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Culture

Souhane Larmée, une artiste pour défendre la nature et l’écologie

Publié le 11 janvier 2024

Souhane Larmée est une jeune artiste polyvalente de Moorea.  A travers la gravure, la sculpture, la peinture ainsi que le tatouage, elle ne cesse d’impressionner par ses magnifiques œuvres d’art. La jeune femme se confie à Femmes de Polynésie pour nous retracer son parcours et nous dévoiler ses inspirations artistiques.

Une artiste polyvalente

Bachelière à 16 ans et passionnée de plantes, Souhane Larmée rêve tout d’abord de devenir botaniste. Elle va finalement s’inscrire en 2011 au Centre des Métiers d’Art afin d’approfondir ses connaissances dans l’art, sa deuxième passion. Elle créé, trois ans plus tard, sa petite société et devient artisane polyvalente en faisant de la gravure, de la sculpture, de la peinture et plus récemment du tatouage.

« Au début, je n’osais pas vraiment montrer ce que je savais faire car j’avais peur d’être jugée. Il a fallu un déclic. Je me suis dit que je pouvais aussi montrer mon travail au lieu de le cacher. En 2014, j’ai commencé à faire de la gravure sur nacre, sur os, sur bois et sur pierre. Je me suis ensuite mise à faire de la sculpture sur bois deux ans plus tard. En 2017, j’ai commencé à peindre des fresques et à réaliser des œuvres pour des expositions collectives. En 2021, je me suis lancée dans le tatouage. »

Être artiste, un rêve d’enfant

Toute jeune, Souhane est déjà une graine d’artiste et exprime notamment son talent artistique dans le dessin.

« Être artiste était un rêve d’enfant mais je pensais que c’était inaccessible. J’ai toujours fait du dessin dans ma jeunesse, surtout des personnages. Mon objectif était de faire du réalisme. J’admirais ceux qui étaient capables de réaliser des dessins réalistes. C’est tellement maîtrisé que tu as l’impression que c’est une photo. C’est ce que j’admire le plus. Je me suis ensuite intéressée à l’abstrait lorsque je suis entrée au Centre des Métiers d’Art. J’ai trouvé que l’art abstrait était sympa mais je vais toujours vers le figuratif de base. »

Défense de la nature et de l’écologie

Parmi ses thèmes de prédilection, la nature et l’écologie qu’elle illustre surtout à travers la peinture :

« Mes thèmes favoris sont la nature et l’écologie. J’ai envie d’avoir une vision positive de l’avenir, mais c’est compliqué. C’est important pour moi de montrer que l’être humain fait partie de l’écosystème et qu’il en est un maillon. C’est peut-être utopique, mais c’est vers cela que j’aimerais tendre. Je regrette de n’avoir pas fait d’études pour devenir chercheuse et pour que mon travail ait un réel impact sur les plantes. Ce serait donc magnifique de pouvoir accomplir cela à travers l’art. »

Préserver les motifs des îles de la société

En ce qui concerne la gravure, la sculpture et le tatouage, l’artiste s’inspire de la culture polynésienne pour réaliser ses œuvres.

« Dans le tatouage, j’aime énormément m’inspirer des motifs des îles de la Société parce qu’ils sont très peu connus. J’ai peur qu’ils disparaissent. Je veux donc faire partie de ceux et celles qui pratiquent encore. Il va y avoir par exemple des ti’i, des animaux, des végétaux, énormément de soleil, etc. En gravure et en sculpture, ça va être des motifs marquisiens en plus de ceux des iles de la Société. Une histoire est racontée, mais il faut être capable de la décoder dans la gravure ainsi que dans la sculpture. C’est moins flagrant que sur un tableau. »

La création plutôt que l’imagination

La jeune artiste affirme avoir besoin de créer plutôt que d’imaginer :

« J’ai l’impression d’être plus créatrice qu’artiste, dans le sens où j’ai besoin de réaliser quelque chose plus que de l’imaginer. Il y a des différences entre la réalisation et l’imagination. Ma véritable vision artistique est de créer quelque chose pour  obtenir un objet à la fin, que ça soit dans la sculpture ou la gravure. C’est cet objet qui est important pour moi, et pas forcément toute la démarche qu’il y a eu derrière pour le réaliser. »

Une artiste épanouie

Aujourd’hui, la jeune femme s’épanouit pleinement dans ses activités.

« Je me sens très chanceuse de pouvoir faire ce que je fais et je ne me vois pas exercer une autre profession. Lorsque j’avais eu des soucis financiers, j’ai pensé à un moment donné qu’il valait mieux être salariée afin de ne pas avoir de problèmes à la fin du mois. Ce n’est pas mauvais d’être salarié mais je ne pourrais pas l’être. Je ne me vois pas faire autre chose ou alors il va falloir que je travaille dans des domaines comme la santé, l’humanitaire ou l’écologie. »

Pour conclure, Souhane aimerait adresser un message à la population polynésienne :

« La vie va vous mener sur le bon chemin même si on a l’impression que les choses arrivent par hasard. Il y a toujours une bonne raison à tout. »

Toatane Rurua

Rédacteur

©Photos : Toatane Rurua et Malie Koa pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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