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Monique Richeton, au coeur de Rikitea

Publié le 24 juin 2022

Lors de la journée « Vahine, tu as des talents » qui s’est déroulée le 20 mai 2022, l’Union des Femmes Francophones d’Océanie (UFFO-Polynésie) a souhaité mettre en avant 8 Poerava. Ces Polynésiennes ont été distinguées parce qu’elles sont inspirantes pour les autres par leur personnalité, leur engagement. Femmes de Polynésie vous invite à découvrir leur portrait.

Monique Richeton est née à Rikitea au sein de la grande famille Labbeyi. En l’écoutant on retient que sa vie de petite fille puis de femme aux Iles Gambier ont été fortement imprégnées par deux périodes historiques successives qui ont marqué ces îles : l’époque missionnaire du Père Laval et celle des essais atomiques du CEP durant laquelle l’île servait de base proche.

Monica, comme elle est le plus souvent appelée, a été élevée par ses grands-parents maternels, des commerçants qui ont préféré la garder près d’eux après l’école primaire plutôt que de la laisser partir à Papeete. Auprès d’eux, elle a acquis des savoir-faire et ils lui ont inculqué le goût du travail bien fait ce dont elle les remercie encore aujourd’hui. Pour eux, il n’était pas question de rester sans rien faire ! Et dans la famille, on avait le désir de venir en aide à la population. Par exemple, son arrière-grand-père maternel, le gendarme Ernest Labbeyi avait acquis des connaissances infirmières pour soigner les habitants de l’île dépourvus de services de santé.

Son mari, directeur de l’école de Rikitea lui a aussi beaucoup appris ; fortement investi dans le service à la population bien au-delà de l’enseignement, il l’a soutenu dans les projets qu’elle a développés : agriculture et perliculture notamment. C’est ainsi qu’elle a fondé puis géré pendant 11 ans une coopérative perlière familiale. Malheureusement, le décès prématuré de son mari a laissé à Monica la charge de poursuivre l’éducation de ses deux enfants tout en continuant à travailler pour sa communauté.

Si ses études ont été courtes, sa vie et ses traits de caractère lui ont apporté des compétences. Elle peut compter sur sa force de travail et sa ténacité.

« Il faut croire, être optimiste et ne rien lâcher face aux difficultés. Il y a toujours des choses à améliorer. »

Monique a l’esprit curieux et le goût de l’observation.  Elle précise qu’il faut savoir écouter les personnes ressources visitant l’île si loin de tout puisqu’elles apportent la connaissance. De même, les personnes âgées sont pour elle une chance car elles ont l’expérience et la mémoire.

Tout naturellement, les anciens du Conseil municipal ont reconnu ses capacités et lui ont proposé de se présenter aux élections. C’est ainsi qu’en 2001 elle est devenue maire de Rikitea ; dans la continuité, Monica a été élue représentante à l’Assemblée de la Polynésie française. En tant que femme, dans ses responsabilités communales, elle n’a pas eu de difficultés particulières, privilégiant le dialogue et l’information.  Mais elle reconnait que si elle avait été un homme, il lui aurait été plus facile de taper du poing sur la table !

Parmi les dossiers qu’elle a soutenus, on peut citer la rénovation de l’exceptionnelle cathédrale de Rikitea, bâtie par les artisans mangaréviens, patrimoine de l’île qui était alors en péril. La gestion sage et raisonnée des ressources rares comme l’eau et le lagon sont pour elles essentielles car la vie des habitants et le développement économique des Gambier en dépendent.

« Mieux vaut qu’un enfant demande de l’eau plutôt qu’un soda. Je me méfie de l’ignorance et du laisser-aller. À mes enfants, je disais que leur vie était entre leurs mains et que je ne voulais pas de fainéants chez moi ! »

Monica se soucie beaucoup de la santé de la population. Elle pense qu’il faut se remettre à l’agriculture – comme lorsque Rikitea exportait ses légumes – pour manger sainement. 

« Quand tu aimes ton île, tu aimes ta population. »

Elle encourage les jeunes originaires des Gambier à faire des études pour montrer que l’on est capables aussi.

« Si mon parcours était à refaire, je le referais, mais en un peu mieux. »

En raison de son parcours de vie tout à fait atypique, Monique mérite d’être distinguée en tant que Poerava 2022.

 

Pendentif remis à chaque Poerava, réalisé par l’atelier Prokop.

Armelle Merceron

Rédactrice pour l’UFFO

©Photos : Monique Richeton pour Femmes de Polynésie

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