Bianca Pugibet, une sensibilité écologique au service de l’entreprise Technival
Bianca Pugibet a passé ses jeunes années à l’ombre des cocotiers et le début de sa vie d’adulte à côtoyer les grands chemins qui mènent aux capitales d’Europe. Aujourd’hui responsable d’exploitation du service du traitement des déchets spéciaux au sein de l’entreprise Technival, elle se confie à Femmes de Polynésie sur son parcours et ses ambitions.
À la découverte de nouveaux horizons
Après l’obtention de son baccalauréat scientifique à 17 ans, Bianca est déterminée à étancher sa curiosité et embarque pour le vieux continent.
« Je voulais voir autre chose, autant partir pour faire quelque chose que j’aime. Pour moi, c’était la biologie. »
Elle atterrit à Bordeaux où elle réussit une prépa intégrée1 en biologie puis décroche une place dans une école d’ingénieur dans laquelle elle étudie l’agronomie2, toutes les matières en lien avec la culture de l’alimentaire, de la fourche à la fourchette. Elle s’oriente vers la transformation de l’alimentaire en entreprise et se spécialise en Qualité Hygiène Sécurité Environnement.
« Faire ses études loin de son fenua fait grandir, d’un coup. Ça forge le caractère et l’esprit. Merci à mes parents de m’avoir donné la chance de vivre cette expérience unique. Après 5 ans, j’ai atteint mon objectif en obtenant mon diplôme d’Ingénieure spécialisée en QHSE. Une fierté. »
Enfant du fenua, elle s’émerveille de ce nouvel environnement qui lui permet de se découvrir en tant que femme, de s’épanouir en tant que personne. Bianca profite d’avoir à portée de main toutes les opportunités de visiter les environs, elle ne s’arrête pas à la France et s’en va par monts et par vaux. Elle explore la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et tous les lieux vers lesquels son cœur se plaît à vagabonder, jusqu’à ce qu’un retour aux sources s’impose.
Mettre ses apprentissages en application pour sauvegarder notre Fenua
De nouveau chez elle, Bianca garde à cœur de travailler dans un domaine touchant à l’environnement.
« J’ai toujours été très sensible à l’environnement. Je me demande constamment comment limiter mon impact. »
C’est au sein de l’entreprise Technival4 qu’elle se trouve une place lui permettant de mettre en pratique son savoir-faire et ses connaissances. Dans cette société, elle occupe le poste de responsable d’exploitation du service du traitement des déchets spéciaux5.
« Au-delà de la partie technique, très différente de mon précédent métier de Responsable HSE, l’un des plus grands challenges de mon métier actuel est le management direct de mon équipe. Très différent du management transverse. Il a fallu traverser quelques aléas mais je pense désormais que nous avons créé une belle cohésion d’équipe avec l’ensemble des agents. C’est essentiel car sans mes agents je ne peux rien faire, merci à eux de me challenger chaque jour. »
Des perspectives d’évolution
De nature curieuse, cette femme engagée n’a de cesse de chercher à se renouveler. Les expériences acquises lui ont permis de savoir ce qu’elle attend de sa vie professionnelle. Soutenue par ses supérieurs, Bianca sait que son avenir dans le cadre de l’entreprise n’est pas figé.
« Ce que j’aime avec mon entreprise, c’est l’importance que l’on donne à l’Humain. On nous pousse à nous former, à ne pas rester sur nos acquis. On donne l’opportunité au personnel d’évoluer. »
Son séjour dans l’hexagone lui permettant de garder un œil extérieur sur la situation en Polynésie, elle observe et s’exprime sur les enjeux locaux et les actions qui pourraient bénéficier au territoire.
« Notre gouvernement doit attribuer un budget suffisant au secteur du traitement des déchets, pour travailler, non seulement sur la réduction des déchets à la source, mais également sur le traitement des déchets une fois qu’ils sont créés. En prenant en compte les différents types de déchets dangereux et non dangereux. L’enfouissement n’est pas une solution durable pour notre fenua. Il est nécessaire de mettre en place des infrastructures de traitement de déchets de taille suffisante tels que des incinérateurs acceptant de gros volumes. Sans oublier de prévoir le devenir des cendres issues de ces incinérateurs. Il y a beaucoup à faire dans les déchets, si vous saviez. »
Par ces mots Bianca nous invite non seulement à réfléchir à des solutions communes afin d’améliorer notre mode de vie et, par la même occasion, notre futur dans une nature constamment menacée, mais de plus à des résolutions personnelles. Pour la postérité de notre environnement et le bien-être des générations futures.
1 Deux années d’études post bac effectuées directement dans une école d’ingénieur.
2 Ensemble des sciences exactes, naturelles, économiques et sociales nécessaire pour pratiquer et comprendre l’agriculture.
3 Ensemble des techniques utilisées par l’industrie du plastique pour la transformation des matières plastiques.
4 Technival développe en Polynésie des solutions de traitement et de recyclage des déchets dans le but de préserver les ressources locales, de créer des emplois et de proposer à ses clients des solutions fiables et pérennes à leurs problèmes d’environnement.
5 Elle gère notamment le contact client, la réalisation des devis, la plannification des collectes de déchets toxiques des entreprises de Tahiti et ses îles. Elle réalise le suivi opérationnel du rapatriement des déchets des cinq archipels de Polynésie, en travaillant en étroite collaboration avec les différents services du Pays et de l’État et la direction de l’environnement. Elle s’assure que le reconditionnement des déchets est respecté et prépare les fiches d’empotage des déchets toxiques en vérifiant leur comptabilité lors de leur export vers les différents centres de traitement agréés.