Marie-Hélène Villierme dans le domaine de l’art photographique et du documentaire
L’Association UFFO (Union des Femmes Francophones d’Océanie) en partenariat avec Femmes de Polynésie, organise la 2e Edition des POERAVA. La 1ère édition en 2018 a mis en lumière 8 Femmes polynésiennes remarquables par leur personnalité et leur force d’engagement, ce sont nos POERAVA, nos perles précieuses.
Artiste photographe de talent et réalisatrice-productrice de films documentaires, Marie-Hélène Villierme consacre depuis plus de 25 ans son œuvre créatrice à capter et partager avec nous l’âme de la Polynésie contemporaine, d’abord par des expositions et des ouvrages photographiques puis des documentaires qui font d’elle, aujourd’hui, une référence dans le domaine.
Mais plus qu’une artiste, Marie Hélène cherche à témoigner par l’image du visage socio-culturel d’un fenua en pleine mutation, quitte à prendre des risques en s’engageant sur des sujets plus sensibles comme la bombe atomique ou l’histoire de Pouvana’a A Oopa qu’elle a fait découvrir à des milliers de Polynésiens, ce dont ils lui sont reconnaissants.
Son œuvre créatrice
Après une enfance passée à Tahiti et des études en France et en Belgique, consacrées aux Beaux-Arts et à la photographie, Marie Hélène est revenue à Tahiti en se livrant essentiellement à la photographie. Si elle a publié plusieurs ouvrages, on retiendra « Visages de Polynésie » édité en 1996 qui a consacré la photographe : il rassemble des portraits en noir et blanc, d’hommes et de femmes, polynésiens, « popa’a », chinois ou « demis », de générations différentes et des cinq archipels, exprimant chacun et tous ensemble la Polynésie d’aujourd’hui.
Loin de la carte postale couleur, les visages de Marie-Hélène « sont le reflet d’une identité polynésienne actuelle, aux aspects multiples ». 20 ans plus tard en 2016, Marie-Hélène a remué ciel et terre, pris des risques pour monter et réussir un événement photographique dans l’espace public que nous avons tous apprécié : « A’Ata – Smile for Peace », exposition de plus de 1000 visages polynésiens en noir et blanc, rieurs ou facétieux, apposés dans des dizaines de lieux et dont il reste encore ça et là des témoignages – par exemple sur les façades de la Cathédrale de Papeete.
La réalisation de documentaires filmés s’est imposée naturellement à elle à côté d’un langage photographique déjà « documentaire » par son style et ses modes d’expression. L’exposition photographique de « Témoins de la Bombe », a ouvert la voie à la réalisation en 2012 de « L’élu du peuple – Pouvanaa te Metua, film documentaire qui reçut le prix du public au FIFO de 2012.
Plus récemment Marie-Hélène a été productrice des séries télévisées 100% locales « Fa’a Hotu » et « Pari Pari Fenua », qui chacune à leur manière témoignent de l’identité et de la richesse socio-culturelle polynésienne.
Son équation personnelle
L’engagement de Marie-Hélène vers un chemin créatif, artistique et culturel a commencé par le choix de son parcours d’études après le bac, ce qui était assez rare à une époque où les jeunes cherchaient en priorité à devenir fonctionnaires. Elle est motivée par : « un profond respect pour la nature, pour la liberté et la beauté, une passion à regarder l’autre, à écouter ses histoires, à comprendre l’histoire et le monde dans lequel nous vivons ».
Pour tracer son chemin dans la voie qu’elle a choisie, on ne s’étonnera pas qu’elle parle « de détermination, de patience et d’intuition ». Nombre de personnes ou d’organismes ont favorisé ses projets, mais parce que « rien n’est jamais acquis, elle doit encore à chaque nouveau projet déployer une somme d’énergie ». « Cela peut être épuisant, même si la passion ou la conviction nous remet toujours sur la voie, malgré la pression des enjeux financiers ».
Le fait d’être une femme n’a pas été un obstacle ou un frein car elle considère qu’elle est jugée non sur sa personne mais sur ses œuvres et ses productions.
Les mots qu’elle retient
« Laissons la place à une parole vivante, le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes sincères qui réfléchissent et agissent avec le cœur. Parlons vrai, agissons sans attendre et sans peur ».
UFFO-Polynésie
Rédactrice web
© Photos : Marie-Hélène Villierme