Leïana, dans les starting-blocks
Travailleuses, déterminées, sûres d’elles et de leurs capacités : dans le monde entier, de nombreuses femmes réussissent en affaires. Négocier des contrats commerciaux, gérer des dossiers qui pèsent plusieurs millions, ne les effraie pas. En coulisses, ou sur les devants de la scène, la prise de décision fait partie de leur quotidien. Faire face aux critiques aussi. Femmes de Polynésie est allée à la rencontre de Leïana Faugerat, jeune femme d’affaire brillante et généreuse, qui nous parle avec passion de son quotidien chargé et survolté, en cette période de pré-élection des Miss Tahiti.
Une femme d’affaire avec plusieurs casquettes
Après des études de commerce, Leïana revient en Polynésie pour travailler dans les affaires de son père Narii Faugerat. Aujourd’hui, elle exerce trois métiers :
- Directrice adjointe de Nippon Auto moto, qui gère les marques Toyota, Suzuki, Volkswagen et Audi.
- Gestionnaire du patrimoine immobilier familial.
- Directrice de l’EURL Miss Tahiti depuis 2010.
« À la base, l’EURL Miss Tahiti a été créé afin de gérer les produits dérivés (casquettes, T-shirts, etc.). Sauf qu’il n’existe pas encore de boutique Miss Tahiti. Aujourd’hui, je chapeaute le comité, gère l’image de marque, et tente de leur trouver des moyens financiers pour organiser leur évènement. »
Quand Narii a acheté la marque Miss Tahiti, Leïana précise : « il voulait que cet évènement perdure et qu’il soit rendu à un polynésien ».
Une journée type de Leïana
Bien que « fille de », Leïana a un véritable emploi du temps de business woman… La course commence tôt le matin et s’achève tard le soir.
- 6h : lever, préparation et conduite de sa fille sur le chemin de l’école
- 7h30 à 8h30 : réunion commerciale automobile
- 8h30 à 12h : Nippon Automoto
- 12h : pause break, « Seul moment où je peux m’occuper de moi ! »
Sport/ongles/déjeuner avec mes amis/etc. - 13h30 : reprise du boulot – « Je me consacre à Miss Tahiti. »
- 14h : réunion à l’Intercontinental avec le directeur pour boucler le motu
- 15h : son et lumières. Validation des devis et contact avec tous les intermédiaires (combien de musiciens, de câbles etc.)
- 16h : rdv ATN notre partenaire
- 17h30 à 19h30 : répétition Miss Tahiti
- 19h30 à 20h : réunion débriefing
Une équipe soudée avec de nombreux bénévoles
Leïana a l’idée de s’entourer de personnes talentueuses qui partagent sa vision. L’association de plusieurs esprits créatifs fonctionne bien et fait de l’élection de Miss Tahiti, un évènement incontournable pour beaucoup de polynésiens.
« J’ai voulu m’entourer de gens en qui j’ai confiance, qui sont du métier de la communication, du marketing, des spectacles de danse, etc. Des amis d’enfance, des professionnels qui sont maintenant des amis. »
« Miss Tahiti est devenue ma seconde famille grâce à toutes ces personnes dévouées que je côtoie et que j’ai appris à connaître et à apprécier. Toutes sont des bénévoles, comme moi. »
Dans son équipe de bénévoles, Leïana peut compter sur :
- Makau Foster : présidente
- Manouche Lehartel : vice-présidente
- Kamakea Baldéranis : web réseaux sociaux
- Raipoe Adams et Hinarere Taputu : coachs
- Rava Sachet : secrétaire du comité
- Wallina Tuihani : responsable logistique
- Vaeana Tuihani : responsable communication
- Mehani Mourin : chorégraphe
Un travail qui ne s’arrête jamais
Au niveau du comité, le travail s’échelonne sur toute l’année, avec des périodes bien précises :
- Juin : élection Miss Tahiti
- Juillet-août : présence des lauréates invitées au Heiva i Tahiti et aux festivités de juillet
- Septembre – Octobre : préparation pour l’élection de Miss France
- Novembre : départ pour miss France
- Décembre : élection de Miss France
- Janvier : blocage des dates, des thèmes
- Février : castings et recrutements
- Mars : 1ère répétition avec les candidates
- Avril : répétitions, shootings photos, vidéos, etc.
- Mai – juin : gala et élection
L’importance d’être bien entourée
« Ma journée commence à 6h du matin et finit à 20h pendant les périodes de « rush ». »
Leïana reconnaît qu’elle a une chance énorme d’être bien entourée. Par son chéri d’abord, qui s’occupe bien de leur fille unique, avec l’aide de Mirna, sa nounou, que leur fille considère comme sa deuxième maman. Moea, sa maman, ainsi que Titaua, sa belle-mère, sont une aide précieuse pour la famille.
« Grâce à eux, j’arrive à allier mes métiers. Le weekend, il y a parfois des répétitions et des réunions. J’aime beaucoup ce que je fais et je prends plaisir grâce au rapport humain que cela me procure, mais j’avoue que quelquefois je fatigue. »
Parfois, la fatigue mentale et morale se fait sentir.
« Il n’y a qu’une seule gagnante au concours de Miss Tahiti, comme à tous concours. Face à elle, il y a 9 mamans, 9 sœurs, 9 taties déçues. Forcément, des fois, les familles font savoir leur mécontentement. J’essaye de me protéger au maximum mais on a parfois des échos. C’est la seule chose qui me fatigue parfois, mais jamais je ne me décourage, au contraire ! »
Chaque année, l’élection de Miss Tahiti, diffusée en direct, est un vrai évènement festif pour la population de Polynésie. Mais plus que cela, c’est aussi la diffusion sur France O et Polynésie 1ère qui permet de transmettre une vision de la culture polynésienne au travers de nos danses, nos chants, notre musique, nos paysages, et donne l’opportunité au public national et international de s’évader, et de découvrir la beauté de notre Fenua. Derrière les strass et les paillettes, c’est toute une équipe de passionnés qui donnent de leur temps que Leiana tient à remercier chaleureusement. Ensemble, nous sommes plus forts.
Tehina de la Motte
Rédactrice web
© Photos : Leïana Faugerat