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Thilda Chevouline, le don d’organes et l’importance de la famille

Publié le 16 juillet 2024

Lors de la Journée nationale du don d’organes organisée par l’association Un Don de Vie le 22 juin, Femmes de Polynésie a rencontré des receveurs et des donneurs d’organes. Parmi eux, la famille Chevouline. Thilda, la fille, nous raconte le parcours de sa famille autour de la greffe de rein : elle explique comment elle a fait son choix, l’organisation du don, et la vie après la greffe. Avec humour et douceur, elle nous livre un beau moment de vie en famille.

Le choix de Thilda

Thilda Chevouline sait que sa famille est sujette à des maladies, et notamment à des problèmes rénaux. Quand Gabriel, son père, développe la maladie héréditaire et a besoin d’une greffe de rein, le choix est difficile : soit Thilda garde son rein pour le cas où un de ses frères développerait la maladie et aurait besoin d’un don, soit elle donne immédiatement un rein à son père.

« Si je donne maintenant, je ne pourrai pas donner à mon frère s’il en a besoin. C’est ça qui a été difficile à décider. Pour lui ou pour papa ? Ce n’est pas de donner qui est difficile.
Une collègue de l’époque m’a dit : « Mais ton père, il en a besoin maintenant ».

On vit l’instant présent, il en a besoin immédiatement. »

En définitive, Thilda décide de donner un rein à son père. L’enjeu de la greffe pour Gabriel est notamment d’éviter la dialyse.

Thilda et ses parents, Gabriel et Yolande.

« Le taux de réussite est plus élevé si la personne n’est pas dialysée car elle n’est pas fatiguée. Le corps est beaucoup plus fort. C’est un avantage important. »

Préparer la greffe

La transplantation est prévue à l’hôpital Necker-Enfants malades–AP-HP le 15 octobre 2013, une semaine après la première greffe de rein à Tahiti. À l’époque, Thilda a 32 ans et travaille aux Pays-Bas. Elle se rend à Paris pour effectuer les analyses avant la greffe.

« C’est tout l’intérêt des donneurs vivants : comme les analyses se font en amont, il y a une préparation qui peut être faite. C’est pour ça qu’il est important d’avoir des donneurs vivants. Il faut faire le pas. »

Pendant ce temps, Gabriel, demeuré à Tahiti avec sa femme Yolande, se prépare. Il insiste :

« Pour les futurs greffés : il faut consolider son physique avant l’opération, préparer son cœur à affronter le choc opératoire, et aller marcher tous les jours. »

L’opération a lieu en octobre 2013 à Paris, mais Yolande et Gabriel partent rejoindre leur fille dès le mois d’aout :

« Le taux de réussite est plus élevé quand le corps a le temps de s’acclimater. »

Les retrouvailles

La famille se retrouve à Paris. À les écouter, on comprend qu’il s’agit d’un moment de vie important. Ils font également des rencontres chaleureuses :

« Comme on était avec le groupe d’Evasan, on a rencontré énormément de personnes extraordinaires. On était logés dans la même résidence, on formait une famille, on est restés amis. »

L’accompagnement sur place est très précieux : la CPS (Caisse de Prévoyance Sociale) se charge du suivi de Gabriel, la Délégation de Polynésie française à Paris accompagne la famille, les bénévoles de l’association A Tauturu Ia na Paris sont merveilleux.

Conscients de leur chance, les Chevouline ont conservé leur bonne humeur et ménagé leur cocon. La famille, complice, raconte ce moment de vie avec douceur.

Gabriel et Yolande à Paris en 2013.

La vie après la greffe

Gabriel sort en pleine forme dix  jours après l’opération, et Thilda, sept  jours après l’ablation. Elle montre ses quatre cicatrices et raconte en riant :

« Ça m’a vexée ! Le médecin a dit qu’il n’y aurait qu’une cicatrice. Il y en a quatre! Je n’avais pas pensé aux tuyaux nécessaires pendant l’opération… »

Gabriel a évité la dialyse ; il mène aujourd’hui une vie normale et passe beaucoup de temps dans son jardin.

« Il est en bonne forme et tout va bien. »

Gabriel au jardin.

La vie continue pour Thilda qui explique avec humour que les contre-indications après le don d’organe peuvent parfois l’arranger :

« Pas de sport de contact, pas de sport extrême.
Quand on me propose de faire du kart, je dis :
‘Désolée, mais ça ne m’intéresse pas et ce n’est pas conseillé pour ma santé.’
C’est une bonne excuse, mais c’est aussi la vérité ! »

Le don de son rein n’a pas changé son quotidien. Aujourd’hui, elle est rentrée à Tahiti, où elle continue de veiller sur Gabriel, Yolande et ses autres frères. La famille se porte bien, et resplendit dans sa complicité et ses sourires.

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

Pour plus de renseignements

Association Un Don De vie:

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