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Carrière

Jade : j’ai changé de vie et investi dans une roulotte

Jade : j’ai changé de vie et investi dans une roulotte

Publié le 24 avril 2018

Jade Rotillon est une jeune femme de 29 ans, ancienne miss Huahine, maman de deux garçons, qui un jour a eu besoin que « sa vie ait du sens » : voir grandir ses enfants, participer à leurs rentrées scolaires, s’en occuper quand ils sont malades… Bref, être présente pour eux. Ce luxe qu’elle n’a pas eu pour son aîné, mais qu’elle choisit pour son deuxième enfant, a un prix. Femmes de Polynésie est allée à sa rencontre. 

Des priorités revues

Jade fait ses études à Huahine, depuis la maternelle jusqu’à la 3ème. Elle vient ensuite sur Tahiti pour poursuivre son cursus scolaire au lycée Taaone. Ne sachant pas trop ce qu’elle veut faire dans la vie, elle se tourne par dépit vers des études médico-sociales et obtient son bac.

« J’ai effectué plusieurs jobs très différents en passant de secrétaire médicale, vendeuse à Adjoint de formation au centre d’armée à Arue. J’ai rarement tenu plus d’un an dans le même boulot, je me lassais très vite, je m’ennuyais. »

Un jour qu’elle est au travail, elle a un déclic. Elle se souvient de tout ce qu’elle a raté de ses enfants, et aussi de tout le temps qu’elle a passé au travail, parfois même le weekend…

« Je me suis rendue compte que je stagnais dans ma vie. Du jour au lendemain j’ai décidé de quitter mon boulot, j’ai vendu ma voiture et je me suis acheté une roulotte. »

En juillet 2017, Jade ouvre son affaire avec des horaires du soir et depuis Février 2018, ouvre en semaine le midi.

La cuisine, un héritage familial

Jade aime cuisiner et l’idée est partie de là. Son papa était un fin cordon bleu, ses bons petits plats font partie de ses meilleurs souvenirs avec lui.

« Ouvrir ma roulotte c’est mon petit hommage personnel à mon père et lui montrer qu’il peut être fier de moi. »

Quoiqu’il en soit, devenir entrepreneure constitue une grande prise de risques.

« Mais justement, qui ne tente rien n’a rien. Si on reste dans notre zone de confort on ne saura jamais de quoi on est capable. »

Ce qui est difficile pour Jade, c’est de ne jamais savoir combien elle va gagner le lendemain, la semaine prochaine ou le mois prochain.

« C’est ça la vie d’entrepreneur, on est plus un employé avec son salaire fixe à la fin du mois. Mais ça me plaît aussi d’être mon propre chef. J’ai également la chance d’avoir une maman formidable qui m’a beaucoup aidée, qui me soutient et me soutiendra toujours. »

Des démarches nécessaires

Jade a dû effectuer certaines démarches avant de pouvoir ouvrir sa roulotte.

« Tout d’abord, j’ai fait ma patente à la CCISM, ensuite avec les papiers de la CCISM je suis allée voir l’Hygiène pour constituer mon dossier. Avec ça j’ai pu ouvrir mon activité. Vu que je suis en bord de route, j’ai également dû faire une demande d’emplacement à la Mairie de Papeete. »

Mais finalement, tout est allé très vite pour elle. Grâce à la vente de sa voiture et l’aide de sa famille elle a pu financer sa roulotte sans avoir recours à un crédit bancaire.

Des ajustements indispensables

Son conjoint Teva se lance lui aussi dans cette nouvelle aventure, mais travailler en couple est ce qui a été le plus difficile à gérer pour elle.

« Ce n’est pas facile de toujours être d’accord, d’accepter les idées de l’autre ou les remarques. Nous avons deux caractères très différents ce qui est assez compliqué à gérer. Mon conjoint m’aide pour ma roulotte mais dans les coulisses on va dire. »

Teva effectue les tâches en amont, car Jade et lui ne supportent pas de travailler ensemble dans la roulotte.

« Pour cette raison j’ai depuis février dernier une super commis de cuisine, Vaehina, qui fait du bon boulot. Je remercie mon conjoint pour son aide et son soutien ! »

Une carte simple et gourmande

À la roulotte Bali haï, il est possible de déguster des burgers, des hotdogs dont le fameux hotdog « rougail », ainsi que des crêpes. Tous les burgers sont à base d’oignons confits au miel. Les emballages sont écologiques, biodégradables et biocompostables, le tout à emporter dans des sachets en papier. Le nom de la roulotte ? Il lui a été inspiré par la plage de l’ancien hôtel Bali Hai à Fare, plage où Jade a grandi.

« Fière de mon île, pour moi c’était une évidence. »

Accéder au statut d’auto-entrepreneure, c’est pouvoir jouir d’avantages non négligeables : créer son emploi du temps, être son propre chef et faire ce que l’on aime. Cependant, il y a aussi des risques : une activité qui ne démarre pas, une désorganisation entre vie personnelle et vie professionnelle, être déçu par la réalité de cette nouvelle activité… Mais la vie est aussi faite de choix, que l’on fait ou pas. Pour Jade, à l’école de la vie, cette nouvelle expérience est source de leçons. Oser franchir le pas est pourtant nécessaire afin de ne pas avoir de regrets.

« Sortez de votre zone de confort ! Osez vous surpasser et vous dévoiler. »

PLus d’informations

Sur la page Facebook La Roulotte Balihai

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Jade Rotillon

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