ligue contre le cancer

Publié le 12 juillet 2023
En 2020 Natacha Vahineura HELME succédait à Patricia GRAND à la présidence du Comité polynésien de la Ligue de lutte contre le cancer. Depuis cette date elle met son énergie et son engagement au service de cette cause, pour venir en aide aux personnes atteintes de cancer mais aussi pour encourager les Polynésiens à recourir au dépistage et à la prévention. Femmes de Polynésie témoigne de son parcours.

Face au Cancer

Comme beaucoup d’enfants au Fenua, Natacha a été élevée par ses grands parents. Sa confrontation avec le cancer a pris une forme personnelle lorsque son grand-père, âgée de 80 ans a été atteint par un cancer de la gorge qu’il refusait d’admettre. Ce fut une épreuve difficile et angoissante. En suivant toutes les étapes de sa prise en charge, elle a appréhendé le lourd travail de soutien et d’accompagnement psychologique, moral et humain nécessaire pour qu’il supporte avec le plus de sérénité possible les souffrances, les moments de fatigue.
Durant les séances de radiothérapie, elle a compris l’importance du travail des bénévoles de la Ligue, leur implication et leur dévouement auprès des malades. Natacha a aussi été témoin de la détresse des personnes âgées, en particulier de celles qui ne parlent pas la langue française, seule utilisée par la plupart des soignants. Sa maîtrise de la langue tahitienne a été un atout pour rassurer, mettre en confiance, expliquer aux malades la maladie et les traitements.
Cette prise de conscience a impulsé chez elle le désir de donner de son temps à l’association. Alors que son projet était au départ de :

« Se limiter à faire du bénévolat. »

Elle prend rapidement des responsabilités en devenant vice-présidente du Comité polynésien de la Ligue puis présidente en 2020, au départ de Patricia GRAND qui s’était fortement et longuement investie.

L'expérience du travail

Précédemment son parcours personnel et professionnel, jalonné par des expériences multiples, l’a préparée à assumer ces responsabilités. Titulaire d’un bac de comptabilité, les postes qu’elle a occupés dans plusieurs entreprises privées lui ont apporté des compétences en gestion. Entrée au conseil municipal de Mahina à seulement 25 ans, on lui confie la mise en place de projets d’activités périscolaires pour les jeunes. A 27 ans Natacha s’ouvre à des activités dans la sphère politique : successivement ministre en charge de l’artisanat, de la culture et de l’agriculture, conseillère technique dans des équipes ministérielles, collaboratrice de représentants à l’Assemblée. Aujourd’hui elle exerce au secrétariat de la circonscription des affaires sociales de Faaa.
Ces diverses expériences professionnelles et associatives, son implication dans son église lui ont apporté des connaissances dans des domaines diversifiés, dans le fonctionnement des institutions ainsi qu’un réseau de relations utiles aujourd’hui pour développer son action au sein de la Ligue.

« J’ai toujours un ami, une amie quelque part pour ouvrir les portes nécessaires. »

En plus de son désir d’engagement, son caractère fort, « voir entêté » dit-elle, sont des atouts pour atteindre ses objectifs.

Lutte contre le cancer c'est lutter pour la société

Elle se préoccupe de l’avenir du peuple maohi notamment de sa santé. Il faut lever les obstacles comme les mentalités, les tabous par exemple celui de croire que :

« La maladie, il ne faut pas en parler car elle risque d’arriver ! »

Natacha voudrait que l’on puisse parler aux jeunes de la santé :

« Il faut les rejoindre afin qu’ils comprennent qu’au même titre que le nucléaire qui a fait des dégâts considérables, nos habitudes alimentaires, nos comportements, nos addictions sont des dangers pour notre corps. »

Natacha considère que si nous avons un des hôpitaux les mieux équipés de l’Outre-Mer, il y a encore beaucoup à faire pour développer les dépistages précoces, notamment dans les îles.
Pour son amour du Fenua et de sa population, pour sa volonté de :

« Faire bouger les choses. »

Natacha Helme fait partie des polynésiennes inspirantes pour les autres.

Pendentif remis à chaque Poerava, réalisé par l’atelier Wilfred Ya-Matsy.

Armelle Merceron

Rédactrice

©Photos : Natacha Helme pour Femmes de Polynésie

Yvon Bardes, directeur de publication

Pour plus de renseignements

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