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Santé & Sport

Iloha Eychenne, ‘aito vahine du va’a

Publié le 3 janvier 2024

Originaire de Huahine, Iloha Eychenne connait une ascension fulgurante dans le va’.a. La championne a notamment remporté cette année la « Te Aito Vahine 2023 » ainsi que le championnat du monde féminin aux îles Samoa. Elle brille aussi en kayak avec deux médailles d’or récoltées lors des jeux du Pacifique aux îles Salomon. Notre ‘aito se confie à Femmes de Polynésie pour nous retracer son parcours sportif et nous partager sa passion.

Une championne originaire de Huahine

Iloha Eychenne vit aujourd’hui entre Huahine, son île d’origine et la ville de Carcans en France, où elle exerce son métier de masseur-kinésithérapeute. C’est auprès de ses parents à Huahine, qu’elle grandit et qu’elle se lance dans le va’a.

« J’ai commencé la rame à l’âge de 7 ans avec mon père. J’avais alors ma pirogue V1 A’A qui a été construite par mon tonton Atak, mais je ne ramais pas beaucoup. Je préférais le judo, le wakeboard et l’équitation. Je pratiquais aussi d’autres sports aquatiques comme le surf. J’ai commencé à pratiquer un peu plus le va’a à l’école pendant les cours d’EPS et avec l’association sportive scolaire de va’a. J’ai aussi rejoint un club à 13 ans. C’est à ce moment que j’ai commencé les compétitions : Heiva de Huahine en 2009 puis le Heiva de Huahine ainsi que celui de Tahiti en 2010. C’était avec les Matairea Girls, une équipe entrainée par Tino Maono. Je ramais avec sa fille Tenaturanui en V6, en V3 et en V1. Depuis deux ans, je rame en tant que rameuse prêtée avec l’équipe féminine de Ihilani Vaa de Tahiti. »

La révélation au Te Aito Vahine 2022

C’est lors de sa victoire à la course du Te Aito Vahine en 2022 qu’elle se rend compte de son potentiel et qu’elle se révèle aux yeux de la Polynésie.

« Je ne me suis jamais dit que je pouvais percer dans le monde du va’a. Ce n’était en tout cas pas mon objectif. Je visais la performance chaque année mais c’était plus de l’ordre du défi personnel. J’essayais de faire mieux que l’année précédente. Et puis, tout a basculé lorsque j’ai remporté la Te aito 2022. C’était pour moi un rêve. Il y a 12 ans, c’est-à-dire en 2010, je participais à mon premier Te Aito. Je me suis dit que j’aimerais bien gagner cette course comme Hinatea Bernadino. En 2022, je suis entrée dans une dimension que je ne connaissais pas et que je n’avais pas anticipée. Je me suis prise au jeu en ramant toujours plus et en enchaînant toujours plus de compétitions. Je le fais toutefois avec plaisir. J’ai envie d’aller sur l’eau pour m’entraîner et pour progresser. »

Les événements marquants de sa carrière sportive

Iloha enchaine depuis les bonnes performances dans le va’a au fenua, que ce soit en V1 ou avec son club Ihilani Vaa, ainsi qu’en Aquitaine avec son club français « Médoc Va’a ». La championne nous révèle d’ailleurs les événements marquants de sa jeune carrière sportive :

« Lors de la Vendée Va’a 2022 où je participais avec le Medoc Va’a, on fait avec les copines une super course de 27 kilomètres et on gagne l’étape du 27 mai 2022. C’était le jour de mes 27 ans. J’ai participé ensuite à la Vendée 2023 avec une toute jeune équipe. On a fait trois magnifiques étapes avec des frissons durant toute la course.  Nous avons fini premières au classement général.  Avec Ihilani, les « méga surf » lors de la Vodafone Channel Race 2023 ont été incroyables (victoire de Ihilani Vaa). On a presque oublié qu’on était en course. Dans chaque course, les copines de Médoc ou de Ihilani sont incroyables. »

Membre de l’équipe de France et de Tahiti

Outre le Va’a, la vahine a aussi percé en Canoe-Kayak en France ainsi qu’au Fenua. Ses performances lui ont d’ailleurs permis d’être sélectionnée en équipe de France et de Tahiti pour des compétitions internationales, deux maillots qu’elle porte fièrement et sans distinction.

 

« Peu importe la couleur du maillot que je porte, je représente avant tout une discipline sportive. Derrière ces deux maillots, je cherche du sérieux, de la régularité, de la confiance et de la clarté dans les procédures. Je veux connaitre les règles du jeu. J’ai pu retrouver cela avec la FFCK (Fédération française de canoë-kayak). J’ai donc porté le maillot de la France pour deux championnats du monde (Mondiaux de vaa aux îles Samoa en août 2023 et de canoë-kayak à Londres en septembre 2023). Avec la FPKS (fédération polynésienne de kayak surfski), c’est aux jeux du Pacifique de cette année que j’ai porté pour la première fois les couleurs de Tahiti en Kayak. J’ai été très fière et honorée. C’est évidemment quelque chose d’important car nous avons une fédé super dynamique au sein de laquelle il est facile d’évoluer. »

Active pour le développement du vaa au niveau local, national et à l’international

En plus de la pratique sportive du vaa et du canoé-kayak, Iloha multiplie également les actions pour le développement des deux disciplines sportives, en particulier dans le milieu féminin, au fenua, en France et à l’international.

« Je suis représentante du va’a féminin au sein de la commission nationale qui s’occupe du va’a au sein de la FFCK. J’ai aussi participé à la mise en place d’un collectif féminin français, intitulé VaaHine, dans le but de développer le va’a féminin en Europe. Je suis représentante féminine dans la Commission Nationale d’Océan Racing de la fédération française de canoë kayak. Je fais partie des groupes de travail qui œuvrent sur les missions de développement et sur les règlements qui guident la pratique du va’a, de la pirogue hawaiienne (OC1) et du Surfski en France. En Polynésie, je ne rate pas une occasion de partager ma passion avec nos jeunes au détour d’un stage de kayak avec la fédération tahitienne de kayak en décembre 2022 ou encore de plusieurs interventions en vaa au sein du collège de Huahine. »

Une carrière sportive qui n’est pas prête de s’arrêter

Pour conclure, notre ‘aito rassure ses fans. Elle compte continuer dans le va’a aussi longtemps que possible.

« Je ferai du va’a aussi longtemps que je m’amuserai dans cette discipline. Je m’arrêterai quand je n’aurai plus l’envie et le plaisir de ramer. Je ne sais pas encore si je vais me projeter sur l’après va’a. J’ai l’impression que cela ne fait que de commencer pour moi. Je ne vais pas tout de suite m’installer en Polynésie en tant que kiné. Merci à toutes ces personnes qui m’entourent, me soutiennent, et me font progresser. »

Toatane Rurua

Rédacteur

©Photos : Iloha Eychenne, Xavier Keutch, Vaa News pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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