Wilk, jeune artiste « piqué au fenua »
Dans la série « piqué au fenua », je demande Valentine WILKE. A l’exception de ses amis de Taravao, peu de monde la connaît. Pourtant la Polynésie a misé sur elle. Une jeune lorraine étudiante en cinéma d’animation à Valenciennes. Femmes de Polynésie a branché sa webcam pour vous la faire découvrir.
« La Polynésie a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. »
En surfant sur la toile je tombe sur ce dessin. Des personnages qui expriment cette joie de vivre propre à la Polynésie. Mais qui donc a dessiné ça ? En deux clics je trouve le nom de l’auteur…WILK de son nom de scène. J’adresse un message pour faire les présentations et c’est le début d’une belle histoire.
« Wilk » est une fille. Elle a 20 ans et poursuit ses études supérieures à Supinfocom RUBIKA. C’est à Valenciennes, dans le nord de la France. Elle s’appelle Valentine et ses parents sont fonctionnaires. Elle a 12 ans lorsqu’elle arrive en terre polynésienne. Elle n’était jamais partie bien loin de sa Lorraine natale avant de faire le grand saut pour Tahiti.
« Vous ne pouvez pas imaginer pour quelqu’un comme moi, timide, ce que c’est que de partir en terre inconnue ! »
Elle quitte sa famille, ses proches, ses amis, son marché de noël, ses friandises préférées…pour un autre monde, une culture, deux saisons, l’océan Pacifique pour toute frontière et des individus à part.
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« Chez moi en Lorraine, ce n’est pas que je n’avais pas de vrais amis, mais en Polynésie c’était vraiment autre chose. Ici j’étais en contact avec de vrais gens. J’ai été marqué par leur gentillesse. Je connais quelqu’un qui vivait dans une maison en tôles et qui malgré tout gardait toujours le sourire, moi la farani*, j’étais épatée ! »
Elle résidait à l’est de Tahiti, à Taravao. Là-bas l’adolescente se fait un tas de bons amis. Elle apprend à faire un pas vers l’autre, à demander, à s’exprimer. Elle est en symbiose avec la faune et la flore. Elle capte les couleurs, les expressions et les dessine. La Polynésie lui révèle son talent.
« Quand mon père m’a dit « tu iras à l’école des Gobelins* », j’ai d’abord pensé beurk, je n’ai pas envie d’aller dans cette école des Gobelins, cela me faisait penser aux Gobelins de la banque Gringotts, dans Harry Potter qui me faisaient peur ! J’ai trouvé ça cocasse de finalement y avoir passé un an ! »
Pendant les quatre années que durera son immersion en Polynésie, Valentine tisse, noue et cultive des liens. Elle aime passionnément la Polynésie. L’intrépide y apprend l’humilité, à être droite dans ses bottes et à dire ce qu’elle ressent. Et elle dit haut qu’elle est éco citoyenne.
« L’écologie, la Polynésie, tout ça, il est important de faire attention notamment à cause de la montée des eaux, de la faune qui souffre de la hausse de la température de l’eau. J’insiste sur ce point pour sensibiliser un peu les gens qui liront cet article. »
Elle retrouve l’hexagone à 16 ans sans rompre le contact avec Tahiti. Aujourd’hui Valentine travaille pour payer ses études en école d’art. Et quand l’envie lui prend, elle confectionne des couronnes de fleurs, moins belles que celles qu’on trouve au fenua, mais très caractéristiques de sa filière. Des études qui l’invitent à participer à des événements comme le Festival d’Annecy.
« C’était un petit monde où tout le monde se connait, sans être forcément connu du grand public, ce qui rend les grands noms du domaine beaucoup plus accessibles et abordables. »
Mon petit doigt me dit que de Valentine WILKE, on en reparlera parce qu’en Polynésie il existe des femmes et des hommes à la destinée toute tracée. Nous les croisons tous les jours. Parfois ils viennent télescoper nos vies pour nous secouer. Valentine est un mini séisme piqué à la Polynésie…
*Farani : française
Plus d’informations
Sur la page Facebook Wilk
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Valentine Wilke