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    Mode & Beauté

    Manon Goncalves : la couture comme engagement écologique avec Nōdo

    Publié le 13 août 2024

    Manon Goncalves nous ouvre les portes de son atelier de couture, en face de la plage Lafayette à Arue, pour nous faire découvrir sa marque Nōdo. Elle crée des chouchous à partir de chutes de tissus locaux, un projet engagé pour une mode éthique et locale. Manon partage avec Femmes de Polynésie sa réflexion sur l’upcycling et sa passion pour la couture et la création.

    Une prise de conscience écologique

    Manon Goncalves travaille dans la gestion de projet digital, mais elle a un violon d’Ingres : elle a hérité de sa maman une passion pour la couture. Aujourd’hui, elle a réussi à allier cet engouement à son engagement écologique, en créant Nōdo, une marque de chouchous upcyclés. En 2021, après un tour du monde et d’une prise de conscience écologique, Manon mûrit son projet :

    « C’était à Bali : j’étais face à un paysage magnifique, et sous mes pieds, c’était horrible ! Je n’avais jamais vu autant de déchets dans un endroit si paradisiaque. C’était en fait du tissu rejeté par l’industrie textile. En rentrant, je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose. On peut avoir un impact positif pour l’environnement, même à notre échelle. »

    Une mode responsable avec l'upcycling.

    Modéliste de formation, la jeune femme prend conscience des limites de l’industrie de la mode, notamment en termes de gestions des stocks. Chaque année, 600 000 tonnes de déchets sont produites par l’industrie de la mode dans l’Hexagone. Elle décide alors de créer une marque écoresponsable, centrée sur un produit : le chouchou.

    Le chouchou parfait !

    «Pourquoi le chouchou ? Parce que c’est un peu le produit parfait : il ne faut pas beaucoup de tissus, et cela permet de revaloriser rapidement les chutes. J’utilise des stocks dormants ou des chutes de tissus provenant de couturières ou d’entreprises locales. À partir de cette matière, je découpe, j’assemble, je mets l’élastique, je couds mes étiquettes et j’ai un chouchou. C’est un produit peu cher pour le client : tout le monde peut se permettre de porter de l’écoresponsable. Et en plus, les matières sont douces pour le cheveu et recommandées par les coiffeurs. Mes chouchous sont en satin ou en fibranne. »

    Grâce à cette démarche, Manon entend donner une seconde vie aux tissus et les sublimer pour en faire un accessoire de mode unique. En effet, Nōdo joue sur la rareté : il n’y a que quatre collections par an, chacune comptant une dizaine de coloris, soit une collection de 150 à 200 chouchous, tous uniques. La couturière associe à chaque fois un tissu à une étiquette différente. Limiter la quantité correspond à la volonté de respecter les critères écoresponsables qu’elle s’est fixés. Elle gère ses stocks de façon réfléchie et aussi pour que la couture reste un plaisir. En effet, Nōdo n’est pas l’activité professionnelle principale de Manon, mais bien un exutoire.

    La collection satinée : entre 150 et 200 chouchous cousus par Manon!

    « C’est ma maman qui m’a donnée envie d’apprendre à coudre. Elle était autodidacte. Je l’ai toujours vue coudre et elle se régalait avec ça : elle m’a donné envie de m’y mettre, mais j’ai voulu le garder comme un plaisir, je n’en ai pas fait ma carrière.
    Ma maman cousait beaucoup de chouchous quand elle était jeune, et je les lui piquais tout le temps. Elle m’a aidée au début avec Nōdo et ça a été un bonheur de me lancer dans la création de chouchous avec elle à mes côtés : on travaillait ensemble sur un produit qui nous avait liées pendant longtemps. »

    Manon organise son temps entre sa carrière en gestion de projet digital et la création de chouchous. La couture lui permet de couper sa journée et de créer des liens avec les revendeurs et les clients.

    ​Des chouchous polynésiens

    Les chutes de tissus locaux permettent à Nōdo de s'épanouir à Tahiti.

    Créée à Lyon, la marque a suivi Manon dans sa valise, lorsqu’elle est venue s’installer en Polynésie en 2023. Ce déménagement a été l’occasion de renouveler sa marque en s’adaptant aux produits et aux contraintes locales. Par exemple, elle fait le choix de ne plus faire de vente en ligne dans l’Hexagone pour être fidèle à ses engagements écologiques, et elle s’approvisionne désormais uniquement en tissus locaux.

    « Ça a été un défi de s’exporter à Tahiti, mais j’ai pu développer ma marque localement. Ici on met en avant le savoir-faire et le local. Utiliser des tissus avec des motifs locaux m’a permis de faire évoluer la marque, mais c’est aussi intéressant pour les clients, résidents ou touristes, d’avoir leur chouchou polynésien recyclé. Il véhicule des valeurs écoresponsables. Le défi est donc relevé ! »

    Marie Lecrosnier–Wittkowsky

    Rédactrice

    ©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Femmes de Polynésie et Nōdo

    Directeur des Publications : Yvon BARDES

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