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    Portrait

    Emma Duret aide les femmes à se reconstruire

    Publié le 3 février 2025

    Dans un salon fleuri et accueillant, Femmes de Polynésie rencontre Emma Duret, esthéticienne spécialisée en mamelons prothétiques, mais pas que…

    LE BIEN-ÊTRE COMME VOCATION

    Originaire des Hautes-Alpes, Emma Duret a toujours rêvé de devenir esthéticienne.

    « J’aime le monde de la beauté, mais pas dans le côté superficiel. Ma vocation, c’est le bien-être.  J’ai toujours aimé m’occuper des femmes, leur redonner confiance en elles, faire disparaître leurs complexes, leur rendre la vie plus facile. Prendre soin d’elles et leur offrir des solutions. »

    Ses parents, tous deux infirmiers, ne la soutiennent pas, au premier abord, dans cet appel. Pourtant, sans le savoir, ils l’ont très certainement influencée dans son choix de carrière.

    « J’ai toujours été dans le système de soin, c’est peut-être ça… »

    La jeune femme fait donc ses études dans le domaine de l’esthétique. Pendant quinze ans, elle se spécialise dans le maquillage permanent. Mais elle désire apporter plus, et devient socio-esthéticienne1, intervenant auprès de femmes malades et d’adolescentes en difficulté.

    « Le métier reste le même, c’est le public qui change. Être dans les hôpitaux, c’est ce que j’ai préféré ! Par contre, il faut énormément d’empathie et de sens de l’adaptation (rires).»

    LA POLYNÉSIE POUR DESTINATION

    En 2019, Emma réalise le rêve d’une vie : venir à Tahiti.

    « J’ai toujours rêvé de venir vivre en Polynésie. J’avais 7 ou 8 ans, je collectionnais les cartes postales. »

    D’abord pour les vacances…. Puis, selon ses dires, elle est « piquée par le mana ».

    « Je m’en rappellerai toute ma vie tellement c’était puissant ! »

    Amoureuse de ce lieu où elle se sent en parfaite harmonie avec elle-même, elle reviendra cinq fois en quatre ans, avant de s’installer définitivement en 2023.

    « Ici, je suis à ma place. »

    SE FORMER ET AIDER

    Suite au cancer d’une de ses amies il y a près de dix ans, notre bienveillante esthéticienne est touchée par la cause de celles qui se battent contre cette maladie. S’instruisant, elle réalise que près de la moitié des femmes qui ont un cancer du sein subisse une mastectomie.

    C’est à ce moment-là qu’elle ajoute le tatouage hyper réaliste en 3D, imitant le mamelon et l’aréole à sa pratique de maquillage permanent. Permettant ainsi à celles qui décident de passer par la reconstruction mammaire, de bénéficier d’une poitrine plus authentique.

    « D’une certaine manière, c’est notre féminité. »

    En 2024, elle entend parler d’un procédé inédit, la prothèse en silicone. Simulant le téton et collée sur le sein reconstruit, elle offre encore plus de vraisemblance.

    « J’ai commencé à me renseigner, et j’ai voulu faire la formation. »

    Emma s’inscrit donc dans une formation lui permettant d’acquérir ce savoir et de le proposer ensuite dans son salon.

    « La prothèse, elle va apporter un relief que le tatouage ne peut pas donner. C’est important d’avoir un relief, quelque chose qui pointe dans le soutien-gorge. Finalement, c’est une méthode très peu connue. »

    REBÂTIR L’ESTIME

    Maintenant experte dans le domaine, Emma Duret travaille auprès de femmes qui ont dû opter pour la mastectomie. Réalisée en silicone à partir d’un moule fabriqué sur la base du téton restant, la prothèse apporte une conformité au sein rebâti après l’opération.

    « Un mamelon, c’est unique au monde. Souvent, j’en rate quatre ou cinq avant d’obtenir la réplique parfaite. »

    Dans son atelier, des palettes de couleurs lui permettent de reproduire la teinte exacte. Dans les cas d’une double ablation, notre vahine propose à la patiente  de choisir une forme, une taille et une texture dans une banque d’images. La prothèse se colle avec un adhésif spécial de norme médicale, et se confond avec la peau de la poitrine.

    « Le tatouage va s’effacer dans le temps. La prothèse, si elle n’est pas égarée, la patiente va pouvoir la garder toute sa vie. Elle tient deux semaines sans décollement, résiste à la douche et au baignade. »

    Validée par la communauté scientifique et médicale, Emma Duret est la seule personne à proposer ce service en Polynésie française, où au moins une centaine de cas de cancers du sein sont diagnostiqués par an.

    « Ce que je préfère, c’est le moment où la cliente vient pour l’essayer. C’est le sourire que je vais lui donner quand je l’aurai fini. C’est toujours rempli d’émotions. »

    Engagée, l’esthéticienne propose bien plus qu’un service de beauté. C’est une tentative de reconstruction de l’estime des femmes qui lui rendent visite qu’elle entreprend.

    Cartouche

    Rédactrice

    ©Photos : Cartouche pour Femmes de Polynésie

    Directeur des Publications : Yvon BARDES

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