Nina, la création dans les yeux
Les yeux couleurs du ciel, Nina épouse l’air qui flotte sur son île de Raiatea. Nina travaille à la voilerie Aveia et a fondé Universail Bag. Femmes de Polynésie a rencontré cette jeune femme simple et authentique.
L’appartenance à Raiatea
C’est à l’âge de six que Nina débarque pour la première fois à Raiatea. Elle arrive des Marquises et des Australes où ses parents, des amoureux des voyages en bateaux ont décidé de s’aventurer avant de poser leurs valises dans l’île sacrée.
« Raiatea, c’est ma jeunesse, mes racines, c’est là où je vis, là où je suis moi… Je ne connais pas d’autres lieux de vie et dès que je pars, mon île me manque. »
Des voyages, Nina en a effectué plusieurs dont en métropole pour retrouver son père qui l’a abandonné quand elle était encore enfant. Élevée par son beau-père qu’elle perd après un cancer, Nina regarde désormais la vie avec simplicité.
« Quand on a vécu des épreuves dans la vie, on apprend à être fort. C’est aussi en ça que je me sens d’ici. Les Polynésiens savent adoucir les épreuves de la vie quand elles devraient vous rendre aigris et amers. »
Imprégnée de sa terre, Nina termine ses études en sociologie et décide de rejoindre l’entreprise familiale de voilerie.
La découverte d’une passion
Nina qui a grandi avec les bateaux s’acclimate vite à l’ambiance du port de Raiatea où elle reçoit des voyageurs du monde entier qui ont besoin que l’on répare leurs voiles. Elle est initiée à la couture par sa mère et se découvre une vraie passion.
« J’aime créer. Pour moi, dessiner a toujours été un exutoire. Quand j’étais petite, je dessinais des tiki, des motifs polynésiens… Je m’imprégnais du monde qui m’entourait pour créer mon propre univers… »
« C’est un passe-temps qui est devenu bien plus. Quand je fais un sac, je me sens inspirée par la nature, par les nuages, par les détails qui font la vie. A travers les sacs, je me sens connectée à l’univers. »
Nina multiplie ses productions qu’elle destine à son entourage puis à des amis et enfin, des inconnus qui découvrent son style et sa démarche.
« J’ai beaucoup de mal avec l’idée de vendre. Je viens de faire une vingtaine de sacs et je voulais organiser un défilé pour promouvoir ma marque… Puis, j’ai décidé de tout offrir à la SAGA. Pour moi, faire des sacs, ça me procure tellement de plaisir que j’ai du mal à dépasser le stade de la commercialisation… Je me sens reliée à l’autre à travers la création d’un sac car il va vivre sa propre vie avec la personne qui le reçoit. »
Cette connexion à l’autre, Nina l’affectionne et la développe à travers une philosophie de vie sacrée.
Se lier les uns aux autres
Le regard aimant, Nina aime observer les personnes autour d’elle. Elle aime connaitre les plantes, écouter la nature, découvrir la trajectoire des individus. Depuis peu, elle s’est ouverte aux techniques alternatives de soins.
« Je me suis formée en naturopathie, j’ai appris à cultiver mes plantes et à connaître les saisons, le rythme de la lune. Je cherche beaucoup d’informations sur les énergies et les soins… Aujourd’hui, pour moi, c’est comme ça que je contribue au bien-être de mon île. »
C’est en créant des liens entre ses différentes activités que Nina veille sur cette nature et cette île qu’elle aime tant et surtout, en restant « dans la simplicité que lui a apprise la vie polynésienne ».
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Sur la page Facebook UniverSail Bag
Céline Hervé Bazin
Rédactrice web
© Photos : Céline Hervé Bazin, Nina