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    Mode & Beauté

    Claudine invite la haute couture parisienne aux îles Marquises

    Publié le 9 août 2020

    Paris 1992, il est 18h. À deux heures du défilé dans un atelier du 1er, Claudine fait les derniers ajustements sur les robes de la nouvelle collection de Paco Rabanne. Soudain pendant une quinzaine de secondes, elle rêve de ses prochaines vacances à Tahiti. Après cette courte escapade tropicale, la réalité reprend et la cadence s’accélère. Aujourd’hui, l’air marin des tropiques et le rythme polynésien sont partie intégrante du quotidien de Claudine. Elle dévoile à Femmes de Polynésie  les péripéties d’un parcours atypique qui l’a transportée du chic de Paris au calme des îles gouvernées par la nature aux Marquises.

    La couture ou rien…

    Ayant grandi en région parisienne à Vitry, Nicole-Claudine Coudert jouit d’une enfance paisible dans la banlieue du sud de Paris. Comme à tout âge la question classique ‘Que veux-tu faire quand tu seras grande ?’ est suivie d’une réponse ferme et quelque peu cocasse. Effectivement Claudine souhaite devenir ‘parachutiste couturière’.

    “Je voulais être couturière à tout prix, et en ce qui est du parachutisme, c’était parce que j’étais sportive et j’adore les sensations fortes. Tu aurais vu la tête des gens quand je leur disais ça !” 

    C’est donc une formation de couturière que Claudine va suivre au lycée, elle apprend les bases du métier et ne rougit pas face aux autres parcours plus classiques.

    “Au collège, j’étais la seule de ma classe à avoir choisi la couture. Mais j’étais sûre de mon choix, je n’ai jamais regretté.”

    C’est après le lycée que notre couturière, formation en poche et munie de ses aiguilles, trouvera rapidement du travail en atelier.

    À tout prix…

    À dix-neuf ans Claudine devient ouvrière couturière dans l’un des ateliers de couture les plus prisés au monde, celui de Coco Chanel..

    “J’avais à peine 20 ans, Coco Chanel en avait 85, je ne te raconte pas le respect que l’on éprouvait envers elle… Puis, contrairement à ce que l’on ait pu dire sur cette dame, elle était très charmante.”

    Étant bonne élève, Claudine apprend beaucoup et les choses s’enchaînent. Quelques années plus tard, elle est mère de famille, et est au service de Pierre Cardin, grand couturier de Paris, pendant près de dix ans.  

    “On faisait du prêt à porter de luxe, on préparait les collections, on bossait beaucoup…”

    Une longue expérience qui amène Claudine à reprendre les études à l’âge de 41 ans. Elle intègre FORMAMOD1 pour obtenir son brevet de modéliste.

    “À ce moment-là je travaillais à l’intérim, j’ai dû bosser pour tous les grands couturiers, notamment Karl Lagerfeld.”  

    Après tout ce beau monde, Claudine travaille pour Paco Rabanne pendant cinq ans.

    Claudine fait des retouches avec Paco Rabanne

    “J’étais en contrat avec Paco Rabanne, je ne faisais que les collections et la haute couture, du coup j’avais beaucoup de temps libre.”

    Entre l’intensité des collections et la haute couture, Claudine prend des vacances bien méritées, et en profite pour venir voir son fils et ses petits-fils2 installés à Tahiti.

    Petit à petit, Claudine s’imprègne du charme de la Polynésie.

    “Je venais quasiment deux fois par an. J’étais toujours heureuse de venir en Polynésie pour voir la petite famille et aussi parce que c’était une belle pause.”  

    Avec toute cette expérience, Claudine devient chef d’atelier pour Ocimar Versolato. Elle se dédie nuit et jour à son travail pendant sept ans. 

    Retouches avec Paco Rabanne

    “J’étais veuve, donc je restais tard au boulot. En général les chefs d’ateliers sont des vieilles filles libres, comme moi.” 

    Et puis un jour, elle part…

    Aux Marquises…

    En 2008 Claudine décide de prolonger sa pause.. Elle rejoint son fils Michel à Hiva Oa et s’installe progressivement aux Marquises.

    “Je suis repartie en France pour deux mois, le temps de faire mes valises, mes cartons, puis je suis revenue au Marquises.” 

    Alors retraitée, elle décide de se consacrer à la vie sur l’île.

    “Ici, nous avons une qualité de vie exceptionnelle. Mais il faut trouver quelque chose à faire sinon tu t’ennuies vite.” 

    Elle commence à donner des cours gratuits aux mamans du village, puis entre au RSMA en 2012 où elle donne actuellement des cours de couture, bénévolement, dans la section cuisine. 

    “Ça a tout de suite plu. Je voyais bien que les femmes voulaient apprendre.”

    Et enfin pour tous

    Pour Claudine il est important de transmettre son savoir, elle considère celui-ci inestimable.

    “Au lieu de ne rien faire de ma journée, je préfère donner aux jeunes mamans ce savoir. Car si je ne le fais pas, il risque de partir avec moi. En plus de cela elles peuvent l’utiliser tous les jours.”

    1 FORMAMOD

    2 Découvrez le portrait de l’un de ses petis-fils, Vaitemanu Coudert

    Niuhiti J. Gerbier

     Rédacteur Web

     ©Photos :  Niuhiti J. Gerbier pour Femmes de Polynésie – Claudine Coudert 

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