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Arôme’s Tahiti : Tekura récolte les fleurs de la persévérance

Publié le 12 janvier 2024

Vêtue de douceur et d’humilité, c’est dans la vallée de Papeiti que Tekura, créatrice de Arôme’s Tahiti, accueille Femmes de Polynésie. Aux abords de son jardin qui regorge de trésors, nous n’avons qu’à tendre l’oreille pour se délecter du chant gracieux du Otatare. Nous nous installons confortablement au gré des mélodies qui se mêlent à la caresse du vent, les chiens dorment au soleil et c’est dans cette ambiance clémente que la jeune femme se confie.

L'agriculture locale au service du corps et de l'esprit

Tekura naît à Tahiti en 1997. Elle avance dans les âges de la vie entourée de ses pairs, sur un terrain familial à Papara. 

C’est ici même qu’elle crée son entreprise : Arôme’s Tahiti, un savant mélange de culture, de nutrition et de médecine. Car si la marque propose des herbes et des mélanges prêts à assaisonner les mets avec saveur, nous pouvons également y trouver des rā’au Tahiti.  

Elle cultive, récolte, sèche, emballe et vend ses produits elle-même, revêtant toutes les casquettes de son commerce seule.

Au cœur de de son jardin, l’agricultrice collectionne les plantes dans un réel paradis de permaculture. Sans aucun pesticide, la végétation qu’elle arrose de patience croît sous son regard bienveillant.

« Dans mon faa’apu je me retrouve avec moi-même. J’aime observer la nature, les plantes et le temps. »

En faisant de l’agriculture son métier, Tekura participe au commerce local, nous encourageant à nous nourrir des offrandes terrestres.

« En consommant localement on pollue moins car les choses viennent de moins loin. On est sur une petite île donc bien sûr c’est difficile, mais lorsque c’est possible, c’est mieux de le faire. »

La fin et le commencement

Si l’on jette un regard vers le passé, ce chemin n’était pas tout tracé pour elle. C’est en tout cas ce qu’elle croyait.

« À la base je voulais travailler dans un bureau, tranquille. Puis j’ai eu un déclic. »

Quelque temps avant la création de son entreprise, alors que Tekura n’est encore qu’au lycée, elle perd son grand frère dont elle est très proche. Ce deuil déchirant la pousse à se questionner davantage sur le monde qui l’entoure.

« Les années qui ont suivi le départ de mon frère, je me suis demandé ce que je voulais réellement faire de ma vie, je me suis sentie perdue. L’agriculture c’est un métier qui regroupe tous les principes que j’ai envie d’avoir. Prendre soin de la nature et en faisant cela, prendre soin de nous. »

Elle se met alors à se renseigner sur la permaculture, s’intéresse à l’économie bleue, elle lit énormément et se forme pour devenir agricultrice. Dans ce potager, impossible d’ignorer toutes ces odeurs qui s’entremêlent et révèlent les couleurs de son travail acharné qui, d’une certaine manière, est une ôde à la vie.

Une affaire de famille

Sur le terrain familial, Tekura n’est pas la seule à avoir récolté les fleurs de la persévérance.

« Mon grand-père cultivait le noni, ma mère faisait de la vanille et ma grand-mère aimait les plantes ornementales, elle en faisait pousser partout. Cultiver la terre où j’ai grandi, c’est comme me rapprocher de mon enfance, de mes grands-parents et tout ce que j’ai aimé le plus dans ma vie. »

Enlacée d’énergie féconde, elle apprend à respecter cette verdure qui l’encercle et la protège. Ce jardin est son lieu de vie et de travail, un cocon fertile où naissent les idées et l’enthousiasme. Elle travaille certes seule, mais sait voir chaque étape de son processus comme une leçon.

« Travailler la terre nous apprend la patience. Ça nous enseigne aussi à être humble, tu ne peux pas changer la nature. C’est à toi de t’adapter à elle et pas à elle de s’adapter à toi. »

Une motivation sans failles

Être sa propre patronne est un défi que Tekura n’a pas eu peur de relever. Grâce à sa détermination, elle a réussi à créer un havre de paix qui lui permet de partager ce qu’elle aime : des produits sains, locaux et écoresponsables. De cette expérience, elle ne cesse de grandir et reste pleine de nouvelles ambitions.

« Dans longtemps, trente ans peut-être, j’aimerai ouvrir un salon de thé et de tisanes. On servirait aussi de petites choses à manger et tout viendrait du fa’a’apu. »

Pour les personnes qui aimeraient se lancer, elle a tout de même un conseil :

« Chacun a son mental. Pour faire ce métier, il faut vraiment en avoir envie. »

Ainsi elle nous rappelle à l’essentiel : le secret de la réussite, c’est évidemment la patience, mais également la passion.

Cartouche

Rédactrice

©Photos : Cartouche pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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