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Culture

Sarah Vaki

Sarah Vaki, le courage de perpétuer les traditions

Publié le 4 mars 2025

Au mois de mars, nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. À cette occasion, l’association UFFO Polynésie met en valeur 8 Polynésiennes inspirantes. Ces femmes remarquables, nous les avons appelées nos Poerava, nos perles rares.

Aujourd’hui nous vous présentons Sarah Vaki, dont le parcours inspirant nous invite à prendre soin de nos traditions les plus ancestrales.

l’appel des ike

L’île de Fatu Hiva dans l’archipel des Marquises voit naître en 1948 Sarah Tetuanui-Peters, épouse Vaki. Très tôt, elle part à Tahiti pour sa scolarité. À l’âge de 12 ans, à bord du bateau le Vaikere qui la ramène sur son île avec ses grands-parents, elle entend pour la première fois, comme un appel : celui des battoirs du Tapa, qui retentit dans la vallée… Un art traditionnel qui va marquer sa vie entière.

 « Il y avait un endroit où ma grand-mère me disait de ne pas aller et je ne comprenais pas pourquoi. Le Tapa était notre moyen de nous vêtir de la naissance à la mort, mais était aussi utilisé comme moyen de protection menstruelle féminine ».

Perfectionner son art

Après ses études à Tahiti, Sarah revient vivre à Fatu Hiva en 1966. Son amour pour l’art du Tapa et sa culture se manifeste à travers l’apprentissage des différents types d’écorces, et techniques de fabrication du Tapa, ainsi que dans son implication au sein de sa communauté. Elle partage son besoin de connaissances avec les aînés de son île, apprenant leur mode de vie et les méthodes de fabrication du Tapa.

« Lorsqu’une femme était enceinte, toute sa famille l’entourait et on entendait résonner le battage de l’écorce dans la vallée afin d’obtenir du Tapa pour le retour de couches de la mère, et pour l’enfant ».

Transmettre son savoir

En 1967, Sarah devient institutrice suppléante : à travers son enseignement et la transmission des savoirs à ses élèves, elle constate une perte de connaissances culturelles au fil du temps. Heureusement, elle parvient à impliquer les parents d’élèves.

« J’avais remarqué une perte de ce savoir-faire millénaire transmis de génération en génération et d’une façon plus large, des connaissances traditionnelles. Mon amour pour ma culture a fait que j’ai souhaité la transmettre non seulement aux enfants mais aussi à leurs parents. Il me semblait nécessaire de le faire ».

Aujourd’hui toute l’île vit au rythme du tapa qui est devenu une activité économique améliorant les revenus des familles, et particulièrement des femmes.

La curiosité de Sarah pour sa culture l’a conduite à s’impliquer bien au-delà du Tapa dans divers domaines tels que les langues, les danses, les chants, la médecine traditionnelle, et au sein de sa paroisse. Avec le temps, elle est devenue une personne motrice pour sa communauté, partageant ses connaissances et faisant de belles rencontres dans le Pacifique autour de l’art du Tapa. Sa participation est régulièrement sollicitée pour des reportages ou des exposés.

« Des obstacles en tant que femme, je n’en ai pas vraiment connu. Je dirais qu’être femme a été une préparation de mon chemin de vie, et m’a donné cette curiosité pour ma culture qui m’a poussée à chercher, puis à dire le pourquoi et le comment. On apprend tous les jours et je continue encore d’apprendre, même aujourd’hui ».

GARDIENNE DU SAVOIR

Sarah est une femme qui a le goût d’apprendre, toujours à la recherche de connaissances. Elle souhaite transmettre son savoir accumulé au fil du temps pour éviter la perte de transmission culturelle.

Gardienne du savoir, elle a à cœur de transmettre et de partager ce qu’elle a contribué à sauver de l’oubli. Sa démarche peut se résumer en trois mots :  apu’u (garder), a’atu (donner) et ahana (faire).

« A toi qui souhaites apprendre : prends la connaissance transmise, gardes-la, partage-la et fais de tes mains pour ne plus perdre nos savoirs.

Son message pour l’avenir est simple mais puissant :

« Courage et Audace ».

LOGO UFFO

Taurere Hauata et Véronique Lardillier

©Photos : Sarah Vaki pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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