Mahana Wohler : discipline, constance, rigueur, détermination et persévérance
En 2012, Mahana Wohler a été diagnostiquée obèse morbide et, depuis 2015, elle exerce en tant que coach sportif et inspire par ces maîtres mots. Un parcours jonché d’obstacles qu’elle confie à Femmes de Polynésie.
Terre de renouveau
« J’ai essayé d’aller en salle de sport pour me reprendre en main. J’étais à 124,56 kilos. Mon père m’a payé un coach sportif pendant un mois pour me guider en salle de sport. J’ai continué toute seule après. Je me suis faite mal parce que je n’écoutais pas mon corps. »
« Je voyais comment mon corps changeait, se tonifiait. Et puis en changeant mon alimentation ça m’a permis de perdre plus de 65 kilos en 3 ans. Et de là est venue cette passion de vouloir aider les autres, les accompagner dans leur objectif. »
Retour à la maison
« J’y ai vécu 10 ans en tout. Je suis revenue en Polynésie parce que ma mère est tombée gravement malade. Il fallait que je revienne m’occuper d’elle. Depuis 2017, je suis là pour faire véhiculer mon combat contre l’obésité. »
« En Nouvelle Zélande c’est plus développé qu’ici. Quand je suis revenue j’avais ce sentiment de revenir en arrière donc ça a été très dur pour moi de me réadapter ici. »
« Je suis très sévère (rires). J’ai ma méthode à moi et j’exige des personnes qu’elles soient disciplinées. Sans discipline, je ne pourrai pas travailler correctement avec la personne qui a des objectifs à atteindre. À travers mon coaching, le sport ou la nutrition, j’apprends à la personne que si tu peux porter des poids, tu peux tout porter dans la vie. Tu peux tout affronter. C’est comme ça que je me suis forgée. »
Prendre soin des siens
« Ma mère est une personne dialysée et diabétique. Elle me raconte régulièrement que la plupart des personnes qui sont dialysées sont obèses. Je pense que c’est de la négligence aussi concernant l’alimentation. Ça revient encore au fait que l’obésité créé d’autres maladies, d’autres pathologies. Ma maman est une inspiration parce qu’elle est très malade, elle me touche beaucoup chaque jour. »
« Je pense qu’on n’a pas été éduqué à savoir comment bien s’alimenter. On est resté dans l’image qu’avant il fallait manger en grosse quantité mais c’était des produits locaux. Maintenant avec la mondialisation c’est différent. Il y a beaucoup de produits très sucrés par exemple. Parfois le mental n’a pas envie de suivre ce qui est bon pour toi. Je pense qu’il faudrait mettre en avant plus nos produits locaux et vraiment éduquer le polynésien sur les quantités. Des assiettes équilibrées. »
Motiver par son expérience
Mahana republie souvent les résultats et les témoignages des personnes qu’elle suit. Ses clientes discutent sur leur groupe dédié et partagent leur quotidien autour du sport et de la nutrition.
« Elles se motivent entre elles. En dehors de la salle elles sont toujours là à se motiver : « Ok ça te dit qu’on aille à la salle ensemble ? ». Le teamwork ! »
Manutea Garcia
Rédacteur
©Photos : Manutea Garcia et Mahana Wohler pour Femmes de Polynésie
Yvon Bardes, directeur de publication