Karine Le Flanchec, alchimiste du changement
Consultante, formatrice et coach, Femmes de Polynésie vous partage sa belle rencontre avec une femme qui est décidément très active et rêve même de « changer le monde ». Ses valeurs ? Liberté, mouvement, altruisme et solidarité.
Marseille, sa ville natale
On l’appelle la ville de lumière. Qui donc ? Marseille, pardi ! Balayée par le Mistral qui s’engouffre dans chacune de ses ruelles et protégée par la Bonne Mère, Notre-Dame-de-la-Garde, il fût une époque où l’on y rencontrait Pagnol, Giono, Van Gogh ou encore Cézanne !
« Je suis très attachée à ma terre marseillaise, j’ai besoin de partir m’y ressourcer, capter mes racines et me connecter à cette énergie, avec aussi ce lien fort à la mer. Puis y’a les lumières, les odeurs, les couleurs, la vie urbaine… La Provence c’est plus émotionnel que rationnel ! »
C’est dans la cité phocéenne que Karine Le Flanchec voit le jour en 1972, d’une mère corse et d’un père breton, avec en héritage une forte imprégnation identitaire culturelle.
« J’y ai grandi, ai obtenu un master de communication à l’IAE d’Aix-Marseille et travaillé dans une agence de communication. Marseille, c’est l’odeur de ma jeunesse, ma famille, mes amis d’enfance. »
Tahiti, le bout du monde
À l’aube de ses 30 ans, Karine a envie de voyager, de découvrir de nouveaux horizons, une nouvelle culture. C’est Tahiti qui se présente en premier.
« Je suis arrivée en Polynésie en 2001, il y a 19 ans ! Venue après avoir répondu à une offre d’emploi dans la communication, je pensais y rester peu de temps. Finalement, j’y ai rencontré l’homme avec qui je partage ma vie, Philippe Sintes. Nous avons une fille de 11 ans. Rester a été un choix de cœur. »
Karine est extrêmement reconnaissante de ce que la Polynésie lui permet de vivre, tant côté cœur que professionnel, même si la sensation d’être coupée en deux persiste.
« Virage en 2007. Je travaille pour le Gouvernement, en charge de la Communication, aux côtés d’Armelle Merceron au sein du ministère des finances, puis en 2009 à la Solidarité, l’habitat et la famille. Une belle collaboration qui m’a aussi permis de voir un autre visage de la Polynésie. »
Ensemble, elles seront à l’initiative d’actions en faveur des femmes situation de précarité et de la création du site web Femmes de Polynésie en 2012. Le blog, à ce moment-là, a pour vocation de rassembler des données concernant la femme de Polynésie, sa capacité à grandir, à s’émanciper et son engagement citoyen.
La communication relationnelle, pour voler de ses propres ailes
Après quelques années au sein du ministère, Karine ressent le besoin d’être autonome. Cela fait 10 ans que cette entrepreneure passionnée, alchimiste du changement, est ainsi à son compte après avoir créé sa propre structure KLF.Com.
Elle se forme notamment auprès de Robert Weisz, à l’Institut ComProfiles avec qui elle travaille, devient coach professionnel et élargit son champ d’expertise en management relationnel, pilotage du changement et leadership.
« J’ai formé un peu plus de 1.000 managers – et collaborateurs – en Polynésie à des méthodes et des outils d’innovation managériale »
Karine opère à des instants précis dans le cadre d’accompagnements individuels et collectifs auprès des dirigeants, des managers et de leurs équipes, dans la recherche de solutions, tout en développant l’intelligence collective. Elle aime voir les changements bénéfiques se réaliser.
Une singularité humaniste et écologique précieuse pour engager des changements
Certaines choses, telles que la lutte contre les violences faites aux femmes, la protection de la nature, la misère sociale, viennent la heurter profondément. Dans le cadre de la crise covid 19, Karine initie, avec d’autres professionnels, des coaching solidaires aux acteurs de la santé, aux chefs d’entreprises et aux entrepreneurs.
Son compagnon et elle décident également de lancer un appel à la solidarité. Il réalise le film, Polynésie 1ère le diffuse très largement et ils pilotent l’opération ensemble.
« On s’est appuyé sur la Fondation Anavai pour lancer notre action Solidarité Covid 19. »
« En trois semaines, on a récolté 9,1 millions de francs. On va pouvoir aider un peu plus de 1.000 familles par l’intermédiaire de l’Ordre de Malte, l’accueil Te Vaiete du père Christophe, le secours catholique et les services sociaux des communes. ».
« Mais ça reste une goutte d’eau dans l’océan quand on voit le désastre économique qui s’annonce… »
Parallèlement, elle lance une enquête sur le changement, nos comportements et l’état de la planète avec un projet d’écriture de livre pour 2021.
« C’est ma part du colibri. Je rêve d’une société plus équilibrée et respectueuse où la nature s’exprimerait complètement. »
Tehina de La Motte
Rédactrice Web
©Photos : Karine Le Flanchec