Carole Atem, dans le domaine de l’enseignement universitaire et de la recherche
L’Association UFFO (Union des Femmes Francophones d’Océanie) en partenariat avec Femmes de Polynésie, organise la 2e Edition des POERAVA. La 1ère édition en 2018 a mis en lumière 8 Femmes polynésiennes remarquables par leur personnalité et leur force d’engagement, ce sont nos POERAVA, nos perles précieuses.
Les talents de Carole comportent plusieurs facettes : musicienne, elle forme un duo renommé avec son frère Florent ; enseignante-chercheuse en Lettres de l’enseignement supérieur, elle est actuellement jeune maître de conférences de l’université ». Elle dit ne pas avoir eu à choisir entre ses deux passions qui font partie de sa vie et contribuent ensemble à son épanouissement.
Carole a commencé la musique avant huit ans et son parcours a été « presque » professionnel, avec à la clé une reconnaissance du public en Polynésie et à l’extérieur, notamment à Hawaï. Mais elle a opté professionnellement pour son autre domaine de prédilection : l’enseignement et la recherche universitaire.
Après l’obtention d’une licence à l’UPF et la réussite aux concours externes du CAPES et de l’Agrégation de Lettres modernes (à l’âge de 24 ans), Carole a préparé un doctorat qui lui a ouvert les portes d’une carrière universitaire à part entière, avec une spécialisation en français ancien.
Aujourd’hui à 36 ans Carole est maître de conférences stagiaire à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Enseignement (ESPE) de Polynésie française qui prépare les futurs professeurs des écoles, des collèges et lycées aux concours de l’enseignement. Elle continue également à s’impliquer dans la recherche et pour cela publie des articles scientifiques dans des revues universitaires ainsi que des ouvrages salués par ses pairs.
Lire, se cultiver, se livrer à des recherches permettent à Carole de combiner le plaisir d’apprendre et celui de réfléchir, et d’identifier les priorités les plus importantes de la vie. La musique lui apporte aussi la possibilité de créer en vivant cette autre passion pendant ses temps libres.
En tant qu’enseignante, elle espère aider les jeunes étudiants à avancer dans leurs parcours de vie par les échanges, la formation et la culture. Aujourd’hui les jeunes ont la chance de pouvoir compter sur Internet qui permet aux étudiants d’accéder aux sources d’information et de culture, ce qui comble en grande partie les handicaps de l’éloignement des savoirs universitaires.
Carole rend hommage à ses parents, enseignants eux aussi, qui lui ont apporté un cadre propice à l’épanouissement de ses talents, aux personnes rencontrées tant dans le domaine de l’enseignement et de la recherche que dans les milieux artistiques. Par exemple l’association « Musiques du fenua et d’ailleurs » dont elle est co-fondatrice lui a permis ainsi qu’à Florent de rencontrer des musiciens inspirants et de découvrir le monde.
Elle reconnaît aussi s’être heurtée à des écueils dans son parcours rapide : être une jeune femme dans une discipline universitaire où peu de Polynésiennes se sont aventurées, nécessite d’avoir un caractère trempé pour faire face aux obstacles.
Le mot « Liberté » revient souvent lorsque l’on échange avec elle : se cultiver, créer et jouer de la musique sont des voies de libération. Aux jeunes, elle voudrait dire qu’« il y a bien des choses dont on a pas besoin pour être heureux » ; « pour avoir la liberté, il faut faire preuve d’audace, d’authenticité dans sa façon de penser et d’agir.»
Carole, jeune femme polynésienne, démontre que l’on peut vivre ses passions et ses talents : être tout à la fois musicienne-chanteuse et chercheuse-enseignante.
UFFO-Polynésie
Rédactrice web
© Photos : Femmes de Polynésie