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Carrière

Sandrine Bry Nakeaetou, experte en évaluation immobilière

Publié le 16 août 2023

Originaire de Nuku-Hiva, Sandrine Bry Nakeaetou utilise aujourd’hui sa grande expérience du foncier et de l’immobilier pour aider les familles polynésiennes à résoudre leurs problèmes de terre. Elle se confie à Femmes de Polynésie pour retracer son parcours professionnel et pour nous donner ses impressions sur les problèmes fonciers, en particulier celui de l’indivision qui impacte considérablement la population locale.

Une carrière dans le secteur du foncier et de l’immobilier

Sandrine Bry Nakeaetou commence sa carrière dans l’immobilier à 22 ans. Elle occupe d’abord la fonction de négociatrice au sein de l’agence JCM de Taravao avant d’en devenir la directrice suite au départ à la retraite de l’ancien directeur Désiré Creux-Muntal qui l’avait alors formée au métier. En 2018, elle déménage à Papeete pour travailler durant 3 ans comme responsable contentieux du syndic de copropriété Sogeco.

« Durant mon enfance, j’avais vocation d’être avocate. Loin de moi l’idée de travailler dans l’immobilier car c’est un domaine inconnu dans les orientations scolaires et encore moins dans la vie active. Le hasard a fait que j’ai répondu à l’annonce d’une agence immobilière de la presqu’île qui cherchait à recruter un négociateur. J’ai tenté ma chance et me voilà embarquée dans cette aventure. C’est un métier que j’apprécie beaucoup car il y a une beauté en lui, malgré l’inflation et le manque de contrôle des prix. Il  y a une beauté indéniable dans le fait d’aider des personnes à trouver un lieu de vie. »

Sortir les familles polynésiennes de l’indivision

Depuis une dizaine d’années, Sandrine est experte en évaluation immobilière pour des particuliers, des entreprises, des créanciers, des géomètres et des études notariales. Elle crée au mois de janvier 2023 Fenua Mentor Formation, un organisme de formation spécialisé dans l’immobilier et le foncier polynésien. Cette idée lui est venue après avoir passé trois mois à compléter les dossiers d’affaires de terre de son arrière-arrière-arrière-grand-mère alors que son père a mis près de 15 ans pour effectuer seul ce travail. 

« Étant donné que je connais toutes les démarches, j’ai réalisé à quel point de nombreuses familles étaient dans la même situation que mon père. En tant qu’experte en évaluation immobilière, je suis directement confrontée à l’indivision et  grâce à mon expérience, j’ai pu observer de nombreux cas d’indivision et surtout comprendre comment aboutir à des solutions concrètes. C’est pourquoi je propose des formations sur la sortie d’indivision et sa gestion. »

Une formation conçue pour résoudre le problème de l’indivision

Grâce à sa formation, Sandrine compte justement aider ces personnes à résoudre leurs problèmes de terre en sortant notamment de l’indivision. Son but, aider les familles “perdues, démunies et démoralisées”.

« J’ai conçu mes formations ainsi que mes supports pédagogiques sur l’indivision avec la collaboration du président de la chambre des notaires, un avocat foncier, un médiateur foncier, un géomètre et un transcripteur. Pour la sortie d’indivision et comme mentionné dans mon programme, il n’y a que deux solutions : le partage ou la vente. La solution idéale pour régler l’indivision successorale est la notoriété de titrement. C’est un acte de notoriété qui fera office de titre de propriété du Tupuna propriétaire et qui sera remis directement aux héritiers vivants avec leurs quotes-parts d’héritage comme pratiqué en Corse depuis 2017 ».

L’avis d’une experte

En tant qu’experte, Sandrine nous livre aussi ses observations concernant ce problème.  

« La particularité de l’indivision en Polynésie française réside dans le fait que nous avons l’indivision successorale, c’est-à-dire que le transfert de propriété et d’héritage n’a pas été effectué depuis des générations. Les biens sont toujours enregistrés au nom des Tupuna et n’ont pas encore été transférés au nom des descendants héritiers. Techniquement, il n’y a aucun problème de terre. La terre ne bouge pas. Ce sont les propriétaires ou indivisaires qui ont des problèmes  et souvent, ce sont des problèmes entre personnes. Et à cause de ces conflits, il y a une déchirure au sein de la famille. Du coup, soit la terre est occupée majoritairement par la même souche, soit la terre est abandonnée. Et dans ce dernier cas, cela laisse facilement accès à être propriétaire grâce à l’usucapion « le AITAU » (NDLR). »

Proposer des nouveaux métiers dans le foncier et l’immobilier

Sandrine prévoit aussi de proposer prochainement des formations professionnelles pour permettre aux personnes intéressées d’exercer de nouveaux métiers dans le secteur du foncier et de l’immobilier. 

« Ce seront des formations professionnelles pour devenir agent immobilier, gestionnaire locatif, gestionnaire de copropriété ou encore évaluateur immobilier. Ce sont des métiers où les débouchés sont limités ici car il n’y a pas de filière professionnelle. Les personnes sont donc obligées d’apprendre sur le tas ou de se rendre en France. Je souhaite partager mes connaissances dans ces métiers. Je trouve dommage qu’il n’y ait pas de véritables opportunités dans le domaine de l’immobilier et du foncier ici en Polynésie française. Je veux absolument contribuer à résoudre ce problème. ».

NDLR : Le mot « usucapion » ou « prescription acquisitive » désigne la manière dont la propriété peut s’acquérir par une possession paisible et publique prolongée dont la durée est fixée par la Loi.

Toatane

Rédacteur

©Photos : Toatane pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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