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Maison & Famille

Claire, cadre et mère de famille nombreuse

Harmonie entre vie professionnelle, personnelle et famille nombreuse : le défi de Claire

Publié le 16 mai 2018

Concilier vie de famille, vie personnelle et vie professionnelle est un vrai challenge lorsque l’on a trois enfants ou plus. Et pourtant, aujourd’hui encore, certains font ce choix de vie qui rime souvent avec quotidien animé et bien chargé. Femmes de Polynésie est allée à la rencontre de Claire Reichelt, cadre de banque, mariée et maman de quatre jeunes enfants de 2 à 9 ans, pour en savoir plus.

L’envie partagée d’une famille nombreuse

« Je suis la 3ème d’une famille de 4 enfants, d’un père métropolitain officier de marine et d’une mère marquisienne, ancienne danseuse du groupe de Coco Hotahota. »

Son enfance, Claire la qualifie de joyeuse et très cosmopolite. Elle vit dans différentes villes et pays au gré des affectations de son père (France, Polynésie, Afrique, Angleterre).

« Mes parents recevaient vraiment beaucoup d’amis et de famille à la maison de divers milieux et horizons. Ils ont des caractères très différents, l’un plus sérieux et l’autre plus joie de vivre, mais tous deux sont travailleurs, aimants et ancrés dans la foi. »


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Après un bac S, Claire devient ingénieure et se spécialise dans le commerce international et le management de la qualité.

« C’est durant cette période que j’ai rencontré mon mari Olivier au foyer des étudiants polynésiens de Paris. Nous avons bien fait la fête, entourés de nos amis, mais aussi étudié et travaillé. »

Leurs études terminées, Claire et Olivier sont respectivement cadre chef de projet dans l’élaboration de normes d’entreprises à l’Afnor et ingénieur chez Thalès.

« À 26 ans, je suis tombée enceinte de Pootu – Oriane, notre premier enfant. Puis de Keani – Noémie, un an et demi plus tard. »

© O’Neal Wong Photography

Claire et Olivier décident alors de venir vivre à Tahiti afin de retrouver leurs racines et de donner un cadre de vie plus proche de la nature à leurs enfants. Leurs deuxième fille Keani – Noémie et troisième fille Umuhei – Adèle ainsi que leur quatrième enfant, Tepoea – Victor naissent en Polynésie.

« Le retour n’a pas été évident, nous sommes passés par certaines épreuves de la vie de couple avec nos familles respectives. La foi en Dieu et la rencontre de plusieurs personnes « à l’écoute » : famille, psychothérapeutes, amis… Nous ont permis de retrouver notre joie de vivre ensemble. » 

Cette envie de famille nombreuse ? Un vrai choix de couple. Olivier son mari ajoute :

« C’est moi qui ai insisté pour avoir un troisième enfant. J’ai aussi toujours eu envie depuis mon enfance de construire une famille nombreuse. »

Le cap du troisième enfant

Avec leurs deux premiers enfants, Claire et Olivier sont novices. Elle ne cache pas qu’avoir deux enfants rapprochés est une sacrée épreuve pour le couple.

« Avec les 3ème et 4ème, on a gagné en expérience. À partir du 3ème enfant, tu franchis un cap dans ta condition de parents. Tu te confirmes dans tes priorités. Maintenant, on s’organise en fonction de nos enfants, en fonction de notre vie de famille. »

Une organisation bien rodée

« On a surmonté des épreuves de la vie de couple qui nous ont permis d’améliorer notre communication. Avec Olivier, on travaille tous les deux du lundi au vendredi et on se partage l’ensemble des tâches liées à la vie de famille. »

Avec quatre enfants, l’organisation doit être « au top » pour que chacun puisse avoir son moment à lui de temps à autre. Entre l’école et les loisirs, Claire insiste sur l’importance de rendre ses enfants autonomes.

« En fait, nous, on n’a pas le choix (sourire). Le respect, l’entraide, l’autonomie, nos enfants doivent savoir se débrouiller. Ils préparent leurs affaires pour l’école, pour leurs activités, débarrassent, mettent la table, font leur lit, rangent leur chambre. »

Aujourd’hui, les grandes s’occupent des plus petits en jouant avec eux.

« Après le cap des 6 ans, c’est vraiment agréable. Il y a une belle complicité entre les enfants, malgré les disputes, les crises de jalousie et les pleurs (sourire). Mais l’amour qu’ils nous apportent aide à trouver des ressources insoupçonnées en soi. »

© Here Ora Vibes

Des valeurs à transmettre

« Dans notre environnement speed : travail, école pour les enfants, embouteillages matin et soir, loisirs des enfants, nos loisirs… On essaye de communiquer sans leur transmettre de violence. »

Entre eux, les enfants peuvent être assez durs. Pour faire face aux problèmes rencontrés, Claire et Olivier se forment à la PNL et à la communication non violente pour transmettre leurs valeurs.

« On essaye de se mettre à leur niveau pour comprendre leur état, de leur apprendre à gérer leurs émotions. Une émotion négative, elle rentre, va sortir et faire son chemin. Savoir différencier soi de ses émotions est un travail de tous les jours. »

Un travail professionnel enrichissant

« Mon métier me plaît beaucoup. Je travaille dans une banque en tant qu’organisatrice. C’est un travail d’équipe : on est là pour apporter une amélioration dans les services. »

Claire reconnaît qu’au début, quand on commence en tant que cadre, on a toujours ses preuves à faire, des connaissances à acquérir avant d’être efficace. Mais par la suite, c’est à soi de poser les limites entre la vie professionnelle et personnelle/familiale.

« Une fois les enfants couchés, la 1ère année de cette prise de poste, il m’arrivait de travailler le soir sur mes dossiers. L’expérience aidant, on est plus efficace dans son travail, on s’organise mieux et on arrive à gagner en temps et en efficacité. »

Des aides précieuses

Claire regarde la vie des autres qui voyagent plus, ont plus de temps de loisir, une vie sociale riche. La famille nombreuse avec des petits enfants isole un peu de la vie mondaine.

« C’est vrai que l’on reçoit peu et que nous sommes rarement invités aussi. Mais avec deux bébés, ce n’est pas évident. Quoiqu’il en soit, on ne verrait pas notre vie sans un de nos enfants. C’est notre fierté. »

Ses parents franco/marquisiens et ses beaux-parents sino/français qui prennent les enfants pendant une partie des vacances, les gardent souvent, font à manger parfois, ainsi que sa sœur et voisine, sont une aide précieuse pour le couple.

« L’éducation principale des enfants, c’est nous parents qui la donnons. Dans notre situation, on trouve bénéfique que les enfants soient également éduqués par les grands-parents. Faire faire leurs devoirs, transmettre des valeurs. C’est très enrichissant qu’ils aient plusieurs points de vue sur la vie. » 

Et la vie personnelle dans tout ça ?

« On essaye de se garder des moments privilégiés de couple quand on peut, de déjeuner ensemble une fois par semaine. Je fais du sport le midi deux fois par semaine. Olivier lui fait du tennis quand il peut. Il faut prendre ce temps, c’est important. Pour la vie intérieure aussi. Notre foi, c’est notre source d’énergie. »

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Claire Reichelt, Here Ora Vibes, O’Neal Wong Photography 

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