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    Marania Jauneau Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

    Marania Jauneau, créer pour être libre

    Publié le 10 avril 2025

    La mer hurle ses ressacs incessants sur les pierres qui nous protègent de son écume fougueuse. Mais ce vacarme ne saurait nous distraire de la voix de Marania Jauneau, artiste aux aptitudes diverses et variées, qui nous berce avec douceur. Femmes de Polynésie rencontre une jeune vahine que la créativité a choisi comme vecteur.

    OISIVETÉ DE L’ENFANCE

    Marania Jauneau est née à Tahiti, mais a grandi aux Raromatai, plus précisément sur l’île de Bora Bora.

    « Mes grands-parents ont ouvert la première galerie de l’île, on a grandi dedans. »

    Jusqu’à ses six ans, c’est ainsi qu’elle s’éveille à la vie, avant de revenir sur son “caillou” de naissance.

    « Tout en restant connectée à Bora. »

    LIGNES, COURBES ET COULEURS

    Après un bac littéraire, elle s’inscrit à l’UPF, puis à l’ISEPP où elle obtient un master en sciences de l’éducation. Toutefois, ce qui fait frémir la jeune femme, c’est avant tout la créativité.

    « Avant, j’aimais beaucoup faire des tableaux avec une seule couleur dominante, principalement des nuances de rouge ou de bleu. »

    Avec ses pinceaux, ses rouleaux, sa peinture et ses pastels, Marania conçoit dorénavant des mondes dont les couleurs vibrantes tissent des liens avec l’imaginaire.

    « En peinture, avec le temps, j’ai réussi à comprendre que j’aimais décaper la réalité. Ce qu’on trouve derrière le réel, c’est un peu mon fil conducteur. »

    Son mantra : voir au-delà des émotions tangibles.

    « Si on creuse au-delà de la joie et de la tristesse, qu’est-ce qu’on trouve en dessous ? »

    En 2020, elle expose ses toiles pour la première fois à la galerie Au Chevalet, à Papeete.

    ONDES MUSICALES ET FRÉQUENCES

    Cependant, l’art pictural n’est pas la seule flèche que notre inventive porte à son arc.

    « Quand j’habitais à Bora Bora, un voisin qui jouait de la clarinette m’a offert un mini piano. Un jouet pour enfant en soi, mais c’est ce qui m’a attirée vers cet instrument, je pense. »

    Depuis lors, des mélodies se bousculent dans sa tête. Vers l’âge de sept ans, elle commence les cours de piano. Puis, à l’adolescence, elle s’intéresse à un autre type d’instruments. Elle apprend alors la guitare et la basse.

    « La basse, ça te transporte. Ça émet des vibrations, je ne sais pas comment le dire autrement… »

    RÉAPPROPRIATION DES CODES CULTURELS

    Depuis 2017, Marania Jauneau joue du clavier dans le groupe de métal polynésien Te Ruki.

    « Dans le métal il y a une énergie super forte. Utiliser ce vecteur-là pour faire connaître notre culture, c’est dingue ! »

    Une des particularités du band, c’est que malgré son univers musical inspiré par l’occident, il utilise les codes culturels locaux, notamment à travers les textes des morceaux.

     « J’aime énormément que les paroles soient en paumotu. »

    Te Ruki Marania Jauneau Femmes de Polynésie
    Crédit : Tropical Studio

    Leur but étant de créer leur propre identité à travers ce genre bien précis.

    « C’est une mouvance qui n’est pas du tout conservatrice, c’est très moderne. »

    TRANSPOSER LES VIBRATIONS DU MONDE

    Observatrice de l’existence, Marania aime se promener pour le plaisir, laissant son esprit vagabonder au gré des images qui rencontrent son regard.

    « J’adore marcher, je trouve tout merveilleux. Je crois que les gens ne prennent pas assez le temps de s’extasier. »

    Ces instants de nonchalance sont une source d’inspiration intarissable.

    « C’est ça aussi que j’essaye de transposer :  les vibrations, les émotions qui ressortent de mes observations. »

    Introvertie, elle nous communique sa vision grâce à ses œuvres.

    « Je suis quelqu’un d’assez timide. L’art me permet d’être libre, de ne pas avoir peur de m’exprimer. À travers tout ça, on se sent exister. »

    S’OUVRIR AU CHAMPS DES POSSIBLES

    Artiste pluridisciplinaire, Marania Jauneau ne dévoile pas encore toutes ses pratiques aux yeux du grand public.

    Marania Jauneau, Femmes de Polynésie

     

    « J’adore l’écriture, ça fait partie de moi, la poésie, écrire des histoires… Si l’avenir me le permet, j’aimerais plus partager. J’ai un petit recueil dans lequel les poèmes s’accumulent. J’aime bien la photo aussi. Je n’y connais pas grand-chose en technique mais peut-être qu’un jour je m’y intéresserai vraiment. »

    La jeune femme nous offre une belle leçon d’humilité en se laissant l’opportunité d’évoluer perpétuellement dans sa création.

    « J’ai envie d’exposer, seule ou en collectif. Explorer le plus de techniques possibles… Être libre, me laisser vibrer. »

    Marania Jauneau Femmes de Polynésie Crédit : Cartouche Louise-Michèle

    Jamais à court de fantaisie, Marania Janneau se laisse flotter et nous émerveille de talent.

    Cartouche Louise-Michèle

    Rédactrice

    ©Photos : Cartouche Louise-Michèle, Marania Jauneau et Tropical Studio pour Femmes de Polynésie

    Directeur des Publications : Yvon Bardes

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