Hinanui SNOW, par amour pour Teva I Uta

Publié le 21 mars 2024

Femmes de Polynésie rencontre Hinanui Snow, Directrice Générale des Services (DGS) dans la belle commune de Teva I Uta qui rassemble les districts associés de Mataiea et Papeari. Au fil de la discussion, entre parcours professionnel et développement de la municipalité, il devient clair que ce qui anime Hinanui au quotidien, c’est sa passion pour un service public de qualité et l’infrangible amour qu’elle porte pour la localité qui l’a vue grandir. Hinanui nous dévoile pourquoi et comment elle s’engage dans la Fonction Publique Communale (FPC).

Un parcours dédié à la commune

Hinanui SNOW œuvre pour Teva I Uta depuis douze ans. Après l’obtention d’un master en administration et gestion de la communication à Toulouse, c’est à juste titre qu’elle fait, dans ce domaine, ses premiers pas dans l’administration communale. Elle débute par une année en CVD, puis enchaîne sur un CDD de deux ans.

« Ça a été une chance pour moi de commencer ma carrière en tant que chargée de communication, car à ce poste j’étais associée à tout. Pour pouvoir communiquer sur un service, il faut déjà absorber soi-même les informations. J’étais donc en lien avec les partenaires, le tissu associatif, les habitants et présente aux événements… Ça a été un booster et une période très formatrice. »

Ensuite, en 2013-2014, Hinanui passe le concours A de la Fonction Publique Communale (cadre d’emplois « Conception et Encadrement ») et en sort lauréate. Après une année en tant que fonctionnaire stagiaire, elle est titularisée et nommée Directrice des Services à la Population en 2015.

« Mon poste a pris plus d’ampleur à ce moment-là. J’avais en charge une direction qui regroupait les services de la restauration scolaire, du social, de l’événementiel, de la communication, ainsi que de l’éducation (service des écoles). »

Quelques années plus tard, en 2019, les services de sécurité (police municipale et pompiers) viennent compléter son portefeuille. Elle devient également DGS par intérim. En 2023, après sa réussite à l’examen professionnel de catégorie A, pour l’accès au grade de Conseiller qualifié, Hinanui est promue DGS. Une suite logique dans son parcours professionnel à des fonctions qu’elle assure depuis sept mois.

Hinanui a à cœur de rappeler que son évolution de carrière est typique d’un parcours de la FPC. Une ascension progressive, lui permettant d’élargir au fur et à mesure ses horizons et ses domaines de compétences. Elle espère ainsi inspirer la nouvelle génération en lui montrant que cela est possible, malgré les défis du quotidien qu’elle aborde avec passion et l’envie de contribuer à l’amélioration de sa commune.

Des actions pluridisciplinaires

« Toutes mes journées sont différentes, en termes de charge de travail et de responsabilité. Pour l’organisation générale des services de la commune, il faut faire le pont entre la vision de développement et ses objectifs. Il faut le retranscrire en actions, et cela, dans les services concernés. Puis en suivre l’évolution. »

« Bien sûr, il y a un pôle juridique et administratif. Il faut s’assurer de la viabilité de tous les projets, et ce, dans tous les domaines : juridique, financier, ressources humaines… »

Un travail d’équipe qui vise à coordonner une mise en œuvre globale.

« Je suis une manageuse de services. On est garants de tout ce qui se passe, mais on en est aussi responsables. »

Un métier, une fierté, un impact

Outre le cadre de vie naturel exceptionnel, Hinanui est attachée à la commune de Teva I Uta car elle l’a vue grandir et c’est ici qu’elle vit. La directrice est fière d’y travailler.

« Ça va au-delà d’un métier. Se dire que tous les jours, tu vas concrètement faire avancer le quotidien de tes voisins, des administrés et de la commune que tu aimes, c’est une satisfaction sans nom. Avoir une vision interne et de développement, qui est bien sûr d’abord tenue par les élus, c’est un très grand plaisir pour moi. »

Avec ce sens insufflé à l’exercice de ses fonctions, la directrice se lève tous les matins empreinte de motivation. Selon Hinanui, peu importe l’orientation politique de demain, rien ne changera la nature de son métier.

« Nous ne faisons pas de politique : on fait travailler l’administration et naître des projets suivant, bien sûr, une ligne directrice qui elle, l’est. »

Le monde communal, un engagement

Hinanui est également intervenante pour le CGF dans le cadre des formations d’accueil et d’intégration des fonctionnaires de catégories C et D. Elle leur transmet notamment des connaissances quant à leur nouveau statut, car la FPC a des particularités.

« On parle de droits, de devoirs, de temps de travail, de congés, de sanctions, de la retraite… Il y a beaucoup de choses à voir. C’est une formation obligatoire dans leur première année d’embauche. »

La directrice est aussi sollicitée pour les examens professionnels et les concours de la Fonction Publique Communale, notamment pour la préparation des candidats ou pour y officier en tant que membre du jury.

Pour Hinanui, la Fonction Publique Communale n’est pas réservée à une élite. Bien au contraire, elle regroupe beaucoup d’activités et de métiers. De pompier à policier municipal, en passant par ingénieur de l’urbanisme et éboueur…

« On a souvent l’étiquette du fonctionnaire qui ne fait pas grand-chose, qui est trop payé… Je ne trouve pas cela juste car cela ne reflète pas la réalité du terrain. Beaucoup de personnes s’investissent énormément dans leur travail pour tenter d’améliorer l’administration, faire bouger les lignes, moderniser les services… Être dans la FPC, c’est vouloir aider les gens, œuvrer pour un service public de qualité. Il y a de la place pour tout le monde, on a besoin de personnes passionnées.»

Sur ces mots, elle invite la nouvelle génération à s’engager dans la FPC :

« Engagez-vous dans la fonction publique parce que vous croyez en ses valeurs et que vous avez envie d’œuvrer pour votre Pays, vos communes, pour participer à l’essor du quotidien de nombreuses familles. La personne qui entame sa carrière avec cette motivation deviendra une pierre angulaire pour la Polynésie française ».

Yvon Bardes

Rédacteur