Camille : la conduite d’électricité à grande échelle
C’est chez son homologue français que TEP a remarqué Camille, une jeune Polynésienne dispatcheuse chez RTE à Lille. Ingénieure de l’ENSTA Paris1, elle a pris ses fonctions depuis peu au cœur du réseau de transport d’électricité de la région Nord. Alors en vacances au fenua, Camille a rencontré Femmes de Polynésie.
Quand l’énergie te parle
Dans sa jeunesse, Camille nourrit déjà la certitude qu’elle œuvrera dans le domaine de l’énergie. Lors de ses études, elle confère à cette appétence un choix, celui de devenir ingénieure.
« Depuis le lycée, j’avais envie de travailler dans le secteur de l’énergie car tu en as absolument partout. L’électricité est partout dans nos habitudes et les problématiques liées à l’acheminement de l’électricité me parlent beaucoup. Je trouve l’optimisation de cet acheminement passionnante. »
Dans l’accomplissement de ses idées, Camille poursuit ses études en France où elle intègre l’ENSTA à Paris, l’une des l’école d’ingénieurs les plus sélectives de France.
Un travail plein de sens
Aujourd’hui dispatcheuse chez RTE, elle travaille désormais dans une entreprise qui transporte l’électricité à haute tension depuis les centrales de productions jusqu’aux points de distributions à moyenne tension.
« L’objectif de ce métier est de contrôler le bon fonctionnement du réseau. On gère les incidents qu’il peut y avoir, on vérifie que les paramètres physiques sont bien respectés. C’est un travail en 3/8. Il y a tout le temps quelqu’un dans la salle de contrôle. »
Des missions rigoureusement identiques au regard de son confrère local Tagaroa Normand, qui nous avait confié son métier en détail auparavant. Pour Camille, l’un des facteurs les plus importants quant à son choix de carrière vient de « l’envie d’avoir un travail utile ».
Les échanges
En visite sur l’île qui l’a vue grandir, c’est surtout par curiosité que Camille découvre TEP.
« Je voulais voir à quoi ressemblait le dispatching de TEP, et je peux dire que je suis très admirative des dispatcheurs d’ici. Puisque, malgré sa petite échelle, le réseau local reste complexe à gérer, car au contraire de nous, la perte d’une ligne peut mener au black-out. Les équipes sont au top. »
Au-delà de la visite de la jeune ingénieure, une porte d’entrée supplémentaire a été créée pour densifier les échanges entre TEP et son actionnaire RTE (via sa filiale RTE internationale). Ces deux entreprises travaillent déjà activement de concert à l’optimisation du réseau de transport de Tahiti pour le développement des énergies renouvelables, et notamment à l’étude de nouveaux dispositifs de stockage.
« Quand une centrale produit trop, au lieu de perdre de l’électricité, nous pouvons stocker cette énergie dans des batteries pour la redistribuer lorsque la production est plus faible. Je trouve cela passionnant. »
Grimper pour prendre son temps
Et quand elle n’est pas dans le centre de contrôle de Lille, Camille grimpe. Elle entretient depuis quelques années une passion pour l’escalade qu’elle pratique autant en salle qu’en plein air.
« J’ai toujours aimé le sport et l’escalade, est un sport ludique dans lequel tu peux te mettre des défis. L’escalade a une bonne philosophie de dépassement de soi et en prime, c’est un sport amusant. »
Plus qu’une activité extra-professionnelle, cela lui apporte beaucoup puisque cette passion lui permet de se dépasser. Ainsi, pour conclure notre entretien, Camille reste simple tout en gardant beaucoup de profondeur dans ses propos :
« Je pense qu’il est important de ne pas avoir peur de choisir une voie en accord avec ses principes, c’est quelque chose d’essentiel pour s’épanouir. »
1 L’École nationale supérieure de techniques avancées, de son nom de marque ENSTA Paris (anciennement ENSTA ParisTech), est l’une des 204 écoles d’ingénieurs françaises accréditées au 1er septembre 2020 à délivrer un diplôme d’ingénieure, membre fondateur de l’Institut Polytechnique de Paris 4, elle est aussi une école du groupe ENSTA avec l’ENSTA Bretagne.
Rédacteur
©Photos : Niuhiti Gerbier, Camille Fougerouse et TEP pour Femmes de Polynésie