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Portrait

Keani, au cœur du Soufflé

Publié le 22 avril 2022

À 9 heures du matin, la cuisine s’organise, les équipes se motivent et le plat du jour se révèle au sein de l’établissement qui n’a plus besoin d’éloges, Le Soufflé. Addition d’amour, de persévérance et de caractère, Keani, second de cuisine, ouvre à Femmes de Polynésie, les portes de sa cuisine, de son être et de la puissante envie de partage qui l’anime.

« En cuisine, il faut avoir du cœur, car c’est un métier de partage. »

Pour Tereva Galopin, chef cuisinier des restaurants Le Sully et Le Soufflé : « Keani est l’exemple d’une jeune femme déterminée et passionnée, qui ne baisse jamais les bras. »

Turbulences

En grandissant sur l’île de Raiatea, Keani connaît 2 constances.

 

D’une part, le tumulte des échecs scolaires.

« Mon parcours de vie n’est pas des plus clair. J’étais quelqu’un de très perturbé à l’époque. »

D’une autre part, la bienveillance de sa grand-mère et de son père.

« Ma grand-mère a joué un grand rôle dans ma vie. À l’âge de 4 ans, quand ma mère est partie, c’est elle qui m’a recueillie. Elle m’a élevé, car mon père travaillait beaucoup. »

Plus tard, alors que la formulation de plans de vie se fait de plus en plus pressante, Keani, confrontée à une impasse, prend la décision qui va changer sa vie. Elle s’inscrit à une formation de cuisine au CFPA. Rien ne la vouait aux fourneaux, ou presque.

« En toute honnêteté, je n’étais pas très emballée au départ. Mais je n’avais plus le choix. Soit je me prenais en main, soit je restais aux crochets de mon père. Malgré toutes les épreuves, il a toujours cru en moi et ne m’a jamais laissé tomber, il m’a sans cesse accompagné dans toutes mes décisions de vie. À la base, j’ai appris la cuisine avec ma grand-mère. »

En adéquation

« La première fois que j’ai posé le pied dans une cuisine, j’ai su que c’était cela que je voulais faire. »

« Par la suite, j’ai appris à vraiment connaître la cuisine professionnelle, j’ai compris que c’était bien plus que juste de la nourriture. L’univers du métier m’a plu. »

À 23 ans, après sa formation de 9 mois au CFPA, elle enchaîne les stages dans les établissements culinaires de Tahiti. Son chemin formatif l’amène, il y a 4 ans de cela, à la porte du Sully, restaurant tenu par Tereva Galopin qui deviendra son mentor jusqu’à aujourd’hui.

« Tereva m’a fait confiance. Je lui en suis reconnaissante. Un jour, il m’a demandé si je voulais être chef, si j’avais les épaules pour cela. Je lui ai répondu que j’allais lui montrer. »

Le métier est rude, souvent synonyme de constantes pressions, les exigences sont toujours plus poussées. Forte d’un caractère solide et d’une passion intarissable, Keani se dépasse et trouve la motivation au quotidien.

« Je suis quelqu’un de libre et je décide par moi-même. J’ai pris le risque, ça a été dur, et j’ai versé beaucoup de larmes. Mon plus gros défaut mais aussi une de mes qualités, c’est mon entêtement. »

À la fois obstinée et persévérante, Keani se complaît d’une touche artistique édulcorée de cœur.

« La cuisine, c’est faire à manger pour donner envie. C’est instiguer l’amour. »

Le Soufflé, une aventure humaine

Pour Keani, sa cuisine a pour aboutissement le plaisir des papilles qui la dégustent, mais elle s’accompagne également d’horaires vacillants au détriment de la vie sociale de la jeune chef. Irréductible, Keani souligne que les sacrifices en valent la chandelle.

« En retour, savoir que les gens sont contents et qu’ils vivent une bonne expérience, c’est essentiellement ce qui me motive. Je suis quelqu’un de drôle qui aime animer la galerie. »

Son équipe en témoignera, car malgré l’adversité de la tâche, la gaieté habite la cuisine.

« Quand tu as une bonne équipe et une bonne ambiance, le métier devient plus que du plaisir. Je suis contente car je peux compter sur chacun d’entre eux. »

Cependant, certaines épreuves sont plus difficiles à digérer.

« Il m’est arrivé de tout vouloir abandonner. Heiarii Hoiore était mon premier chef au Coco’s, il m’a motivé à continuer. Il m’a dirigé vers Tereva qui m’a donné une chance. Quand ma grand-mère est décédée quelques temps plus tard, j’ai quitté le restaurant pendant presque 6 mois pour me recentrer. »

Armée d’un caractère pouvant affronter les tribulations d’une vie de choix et de risques, il n’en demeure pas moins que la sensibilité de Keani est parfois mise à l’épreuve.

« On est tous vulnérables un jour ou l’autre, il faut savoir aller plus loin. Surpasser l’adversité. »

À présent confiante, elle se projette et songe alors à partir en France pour continuer à se former. Elle rêve aussi d’ouvrir un jour son propre restaurant. Ici au Soufflé, elle crée tous les jours en alliant caractère et passion.

Il est 10h, les préparations quotidiennes sont lancées, avant de regagner la cuisine, Keani nous laisse avec un bel hommage rendu à sa grande dame.

« Si je suis la femme que je suis aujourd’hui, c’est grâce à elle. C’est elle qui a été là, qui m’a remis sur les rails, qui m’a toujours appris que dans la vie, il faut être une femme persévérante et indépendante, avec des valeurs. Ma grand-mère. »

Les recommandations du chef

  • Le filet de bœuf risotto taro sauce magret fumé.
  • Le filet de bœuf sauce brie truffé.

Niuhiti Gerbier

Rédacteur

©Photos : Niuhiti Gerbier et Focus_7500 pour Femmes de Polynésie

Pour plus de renseignements

Sponsorisé par le restaurant Le Soufflé

Site internet

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