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    Portrait

    Anne Tokoragi, le phénix de la DPAM

    Publié le 12 septembre 2024

    Guidés par les sternes jusqu’à l’entrée du bâtiment de la DPAM1, nous nous apprêtons à rencontrer une personne qui est bien plus qu’une agente pour cette institution. À l’âge de six ans, Anne est diagnostiquée malentendante, mais la découverte de son handicap ne l’a pas contrainte à une vie dans le silence. Femmes de Polynésie vous présente aujourd’hui le portrait d’Anne Tokoragi, une femme courageuse et avide de vivre.

    UNE ADOLESCENCE TUMULTUEUSE

    Sa mère est originaire de Rangiroa et son père de Raroia (îles des Tuamotu). Ses parents se rencontrent à Tahiti et décident d’habiter ensemble à Faaa Tahiti. Anne naît de cette union. Pour trouver du travail, la famille s’installe sur l’ile de Tahiti alors qu’Anne Tokoragi est encore enfant. C’est à cette époque que leur médecin découvre que la jeune fille est malentendante et qu’elle devra se résoudre à porter des appareils auditifs pour le restant de ses jours. Un handicap qui ne l’empêchera pas d’accomplir ce que son cœur désire, mais qui lui vaudra les moqueries de ses camarades.

    « Au collège, je me faisais souvent embêter par les autres élèves. J’ai subi trois ans de harcèlement. Je ne voulais plus aller à l’école. »

    Son père l’encourage à ignorer les remarques blessantes et les méchancetés gratuites. Anne se forge une carapace derrière laquelle sa détermination grandissante se décide à une vie meilleure.

    « Quand je suis arrivée au lycée, j’ai appris à me défendre et j’ai décidé de montrer qui je suis. J’ai changé, je me suis affirmée. »

    LA FORCE DE SES IDÉES

    Etant titulaire d’un BAC PRO Comptabilité et après avoir effectué 2 ans d’étude niveau BTS Assistant de direction, elle se lance dans le monde du travail mais ne trouve pas chaussure à son pied. Pendant quatre ans, elle écume les entretiens d’embauche et accueille les refus sous prétexte qu’elle n’a pas assez d’expérience. Finalement, elle décroche un stage à la DPAM en 2013. Elle se fait remarquer par la direction pour sa force de caractère et son naturel jovial. Elle apprend alors qu’en tant que travailleuse handicapée, elle peut bénéficier d’une aide pour entrer dans la fonction publique. Elle intègre définitivement l’équipe en 2017 et devient un élément moteur de la société.

    « J’anticipe dans les traitements de dossiers, j’apporte de nouvelles idées. Il y a certaines choses que j’ai proposé lors de mon stage qu’on utilise encore aujourd’hui. »

    Bien établie auprès de ses collaborateurs, Anne se crée une place dans ce monde, sans oublier ni d’où elle vient, ni où elle souhaite arriver.

    « Ce que j’aime ici, c’est l’ambiance entre collègues. Tous les jours, j’apprends de nouvelles choses. »

    UNE DÉTERMINATION QUI REPOUSSE LES LIMITES

    Anne est un esprit plein d’enthousiasme, de curiosité et de hardiesse. Constamment à l’affut de l’inconnu, elle repousse les stéréotypes qui pourraient lui être affublés et se passionne pour diverses choses.

    « J’adore regarder des vidéos de gens qui font la cuisine. Parfois, je teste des nouvelles recettes et je les fais goûter à mes collègues. »

    La danse, notamment, est son moyen d’expression.

    « Je suis dans le ‘ori tahiti. Danser me permet de garder la forme et d’entretenir mon moral. Dans mon groupe de danse, j’ai toujours des questions pour mieux se préparer. »

    Les épreuves qui ont parsemé son chemin de vie l’ont rendu plus forte, la menant vers une philosophie de vie qu’elle a accepté de partager avec nous.

    « Quand tu passes une épreuve dure, c’est qu’il y a quelque chose de mieux qui t’attend dans l’avenir. Tu vas souffrir un certain temps, puis tous ces harceleurs, tu les croiseras et tu auras la tête haute, les épaules larges. »

    Fière de la femme qu’elle est devenue, endurcie par le rejet d’autrui mais aussi par le soutien qu’elle a pu recevoir, elle nous exhorte à user davantage de bienveillance envers les personnes qui nous entourent.

    « Tout le monde n’est pas pareil, chacun a sa façon d’être. Il faut juste savoir s’adapter à la personne en face. »

    Anne Tokoragi c’est, en somme, une boule d’énergie tranquille qui exerce au cœur de la DPAM et dont l’originalité et la créativité auront su séduire Femmes de Polynésie.

    1 La Direction Polynésienne des Affaires Maritimes (DPAM) a été créée pour répondre aux besoins des professionnels et particuliers des domaines de la navigation et des transports maritimes.

    portrait mis en avant par la dpam

    Cartouche

    Rédactrice

    ©Photos : Cartouche pour Femmes de Polynésie

    Directeur des Publications : Yvon BARDES

    Pour plus de renseignements

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