Tiana Valencourt et les joyaux de l’océan
À 29 ans, la jeune femme qui se définit comme une Polynésienne de cœur s’est lancée dans la création de bijoux avec “Maison Valencourt”. Des bijoux faits main et délicats, avec des keishis et des nacres, et qu’elle décrit à Femmes de Polynésie comme étant “la fusion du raffinement français et de la sensualité polynésienne”.
Née à Paris d’un père français et d’une maman franco-indienne, Tiana part à 2 ans seulement parcourir le monde à bord d’un voilier avec ses parents. C’est à l’âge de 5 ans qu’elle découvre –“un peu par hasard, ce n’était pas prévu” nous dit-elle- la Polynésie : aux Marquises et aux Tuamotu plus exactement (Apataki et Aratika). La petite famille amarrera ensuite sur la terre ferme à Tahiti puis à Moorea, où elle restera 7 ans.
Son père, restaurateur de fresques aux beaux-arts finira par rentrer en France, tandis que Tiana restera au fenua avec sa mère, enseignante. Son baccalauréat en poche, Tiana décide de prendre une année sabbatique au Costa Rica : “j’étouffais un peu, je voulais partir de Tahiti. J’étais en pleine crise d’adolescence. Je voulais tout arrêter et surfer toute ma vie”. Elle profite de son séjour pour apprendre l’anglais et l’espagnol, avant de partir en France, à Montpellier, rejoindre son père et surtout, reprendre ses études.
Après un master de recherche en cinéma obtenu à Paris, la jeune fille qui voulait être critique de cinéma au départ, effectue quelques stages en tant qu’assistante de production et devient intermittente du spectacle, peinant à décrocher un CDI. “En parallèle, je faisais des bijoux. J’ai toujours aimé créer depuis que je suis toute petite, il faut toujours que je fasse quelque chose de mes mains”.
Poussée par son père, Tiana se lance de plus en plus dans la confection de bijoux fantaisie. Elle en conçoit pour elle, mais aussi pour ses proches, et elle en vend quelques-uns sur les marchés, l’été, à l’île de Ré. Elle participe à des petits événements où elle fait connaître ses bijoux, déjà réalisés avec des keishis. À 24 ans, Tiana décide de rentrer à Tahiti : “une série d’événements familiaux et amoureux ont fait que ça n’allait plus du tout”. Un retour qui ne devait durer que trois mois au départ : “cela fait plus de quatre ans maintenant que je suis revenue”.
Tiana décroche alors enfin un emploi : “j’ai essayé de trouver un métier en lien avec le cinéma, mais je n’ai pas trouvé, c’était un peu bouché ici. Polynésie 1ère m’a permis d’avoir un salaire fixe et d’avoir de l’argent pour développer Maison Valencourt”. Tel est le nom de la marque de bijoux de Tiana dont le logo est inspiré de la médaille de baptême de sa grand-mère.
“Je suis autodidacte, j’ai appris au fur et à mesure. Depuis, mon goût s’est aiguisé et la marque s’est affirmée. Je veux des bijoux qu’on peut mettre tous les jours, d’où les keishis, parce que les perles, on ne peut pas les associer avec d’autres bijoux ou ça fait ‘too much’ selon moi. Les keishis, c’est fin, c’est petit, on peut en mettre plein sans que ça fasse bling-bling. Et je trouvais l’idée belle du fait que ce soit plus naturel, qu’il n’y ait pas de nucléus, qu’il y ait plus de nacre…”.
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Les bijoux Valencourt se veulent délicats, qu’on peut porter tous les jours et les accumuler : “ils sont assez discrets pour qu’on les voit tout en mettant en valeur la personne qui les porte”.
Tiana confectionne elle-même à la main chacun de ses colliers, de ses body chains, de ses bracelets ou encore de ses boucles d’oreilles. “Je commande juste les chaînes et les strass, mais j’essaie de faire au maximum. Ce qu’il me manque, c’est savoir faire de la soudure de l’or, je cherche des formations là-dessus justement. Mais je suis la preuve que tout le monde peut créer des bijoux. Il faut être minutieux et très patient. Si on a de la volonté, on peut le faire”. Tiana s’inspire de marques comme Aurélie Bidermann, Jacquie Aiche, Lili Claspe ou encore Lou Yetu.
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Avec Instagram et plusieurs shootings avec Kim Akrich, la notoriété de Maison Valencourt ne cesse de grandir : “les gens voyaient réellement ce qu’étaient mes bijoux, l’image que je voulais avoir… Ils ont commencé à vraiment s’intéresser à la marque”. La boutique ‘Ohani de Papeete la contacte ensuite pour lui proposer d’être l’un de ses points de vente : “j’ai désormais une boutique physique et une clientèle haut de gamme. C’est une belle vitrine”.
Aujourd’hui, Tiana travaille le week-end à Polynésie 1ère, et toute la semaine, elle se consacre à ses bijoux : elle crée, gère les stocks, s’occupe des commandes, des livraisons etc. : “Tous les soirs, je me couche à minuit. Mais quand je vois des gens dans la rue qui portent mes bijoux, je trouve ça génial et je me dis que ça vaut le coup !”. Depuis peu, une personne l’aide pour la communication. “Mon but pour 2019, c’est que l’on soit deux à la confection des bijoux afin que je puisse davantage me concentrer sur le design”.
Tiana aimerait également plus tard délocaliser Maison Valencourt et aller vivre au Mexique ou en Colombie : “j’ai besoin de voyager, d’aventures, de voir de nouvelles choses, de prendre des risques… Je n’ai peut-être pas encore la maturité pour rester à un endroit. Je peux faire des bijoux de n’importe où dans le monde”. Et elle l’assure, même à l’autre bout du monde : “il y aura toujours une touche polynésienne dans la marque”.
Plus d’informations
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Page Instagram : https://www.instagram.com/maisonvalencourt/
Site internet : https://www.maisonvalencourt.com
Noémie Schetrit
Rédactrice web
© Photos : Noémie Schetrit, Tiana