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    Portrait

    Tiphaine, femme de l’ombre du rayonnement culturel de la Polynésie

    Tiphaine, femme de l’ombre du rayonnement culturel de la Polynésie

    Publié le 14 août 2018

    Tiphaine est une professionnelle de l’organisation de la logistique événementielle. Elle a fait ses armes dans le métier au Canada où elle a était à la manœuvre pour organiser le triathlon de Montréal, le défilé de la fête national de Québec ou des concerts symphoniques. Aujourd’hui revenue au Fenua, elle s’est illustrée en tant que directrice générale de l’organisation des Championnats du monde de va’a à seulement 28 ans. Femmes de Polynésie a choisi une fois n’est pas coutume de mettre en lumière cette femme de l’ombre qui œuvre au rayonnement culturel du Fenua.

    Travailler dans l’ombre au profit de la promotion culturelle et du lien social

    Après avoir grandi à Tahiti et obtenu son bac en 2008, Tiphaine décide de partir à Montréal afin d’y faire un bachelor en business puis une maîtrise de deux ans, spécialisée en « gestion de la chaîne logistique ». Comme souvent, c’est une rencontre qui lui met le pied à l’étrier, en l’occurrence celle avec un professeur.

    « Benoît Bilodeau, un de mes profs qui était aussi un professionnel dans le secteur de l’événementiel, m’a proposé de travailler à ses côtés pour organiser le défilé de la fête nationale du Québec. J’ai découvert le métier de logistique événementielle, un métier de l’ombre avec ses moments de rush, de stress, et la satisfaction finale de bâtir un événement qui rassemble les gens. »

    Tout s’enchaîne très rapidement. Peu à peu, Tiphaine gagne du galon. Elle se voit confier des responsabilités de plus en plus importantes (d’accueil sur les sites à la gestion d’approvisionnement en matériels) lors de concerts, d’événements culturels comme « les valses viennoises » du Nouvel an ou encore les « défis sportifs » de l’organisation AlterGo à partir de 2015.

    « Ces défis sportifs étaient destinés à 5 000 personnes ayant un handicap mental, auditif, visuel, moteur et ou psychique. C’était incroyable de voir ces athlètes, tant les élites que les scolaires, s’illustrer dans des sports comme le hockey-sur-glace ou le basket-fauteuil. Ça m’a donné encore plus envie de poursuivre dans cette voie. On se sent utile, on travaille dur mais quand on voit le résultat, la joie que ça apporte autour de l’événement, ça motive vraiment. »

    Lors du premier triathlon international de Montréal (2016), elle a déjà plus de 600 bénévoles à manager… à seulement 26 ans. L’événement est une réussite, elle est pressentie pour être reconduite pour la prochaine édition et reçoit plusieurs offres d’emploi. Aussi, elle dispose d’un large réseau au sein de la ville de Montréal et s’est adaptée pleinement à la façon de travailler anglo-saxonne.

    « Mais un jour, ma cousine m’envoie une offre d’emploi pour travailler pour le comité organisateur des championnats de va’a à Tahiti. Je lis l’annonce, je me reconnais totalement, c’était moi. Je me sentais en totale harmonie avec l’esprit du comité, son message, son objectif à la fois sportif mais aussi vecteur de cohésion sociale et culturelle. J’ai fait mes bagages et je suis revenue au Fenua. »

    Etre en charge de l’organisation des championnats du monde de va’a à 28 ans

    Été 2017, c’est le baptême du feu pour Tiphaine. Pour les championnats de va’a de 2017, elle est en poste à l’« hospitalité » en charge de l’accueil et du logement et transport de plus de 385 athlètes internationaux et locaux. Elle doit se réadapter totalement, elle travaille dur et s’accroche et s’intègre bien à l’équipe en place notamment grâce à sa binôme Hana Chicou et l’ancienne directrice Noelline.

    « On s’est transformé en agences de voyage sur-mesure, il fallait tout gérer pour les athlètes, l’accueil, le transport, le logement. C’était un poste important, On sait combien l’hospitalité compte pour nous, Polynésiens, il fallait assurer ! »

    En septembre 2017, Tiphaine devient alors directrice générale en succédant à Noelline et aidée par Hana à ses côtés, et le président Jean Chicou.

    « Le comité a été comme une seconde famille pour moi, on était tous très solidaire dans les bons comme les mauvais moments. Et puis, on a été aidés par beaucoup de jeunes bénévoles. Ma satisfaction la plus grande, c’est de les voir s’épanouir dans l’événement. »

    Tiphaine insiste sur le fait que l’événement sportif est évidemment important dans un championnat du monde mais que c’est surtout le côté social et culturel autour qui lui apporte une grande satisfaction.

    « Ce qui m’intéresse vraiment en faisant de l’événementiel, c’est le fait d’accroître la cohésion sociale et le bien-être des gens à travers un événement. Voir le sourire des jeunes des quartiers qui faisaient une course de va’a pour la première fois lors de la course des communes, c’était magique. Ou encore voir les gens en surpoids se dépasser lors du CPS challenge ! Ce sont ces images que je retiens. »

    Son métier pouvant être très stressant, Tiphaine parvient en toutes circonstances à garder son sang-froid. Son secret ? Elle est aussi prof de yoga en « bikram ». Surtout, ce qui semble faire la force de Tiphaine quand on regarde évoluer les bénévoles avec elle, c’est son sens de l’équipe. A ce titre, elle ne tarit pas d’éloges sur le travail et les efforts consentis par tous les bénévoles qui ont permis à l’événement des championnats de va’a d’exister (« pour certains, ils travaillaient de 5 à 20h sur un parking en tant que volontaire sécurité  ! »). Enfin, la dimension culturelle est centrale dans l’engagement quotidien de Tiphaine.

    « Je veux continuer à participer au rayonnement culturel du Fenua à travers d’autres événements comme le Heiva, le FIFO ou la Hawaiki Nui. On dispose d’une richesse culturelle énorme qu’il faut entretenir. Comme le Polynésien a toujours été un grand explorateur, on regarde souvent à l’horizon et on se compare souvent aux autres, peut-être trop souvent. Essayons de nous concentrer sur notre richesse culturelle un moment et de la faire rayonner ! »

    G. C.
    Rédacteur web

    © Photos : G. C., Tiphaine

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