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Teura Vaihina : arbitre de football ambitieuse

Publié le 19 mars 2021

Arbitre féminin à fort caractère, Teura Vaihina a su se faire une place dans l’élite du football masculin local. Après avoir officié dans des tournois internationaux, celle-ci ambitionne désormais d’arbitrer un jour des matchs de football lors d’une coupe du monde. Teura confie à Femmes de Polynésie son parcours ainsi que son vécu dans le monde de l’arbitrage.

Née il y a 31 ans, Teura Vaihina après 7 années à Pirae part s’installer, avec sa famille, à saint Maximin jusqu’à l’âge de 14 ans. Elle revient à Tahiti avec ses parents pour poursuivre sa scolarité au collège puis au lycée de Mahina jusqu’à l’obtention d’un diplôme en coiffure. Durant toute sa jeunesse, Teura fait également beaucoup de sport, notamment du handball et de l’athlétisme. A la fin de sa scolarité, elle travaille successivement comme coiffeuse, agent de recouvrement, puis hôtesse de caisse jusqu’à aujourd’hui.

Une passion pour l’arbitrage

Fin 2016, Teura s’intéresse à l’arbitrage dans le football après avoir accompagné régulièrement son fils durant ses matchs. Après des formations d’arbitrage à la fédération tahitienne de football, son premier match en ligue 2 en tant qu’arbitre de touche a lieu au mois de janvier 2017. Pendant cette saison, elle arbitrera en plus des compétitions féminines et de jeunes, des matchs de la ligue de Moorea puis, après avoir acquis suffisamment d’expérience, des matchs de ligue 1 du football local.

« L’arbitrage est devenu une grande passion pour moi. C’est difficile à expliquer pourquoi, mais à la veille d’un match, j’ai toujours hâte d’être au stade. J’aime l’ambiance qui règne autour d’un match de football : le rapport avec mes partenaires et les joueurs, les supporters, etc… Je sors de ma routine quotidienne. »

Son ambition : participer à une coupe du monde

En 2020, Teura est nommée officiellement arbitre FIFA, une première pour une femme dans l’histoire du football tahitien. Elle va arbitrer quelques tournois internationaux de l’OFC (Confédération du Football d’Océanie), mais, ambitieuse, la jeune femme voit plus grand. Elle rêve d’arbitrer un jour une coupe du monde de football comme l’a fait son mentor Norbert Hauata, actuel responsable de l’arbitrage du football tahitien.

« Participer à la coupe du monde est l’un de mes objectifs. Je sais que je peux le faire si je travaille. Une fois que tu as vu le niveau local et celui de l’OFC, tu as envie de connaître le top du top. Cela veut dire arbitrer les grandes stars et être entourée d’arbitres de l’élite mondiale. »

Une femme de caractère

Pour y arriver, la jeune femme sait qu’elle doit travailler très dur. En plus de sa profession, celle-ci participe tout au long de l’année à des tests physiques et théoriques de la fédération tahitienne de football. Mais elle s’est finalement bien adaptée aux exigences de l’arbitrage du football de haut niveau dans le fenua, malgré les grandes difficultés vécues à ses débuts.

« J’en ai bavé lors de mes premières séancesparce que je n’avais pas le niveau physique requis. Le formateur n’avait aucune pitié. J’ai pleuré aux entraînements mais j’aime bien me fixer des challenges. Je me dis maintenant que je reviens de très loin. »

En plus des exigences de l’arbitrage, Teura a dû aussi apprendre à gérer l’énervement, voire les attitudes déplacées de quelques footballeurs pendant les matchs. Elle témoigne aussi avoir été victime d’insultes ou de remarques sexistes lui disant par exemple que sa place n’est pas sur un terrain de football mais à la maison. Cela ne l’impressionne pas pour autant.

  « Pendant les matchs à tension, les joueurs sont hors d’eux. Ils deviennent méchants dans leurs  propos. Il faut leur montrer que tu n’as pas peur. Mais une fois le match terminé, ils reviennent pour s’excuser. Tu te dis alors qu’ils ne sont finalement pas  mal intentionnés. Cela m’a pris une saison pour accepter cela. »

En plus des footballeurs, Teura affirme aussi avoir appris à gérer l’ambiance souvent houleuse des supporters dans les stades. La jeune femme explique que le fait que des personnes lui aient adressé des propos décourageants ou l’aient sous-estimée durant son parcours lui a donné plus de motivation pour percer. Elle aimerait que son parcours serve d’exemple à toutes les femmes afin qu’elles puissent persévérer dans le domaine sportif ou professionnel.

Toatane Rurua

 Rédacteur Web

 ©Photos : la Fédération Tahitienne de Football et Teura Vaihina et Christophe Fotozz pour Femmes de Polynésie

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