Célestine Hitiura Vaite, une vie comme source d’inspiration
Célestine Hitiura Vaite est une écrivaine connue de par le monde où elle a contribué à faire mieux connaître la Polynésie et les polynésiens. Sa personne et son œuvre montre l’esquisse d’une femme remarquable et inspirante à bien des égards. Découvrez son parcours dans Femmes de Polynésie.
Une œuvre menée par la justesse
Célestine la Polynésienne a puisé le réalisme si attachant de ses récits dans la force que lui a donné sa vie : les premières années à Fariipiti dans une famille aimante, auprès de sa marraine, Henriette Estall, une maison pleine de Taties et de Tontons, d’enfants, de fetii de passage. Puis à Faa’a avec sa Maman.
« Je prie que tout enfant connaisse cela. Je n’aurais pas pu écrire si je n’avais pas vécu dans cette grande famille. »
L’amour et la solidarité ont été des valeurs fortes. Sa marraine lui a offert son premier livre pour répondre à son goût de la lecture. Célestine a dévoré des livres pendant son enfance et son adolescence. Guy de Maupassant, Balzac, Zola ont nourri son imagination et l’ont aidée à écrire.
L'Australie puis le retour aux sources
Mais l’écriture est venue plus tardivement car la vie de Célestine a pris un tournant à 22 ans : elle part s’installer en Australie avec celui qui sera son premier époux. 34 ans plus tard, maman de 4 enfants et grand-mère, Célestine est revenue en Polynésie pour retrouver sa Maman et ses racines sur sa terre de Rangiroa. Aujourd’hui elle se reconnecte à sa famille, à son fenua.
« J’aime beaucoup l’Australie et les Australiens, j’ai une affection particulière pour les natifs. »
L'amour de la famille
Célestine a élevé quatre enfants qui ont fait de belles études ; elle est fière des personnes qu’ils sont devenus.
« Elever des enfants, c’est une bataille de tous les jours. »
Elle a cherché à inculquer à ses trois fils le respect des autres :
« Soyez de bons humains, des « good guys, a good team ! »
Ses prénoms lui vont bien : Célestine, un prénom qui vient du ciel, fait d’elle une femme solaire et positive, souriante, ouverte aux autres. Hitiura, c’est l’horizon rouge ou celui/celle qui se lève au commencement du jour. Sa vie en Australie l’a aussi influencée :
« Si tu tombes, remontes sur le cheval. »
Vivre en Australie plus de trois décennies, sans sa famille et son fenua autour d’elle n’a pas été facile. On le sait peu, mais le grave accident arrivé à sa fille unique, Turia, belle et sportive, ingénieur des mines, a été une longue et dure épreuve. Pendant plusieurs années, Célestine a arrêté d’écrire pour accompagner sa fille pendant sa convalescence et sa rééducation, guidée par l’amour et sa foi. Devant les difficultés :
« Il faut se battre et ne pas se plaindre. »
Depuis, Célestine a retrouvé le chemin de la création littéraire en participant à l’écriture de l’opéra Ihitai ’Avei’a – Star Navigator (Epopée de Cook et Tupaia), dont elle a écrit les monologues en tahitien.
Pendentif remis à chaque Poerava, réalisé par l’atelier Wilfred Ya-Matsy.
Rédactrice
©Photos : Célestine Hitiura Vaite pour Femmes de Polynésie
Yvon Bardes, directeur de publication