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Culture

Célestine Hitiura Vaite, une vie comme source d’inspiration

Publié le 30 juin 2023

Célestine Hitiura Vaite est une écrivaine connue de par le monde où elle a contribué à faire mieux connaître la Polynésie et les polynésiens. Sa personne et son œuvre montre l’esquisse d’une femme remarquable et inspirante à bien des égards. Découvrez son parcours dans Femmes de Polynésie.

Une œuvre menée par la justesse

« L’arbre à pain », « Frangipanier », « Tiare » : la trilogie écrite par Célestine Hitiura VAITE est un succès international, publié dans près d’une vingtaine de pays, étudié dans des universités et reconnu par des prix littéraires. Avec l’histoire de Materena et de sa famille, le lecteur embarque pour la vraie vie des petites gens d’un quartier populaire de Tahiti : il en ressort rempli d’affection pour les personnages et leur histoire. Les étudiants de l’Université de la Polynésie Française lui ont attribué par deux fois leur prix littéraire.

Célestine la Polynésienne a puisé le réalisme si attachant de ses récits dans la force que lui a donné sa vie : les premières années à Fariipiti dans une famille aimante, auprès de sa marraine, Henriette Estall, une maison pleine de Taties et de Tontons, d’enfants, de fetii de passage. Puis à Faa’a avec sa Maman.

« Je prie que tout enfant connaisse cela. Je n’aurais pas pu écrire si je n’avais pas vécu dans cette grande famille. »

L’amour et la solidarité ont été des valeurs fortes. Sa marraine lui a offert son premier livre pour répondre à son goût de la lecture. Célestine a dévoré des livres pendant son enfance et son adolescence. Guy de Maupassant, Balzac, Zola ont nourri son imagination et l’ont aidée à écrire.

L'Australie puis le retour aux sources

Mais l’écriture est venue plus tardivement car la vie de Célestine a pris un tournant à 22 ans : elle part s’installer en Australie avec celui qui sera son premier époux. 34 ans plus tard, maman de 4 enfants et grand-mère, Célestine est revenue en Polynésie pour retrouver sa Maman et ses racines sur sa terre de Rangiroa. Aujourd’hui elle se reconnecte à sa famille, à son fenua.

« J’aime beaucoup l’Australie et les Australiens, j’ai une affection particulière pour les natifs. »

Par respect Célestine n’a pas voulu acquérir la nationalité australienne qui lui aurait pourtant ouvert des portes. Par contre les évènements de 1995 à Tahiti, lors de la reprise des essais nucléaires, marqués par des émeutes et des incendies, ont été pour elle un déclencheur « pour parler de nous et ne pas laisser les autres le faire ». Elle s’est sentie légitime de parler de l’âme polynésienne, mais pas des Australiens et du peuple natif de ce pays. Cependant Célestine a été si imprégnée par son pays d’adoption qu’elle a écrit ses romans en anglais, traduits par la suite.

L'amour de la famille

Célestine a élevé quatre enfants qui ont fait de belles études ; elle est fière des personnes  qu’ils sont devenus.

« Elever des enfants, c’est une bataille de tous les jours. »

Elle a cherché à inculquer à ses trois fils le respect des autres :

« Soyez de bons humains, des « good guys, a good team ! »

Ses prénoms lui vont bien : Célestine, un prénom qui vient du ciel, fait d’elle une femme solaire et positive, souriante, ouverte aux autres. Hitiura, c’est l’horizon rouge ou celui/celle qui se lève au commencement du jour. Sa vie en Australie l’a aussi influencée :

« Si tu tombes, remontes sur le cheval. »

Vivre en Australie plus de trois décennies, sans sa famille et son fenua autour d’elle n’a pas été facile. On le sait peu, mais le grave accident arrivé à sa fille unique, Turia, belle et sportive, ingénieur des mines, a été une longue et dure épreuve. Pendant plusieurs années, Célestine a arrêté d’écrire pour accompagner sa fille pendant sa convalescence et sa rééducation, guidée par l’amour et sa foi. Devant les difficultés :

« Il faut se battre et ne pas se plaindre. »

Depuis, Célestine a retrouvé le chemin de la création littéraire en  participant à l’écriture de l’opéra Ihitai ’Avei’a – Star Navigator (Epopée de Cook et Tupaia), dont elle a écrit les monologues en tahitien.

Pendentif remis à chaque Poerava, réalisé par l’atelier Wilfred Ya-Matsy.

Armelle Merceron

Rédactrice

©Photos : Célestine Hitiura Vaite pour Femmes de Polynésie

Yvon Bardes, directeur de publication

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