Self defense, l’apprentissage des gestes qui sauvent
Femmes de Polynésie est partie à la rencontre de Mere Fevre, gradée Penchak silat, Krav maga Hapkido, qui tient un cours de self défense tenu derrière le stade Pater de Pirae (suivre la route qui longe le stade puis prendre à droite au complexe sportif de judo, boxe et tennis), Tous les mardis et jeudis à partir de 17h00, femmes et hommes se donnent rendez-vous pour assister à un stage non seulement sportif mais surtout pédagogique. Un cours d’initiation est offert.
Ayant un BTS d’action commerciale, Mere travaillait comme commerciale patentée. Elle pesait à l’époque 140 kg, mais un jour, un évènement a changé sa vie : le vol avec dégradations importantes de son domicile familial. Vivant seule avec sa maman suite au décès de son père, Mere décide de pratiquer des arts martiaux afin d’assouvir son besoin de sécurité.
Elle apprend de nombreuses disciplines : taekwondo, kali, etc. mais c’est le krav maga, méthode d’autodéfense d’origine israélo-tchécoslovaque combinant des techniques provenant de la boxe, du muay-thaï, du judo, du ju-jitsu et de la lutte, qui sera un véritable déclencheur. En effet, Mere s’est rendue compte que l’apprentissage des arts martiaux était très long et n’était pas forcément pratique ou accessible à tous publics (en tant que femme, en tant que personne en surpoids ou en obésité) mais le krav maga permettait d’y répondre davantage.
Après plusieurs années de pratiques d’arts martiaux, Mere s’inspire donc de cette dernière discipline pour mettre en place un cours de self défense qui est davantage un état d’esprit pour les femmes, celui de « la femme qui décide ».
Mere nous explique qu’elle a repris le club il y a 8 ans. Elle regrette que le self défense féminin, sport où il n’y a aucun frein physique ou technique pour le pratiquer, souffre d’une mauvaise image car il est systématiquement associé aux femmes battues.
Pour Mere, le self défense devrait être considéré comme une formation aux premiers secours, apprentissage de gestes qui pourraient éventuellement servir un jour dans la vie. C’est de ce constat qu’est né le projet « Fight like a girl », qui reprend ce préjugé pour en faire une force.
Cette année, la marraine de TFK Self Défense est Nathalie Heirani Salmon-Hudry, auteur du livre « Je suis née morte ».
Femmes de Polynésie peut confirmer qu’associer le Self Défense aux femmes battues serait une erreur. En effet, le cours est composé pour moitié d’hommes et sur les 4 femmes interrogées sur les motifs de leurs venues aux cours, aucune n’est venue pour cette raison.
« Par curiosité personnelle et augmenter ma confiance en moi. »
Selon une anonyme (ayant commencé les cours il y a 2 mois) et Moïhau (1 an)
« Parce que j’ai toujours voulu savoir me défendre avec un apprentissage rapide et concret. »
Selon Carole (1 an)
« Parce que je voulais pratiquer un sport en commun avec mes 4 garçons. »
D’après Hinanui (2 ans et demi)