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Carrière

Irmine : l’urgence, c’est de faire fleurir nos femmes de Polynésie

Irmine : l’urgence, c’est de faire fleurir nos femmes de Polynésie au monde

Publié le 4 avril 2018

Elle arbore un sourire bienveillant, une lumière dans ses yeux lorsqu’elle rencontre une personne, qu’elle soit sans domicile fixe ou bien ministre, homme ou femme, jeune ou âgée. Maman de six filles et d’un garçon, elle sait toucher les gens mais aussi et surtout les accompagner. Irmine Tehei est une femme de cœur, une femme d’action, une femme engagée. S’il n’y avait qu’un seul mot pour la caractériser, ce serait « empathie », ce terme à la mode, si souvent galvaudé de nos jours, mais qui lui sied à merveille.

Femmes de Polynésie l’a rencontrée lors de la journée « Vahine tu as des talents » organisée par l’UFFO, l’Union des Femmes Francophones d’Océanie, dont elle est l’actuelle présidente. En plein feu de l’action, Irmine s’illumine.

Un intérêt particulier pour le social

Née à Papeete en 1951, Irmine grandit entre Papeete, chez ses grands-parents maternels, et Papenoo, chez ses parents.

« Les moyens de transport à cette époque n’étaient pas très développés, j’étais la plupart du temps avec mes grands-parents. ».

Elle fait partie de la première promotion d’élèves de la section secrétariat au collège Taaone, puis devient animatrice culturelle. Par la suite, bibliothécaire à la maison des jeunes et de la culture à l’OTAC, elle est fortement influencée par le nouveau directeur, Henri Hiro.

En famille

« Dans les années 80, le nouveau directeur Henri Hiro, a voulu que nous nous épanouissions. Il nous a inscrits dans des formations d’animateurs, de directeurs de centres aérés. J’étais directrice de centre aéré à l’époque. »

Au fur et à mesure de nouvelles expériences, Irmine trace sa route.

« J’étais intéressée par nos jeunes. J’en rencontrais beaucoup qui venaient du lycée et à midi n’avaient rien à manger. Ils ne buvaient que du café et fumaient des cigarettes pour ne plus avoir faim. Après ils retournaient en cours. »

Irmine grandit aussi avec Béatrice Vernaudon, une camarade d’école.

« À cette époque, elle était chef des services sociaux. Je l’ai appelé pour lui dire : comment faire pour ces jeunes, ce n’est pas possible ! »

Béatrice la met en relation avec la direction.

« C’est comme ça qu’on a réussi à obliger les parents à payer leur cantine. »

Irmine avec Béatrice Vernaudon

Un engagement au service des autres

En 1990, Béatrice, l’ayant vue fortement préoccupée par la condition des jeunes, lui propose de venir apprendre à travailler le social avec elle.

« Je suis allée travailler avec pour me former et en 93 quand elle est devenue ministre, elle m’a embarqué dans son ministère en tant que chef de cabinet. Je lui ai dit non, je ne peux pas, je sais pas. Elle m’a dit : « non, tu viens et tu verras. » »

Irmine travaille quatre ans avec Béatrice, plus quatre ans encore lorsqu’elle devient députée.

« C’est comme ça que je me suis occupée de familles qui allaient perdre leur logement qui avaient du mal à faire la part des choses entre ce qu’il faut payer et préserver. Ensuite je ne suis plus retournée à l’OTAC, je suis retournée en tant qu’assistante sociale à l’OPH pour faire le lien avec ces familles en difficultés dans les lotissements sociaux. »

En 2005, Irmine part à la retraite mais n’aime pas rester sans rien faire.

« Les familles sont revenues à la charge : comment on va faire si t’es plus là ? On va nous expulser ! C’est comme ça que j’ai créé l’association de défense des consommateurs polynésiens, Te ti’a ara. »

Une action en faveur des femmes de Polynésie

Par la suite, Irmine rentre dans l’UFFO, l’Union des Femmes Francophones d’Océanie. Sa vocation est de permettre aux associations de femmes francophones d’Océanie d’échanger entre elles, de travailler en réseau et l’objectif est de promouvoir les droits des femmes, l’égalité des genres (sexes) et de favoriser l’autonomisation des femmes. Tout un programme !

« Avec Armelle Merceron, on s’est dit on va essayer d’agrandir nos connaissances, voir ailleurs, partager nos expériences de vie. Ce qui me plaît beaucoup c’est cette rencontre avec les femmes d’Océanie. Elles ont des compétences, du savoir-faire, elles sont courageuses. Tous les quatre ans, on se réunit pour des activités communes. »  

Ce qui motive Irmine, ce qu’elle aime, ce sont les échanges. S’en suit « un petit geste » pour que ces femmes s’épanouissent.

« Tu sais elles sont très pudiques nos femmes. Avec les associations elles s’affirment. Mais quand elles sont seules, on ne les voit pas. L’événement Vahine tu as des talents leur donne la possibilité de s’exprimer. Si on peut aider les femmes à s’épanouir, on le fait. »

L’importance de la famille et de vivre sa foi

Irmine ajoute même : « Pas la peine d’aller à l’église prier si à coté de toi tu ne vois rien. Tu n’es pas vraie. Les femmes de Polynésie méritent d’être éclairées au moment où il le faut et mises debout quand elles en ont besoin. »

Dans les jardins de l’Assemblée de Polynésie française, l’ambiance est conviviale, les femmes ont un lieu où elles peuvent exposer gratuitement grâce à l’UFFO. Mais Irmine n’oublie pas les hommes et reconnaît que c’est en quelque sorte grâce à eux que les femmes sont épanouies.

Irmine avec son mari

« Nos maris, s’ils ne nous laissaient pas faire, on ne serait pas ce que l’on est. On doit partager ce que l’on a du fond du cœur. Mon mari est vraiment la perle des hommes, parce qu’il ne juge pas. Il regarde et s’il peut apporter sa pierre, il l’apporte. »

Elle, qui a eu de la chance de pouvoir compter sur les piliers de la famille que sont les grands-parents, leur est pleine de gratitude. Elle reconnaît que c’est grâce à eux qu’elle a pu travailler pour notre fenua.

« Ils ont transmis à mes enfants l’histoire de la famille, de la commune, de la langue. Cette richesse-là, on doit la garder, d’avoir toujours nos parents avec nous. Je ne suis pas contre les garderies, mais c’est pas pareil, la transmission. »

Irmine souhaite encore et toujours partager, comme elle l’a fait tout au long de sa vie fleurie. Inviter les gens à rentrer dans cet engouement à s’investir pour les autres, redonner confiance et leur force aux gens, tel est son chemin.

« Il ne faut pas garder pour soi. Il ne faut pas que : « Après nous, le déluge ! Tu vois ? » Ça se transmet tout ça. »

Plus d’informations

Sur la page Facebook UFFO Polynésie

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Irmine Tehei

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