Romina, digital nomad
Cette invitation au voyage à présent avec Romina Tchiang Sang, une femme de Polynésie qui a le voyage pour passion et la planète pour terrain de jeu. Une exploratrice des temps modernes qui n’oublie pas pour autant ses racines : le fenua. Avec « Les carnets de Romy », Femmes de Polynésie lui dédie un espace d’expression où l’évasion sera de mise. Une fois par mois Romy nous emmènera à la découverte d’un nouveau pays. Mais avant la première escale qu’est le Mexique, rencontre avec cette jeune femme qui, après avoir parcouru le monde, a posé ses valises dans la capitale anglaise.
Une graine de voyageuse
La première chose qu’on remarque en voyant Romina, c’est son sourire espiègle et sa joie de vivre qui en disent long sur la vie qu’elle mène. Romina est une jeune femme polynésienne qui a fait toute la première partie de sa scolarité sur l’île de Tahiti jusqu’aux classes préparatoires aux hautes études commerciales.
Elle a baigné dans une culture mêlant ‘ori Tahiti(*) et traditions chinoises, avant de partir à la rencontre du monde.
« Cela fait 10 ans que j’ai quitté le fenua(*) et je ne regrette rien, bien que je ressente le besoin de rentrer tous les ans. Mon amour pour la Polynésie ne cesse de grandir !»
Le début de l’aventure
Élève brillante, elle sort doublement diplômée d’une école de commerce (ESC Pau) et major de promotion d’un MBA(*) en management en Inde. Elle part en stage au Mexique au sein d’un complexe hôtelier de luxe où elle s’occupera de la partie marketing et communication. Elle ira aussi en Italie au sein de l’ONU(*) où elle sera en charge d’organiser des colloques internationaux, puis en Inde pour un projet d’entreprise en marketing stratégique avec EADS(*), leader dans le monde de l’aéronautique.
Des projets et des voyages plein la tête
Son parcours en Inde lui permet de participer sur place à la rédaction d’un ouvrage économique. Cette expérience confirme son goût pour la lecture et l’écriture. Son appétence pour les voyages se fait déjà ressentir à travers sa volonté de découvrir de plus en plus de pays, grâce aux différents postes qu’elle occupe. Romina a successivement travaillé à New York, en Polynésie, en métropole, en Chine et en Irlande du Nord.
Premier jour à New York pour les Nations Unies, visite de Time Square.
« J’ai eu la chance d’avoir de bons résultats en ESC(*) et de me créer un réseau en Italie lors de mon stage avec l’ONU. Grâce à cela, j’ai pu rejoindre l’équipe new-yorkaise après ma remise de diplôme en Inde. »
Elle prend plaisir à partir aux quatre coins du monde en profitant des langues étrangères qu’elle maîtrise : français, anglais, espagnol, chinois.
« Ce que j’apprécie dans les voyages c’est d’essayer de mieux comprendre le reste du monde, de découvrir les autres cultures, d’expérimenter de nouvelles activités et de goûter aux spécialités locales ! »
Petit à petit, elle immortalise ces moments à travers la photographie et les récits de voyage qu’elle publiera prochainement.
« L’Asie est un des plus beaux chapitres de ma vie à l’étranger. Basée en Chine et en charge de la zone Asie-Pacifique pour un leader en chimie, j’ai pu visiter de nombreux pays : Cambodge, Laos, Vietnam, Singapour, Thaïlande, Corée, Malaisie, Indonésie, Hong Kong, Macao, Taïwan, Tibet, Mongolie… »
Romina aime les défis et démarre une carrière dans le juridique au Royaume-Uni. Dynamique et volontaire, elle pimente son quotidien en devenant également « digital nomad » (*), free-lance et entrepreneur. A distance, elle travaille pour une agence immobilière londonienne, elle fait de la figuration dans des séries télévisées britanniques, elle est community manager pour le Terevau(*) et elle a cofondé « Des Plumes et Des Iles », un collectif d’éditeurs indépendants qui travaille avec des auteurs et des illustrateurs du bassin pacifique, en s’appuyant sur des outils digitaux.
« Ce logo pour l’édition, je l’ai dessiné en m’inspirant d’un tatouage. La plume symbolise l’écriture et nous avons choisi de représenter dans des tons verts les 3 îles qui symbolisent le triangle polynésien, afin de montrer la diversité de nos collaborateurs. »
D’ailleurs, rien n’arrête cette jeune femme débordante d’énergie, qui reste attachée au fenua.
« Je reste une fille des îles qui aime avoir une fleur à l’oreille, profiter de la mer et du soleil et surtout me ressourcer auprès de ma famille et de mes amis. Lorsque je reviendrai m’installer, je souhaiterais réellement développer des projets éco-solidaires impliquant nos matahiapo(*). Ce que je conseille aux jeunes Polynésiens, c’est de se créer et de se saisir des opportunités à l’international pour se forger une ouverture d’esprit pour ensuite mieux revenir, et surtout de s’épanouir dans leurs projets. Comme dit Pierre Fillit : Partir, c’est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s’envoler. C’est s’apercevoir qu’on n’est pas seuls sur la planète, qu’on ne sait pas tout, comme on le pensait. On devient plus humble, plus tolérant, un peu plus intelligent. »
Définitions
HEC : Hautes Etudes Commerciales
Fenua : pays
‘Ori Tahiti : danse tahitienne
MBA : Master of Business and Administration, diplôme international d’études supérieures
ONU : Organisation des Nations Unies
EADS : European Aeronautic Defence and Space, plus connu sous le nom de Groupe Airbus de nos jours
Digital nomad : travailleur utilisant les outils digitaux et exerçant dans n’importe quel endroit du monde
Terevau : compagnie maritime polynésienne proposant du transport de passagers et du fret de et vers Moorea
Matahiapo : anciens
Nelson Liao
Rédacteur web
© Photos : Romina Tchiang Sang