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Portrait

Randa au service des «timbrés de philatélie»

Publié le 5 octobre 2021

Le crochet et la couture sont des activités que Randa considère comme un art de vivre. Détrompez-vous, car dans les coulisses de son calme apparent, se trame une véritable battante, armée de patience et dont la minutie fait sa vertu. Grâce à Randa, chef du centre philatélique de Fare rata, Femmes de Polynésie se poste un instant, question d’apprendre ce que la philatélie représente pour notre petit bout de paradis.

Comme une lettre à la poste

Aînée d’une famille de 3 enfants, Randa est guidée vers l’excellence dès son plus jeune âge.

« Mon père a recueilli ma cousine germaine comme fa’a’amu. On mutualisait nos compétences. Comme une rivalité constructive qui nous poussait à toujours faire mieux. »

C’est ancrée dans cette atmosphère que quelques années plus tard, suite à une maîtrise obtenue à Montpellier, Randa fait ses premiers pas à l’OPT. Avec ses collègues, elle est alors chargée d’assurer les facturations des liaisons louées internationales.

« Les liaisons louées, c’est l’avant Honotua. En 2002, on avait des liaisons internet grâce aux satellites. »

Pendant quelques années, Randa apprend les rouages de son métier. Notamment en 2004, car elle devient animatrice commerciale de tout le réseau d’agences OPT en Polynésie, à l’ère des débuts de la téléphonie mobile.

« Le réseau mobile commençait à s’étendre dans les îles, et avec la volonté de l’OPT de dynamiser le réseau commercial, j’ai beaucoup voyagé. C’est ce qui m’a permis de vraiment découvrir les différents archipels de la Polynésie, et de ce fait avoir une vision plus globale de notre territoire. Les voyages dans les îles, en y repensant, c’est beaucoup de bateaux, des pannes, de la fatigue et à mon avis, j’avais une bonne étoile. »

Dans la foulée, Randa fait une rencontre qui va chambouler ses habitudes. Elle se lie d’amitié avec une stagiaire dont la mère est couturière.

« J’avais envie de faire quelque chose de mes mains. Je suis allée tous les dimanches coudre avec sa mère. »

Au départ une activité très studieuse, les dimanches deviennent de bons moments entre copines qui partagent la passion pour le travail manuel. De fil en aiguille, Randa développe les qualités qui vont faire sa force : patience et minutie.

« À la base, je ne suis pas quelqu’un de très patient. Je me suis lancée le défi de faire de la patience une qualité pour moi. Avec le crochet et la couture, j’ai appris à me concentrer et à développer la minutie. »

C’est dans cet élan qu’en 2009, Randa rejoint le centre philatélique de Fare Rata.

La philatélie vectrice de richesses

« Avant de lancer la conception d’une série de timbres, on fait beaucoup de recherche sur la thématique qui est décidée en commission. »

Même petit, un timbre doit rester fidèle à son thème. Un procédé que Randa connaît parfaitement. Avec plus de 10 ans dans le milieu, des participations aux salons internationaux et d’innombrables émissions de timbres, elle a su mettre en pratique les atouts qu’elle a travaillés lors de ses dimanches de couture.

Salon philatélique à Paris

« En soi, la philatélie fait rayonner la Polynésie dans le monde. Nos timbres sont des fenêtres ouvertes sur notre fenua. Ils font rêver les collectionneurs, mais au-delà de cela, le timbre proposé doit leur donner envie d’en savoir plus. Pour eux, ce n’est pas qu’une envie matérielle, c’est : avoir pour savoir profondément. »

Les thèmes sont méticuleusement sélectionnés en commission philatélique. Car d’après Randa, le collectionneur est quelqu’un de très exigeant qui aime s’instruire via la philatélie.

« En général, c’est un peu comme une visite au musée. Cela dit, certaines thématiques sont au cœur de l’actualité. Notamment celui sur la COVID 19 en Polynésie sorti en 2020. »

« Vahine masquées » de Maryse NOGUIER, élu plus beau timbre de l’année 2020 des postes hors Métropole par le groupe La Poste.

La richesse de la culture polynésienne est mise en lumière, avec des émissions relatant le festival Ono’u ou les hommes, femmes et différents événements qui ont façonné le paysage culturel, politique et social du pays.

« Tout est bon à prendre, à partir du moment où le thème reste en accord avec la Polynésie, son histoire, son actualité et sa culture. »

À l’heure où tout semble prendre une tournure qui nous dépasse, la philatélie nous rappelle que nous participons tous, de près ou de loin, à l’histoire du fenua. Qui sait ? Un jour peut-être, cette pratique changera votre quotidien et instiguera chez vous un engouement du ressort des collectionneurs les plus avisés.

Pour Randa, la philatélie lui offre un mode d’expression où elle lie sa profession avec son incommensurable passion pour le travail manuel.

 Niuhiti Gerbier

 Rédacteur

 ©Photos : Niuhiti Gerbier pour Femmes de Polynésie

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