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Société

Anie Tuheiava-Mairau

Anie Tuheiava-Mairau, un combat pour la santé mentale

Publié le 5 mars 2025

Au mois de mars, nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, l’association UFFO Polynésie met en valeur 8 Polynésiennes inspirantes. Ces femmes remarquables, nous les avons appelées nos Poerava, nos perles rares.

Femmes de Polynésie vous présente le portrait de Anie Tuheiava-Mairau, présidente engagée de SOS Suicide, dont le parcours empli d’humanité nous rappelle que la vie est un cadeau.

Anie est nominée Poerava pour son engagement comme présidente de l’association SOS Suicide dont elle n’a cessé de développer le dynamisme afin de répondre à un drame social de plus en plus présent en Polynésie. Mais sa vie est remplie de nombreux autres engagements.

DES DÉBUTS DIFFICILES

Née il y a 81 ans à Maupiti dans une grande famille de l’île où son père était planteur de pastèques tandis que sa mère élevait les 8 enfants. A 5 ans, ses parents l’envoient avec ses deux frères aînés à Opoa, sur l’île de Raiatea afin qu’une tante, institutrice, puisse accompagner leur scolarité. Anie qui n’avait pas été préparée à cette décision en a gardé une blessure d’abandon, même si plus tard elle a compris que ses parents cherchaient son intérêt.  Après son certificat d’études, elle part vivre à Tahiti chez une autre tante. Inscrite au Lycée Gauguin, Anie fera tous les jours l’aller-retour à pied depuis Pirae. Elle obtient son BEPC en 1961 et réussit la même année le concours d’entrée à l’école d’infirmière dont elle sort diplômée infirmière/sage-femme. En effet, afin de pouvoir servir dans les îles, les élèves devaient avoir pratiqué cent accouchements avant de passer leur diplôme. 

une carrière florissante faite d’engagements

Fonctionnaire d’État, sa première affectation est l’île de Anaa, aux Tuamotu, mais elle n’y reste qu’une année car sa mère décède et elle demande une affectation aux Iles Sous Le Vent pour se rapprocher de son père. Ce sera Bora Bora, puis Raiatea. Affectée ensuite à l’hôpital Vaiami, Anie vivra le déménagement vers le nouvel hôpital de Mamao. Elle se marie, suit son époux enseignant en France, puis aux Antilles, et revient au Fenua pour reprendre du service à l’hôpital en pédiatrie et enfin, à l’hygiène scolaire.

Déjà bien occupée et mère de deux enfants, Anie devient adjointe au maire de Pirae, Gaston Flosse. Déléguée à la condition féminine elle accède au poste de présidente du Groupement de Solidarité des Femmes de Tahiti après le décès de Tuianu Le Gayic. En 2004, Anie prend sa retraite et se consacre pleinement, depuis 20 ans, à sa vie associative.

Présidente du club « Lion’s Femmes » de Papeete, elle bénéficie d’une formation de leader : « Apprendre à servir sans contrepartie ».

Son club mène des actions en faveur de l’association des aveugles, alors présidée par Roland Martin, puis des SDF où sa formation d’infirmière s’avère utile. Le Lion’s club est maître d’œuvre du Téléthon et à l’occasion elle rencontre le docteur Stéphane Amadéo, psychiatre au CHPF. Ce dernier, président de l’association SOS Suicide qu’il a créée, lui demande de le rejoindre. Bonne pioche ! elle a une expérience dans le domaine médical, parle tahitien et est à l’aise en public. De plus elle connaît les îles et a déjà un bon réseau : églises, associations, travailleurs de la santé et du social… Elle bénéficie de formations en France, au Canada et s’implique de plus en plus jusqu’à accepter de prendre la présidence de l’association SOS Suicide en 2016.

Alors, elle multiplie les interventions en milieu scolaire, la sensibilisation de l’opinion par des interventions à la radio et à la télé, par des conférences-débats. Avec l’équipe constituée autour d’elle, elle met en pratique une idée venue du Canada et forme des relais sentinelles dans les quartiers pour reconnaître les signes et comportements pouvant mener au suicide.

Anie Tuheiava-Mairau SOS SUICIDE

« Aujourd’hui notre philosophie, c’est d’aider les jeunes à se réconcilier avec leur identité, leur Histoire, mais aussi avec la vie. Notamment les règles de vie en société. Parallèlement nous essayons d’aider les parents dans leur rôle parental. Toutes les formations suivies et la longue expérience de terrain nous permettent d’être opérationnels et reconnus. »

Une tranquillité bien méritée

Anie a hérité des talents de son père agriculteur et se ressource avec son mari à Papeari où ils cultivent toutes sortes d’arbres fruitiers, produits vivriers et autres plantes recommandées pour la santé dont elle fait bénéficier ceux qui en ont besoin. Du reste, elle a aussi fondé et présidé des associations pour promouvoir l’horticulture artisanale telles Hotu Tini No Toata et Hei Tini Hau à Pirae.

« Mon moteur, c’est ma foi en Dieu. Une foi que m’ont transmise mes parents. Petite, ma maman me disait : « Bats-toi, fais quelque chose de ta vie ! » Aussi longtemps que je le pourrai, je continuerai à donner le meilleur de moi-même pour mon pays, pour mon peuple, en appliquant cette valeur : Fa’atura. »

Anie, tu ne souhaitais pas cette distinction car l’humilité est aussi ton moteur. Nous te demandons au nom de toutes les femmes de l’accepter, afin que ton long et beau parcours soit connu et inspirant pour tous. Merci.

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Irmine Tehei et Béatrice Vernaudon

©Photos : Anie Tuheiava-Mairau pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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