Arava-Tahiti : dessin, peinture, gravure… L’histoire d’une passion avec le centre des métiers d’art
Certaines rencontres ne tiennent qu’à un fil. Celle d’Omaïra avec le Centre des Métiers d’Art de Polynésie française se fait au hasard d’une ruelle : avenue du Régent Paraita à Papeete. L’artiste en devenir découvre l’existence de ce centre de formation en sculpture et gravure, et fait rapidement le lien avec son amour du dessin. Elle s’inscrit, et c’est une révélation. Nous sommes en 2016. Femmes de Polynésie vous partage le parcours de cette jeune artiste qui vit à temps plein du dessin, de la peinture et de la gravure sous le nom d’Arava-Tahiti, et qui s’installe dans l’actualité artistique du fenua grâce à bon nombre d’expositions-ventes.
Du noir à la couleur
“J’ai eu la chance d’avoir le soutien de ma famille, car certains parents ne suivent pas leurs enfants dans leur rêve artistique. Heureusement, mon père partage ma passion pour le dessin.”
À cette époque, après un bac Gestion des Ressources Humaines, Omaïra est déjà autonome grâce à des “petits boulots”. Elle est aussi très portée sur les mangas.
“Je n’avais pas les moyens de m’acheter des posters, alors je me les faisais moi-même. J’étais plutôt portée sur le dessin à l’encre noire de Chine. La formation au CMA m’a amenée vers la couleur et a chamboulé ma perception artistique à travers la découverte de la peinture à la spatule.”
Des collaborations entre artistes océaniens
Ces 3 années de formation ont demandé beaucoup de sacrifices, mais ont été riches en émotions.
“Pūtahi 1 a représenté un événement mémorable. Chaque artiste vient des 4 coins du Pacifique avec l’envie de mettre en commun des pratiques. C’est une manière incroyable de prendre conscience que nous sommes Océaniens et que l’on peut réaliser de grandes choses une fois ensemble.”
De ces collaborations artistiques entre Océaniens, Omaïra retiendra notamment celle avec Tevita Latu, Tongien, ou encore Regan Balzer, créatrice néo-zélandaise avec qui elle produira des toiles en duo.
L’après CMA, une nouvelle identité artistique : Arava-Tahiti
“Très vite s’est posée la question du nom de mon entreprise. Pendant la préparation de mon diplôme, j’avais travaillé sur les requins, et plus particulièrement le ma’o ‘ārava, le requin citron. Puisque arava signifie aussi ‘beau’, j’ai trouvé que cela représentait bien mon cheminement.”
Omaïra espère que son parcours incitera les jeunes à se former au CMA. “Expliquer comment j’ai commencé et où j’en suis aujourd’hui avec ma patente et mes expo-ventes, cela éveille les consciences. Le CMA sert de révélateur de talents, il nous amène à nous diversifier et à sortir de notre zone de confort.”
Prochains rendez-vous d’Arava-Tahiti
Expo-vente “Red de toi” au showroom Concrètement design, ou gala de bienfaisance pour les 61 ans du Rotary Club Papeete Tahiti, chaque événement est l’occasion pour Omaïra de rappeler que tout le monde peut s’inscrire et suivre la formation diplômante du CMA, sans limite d’âge.
Demain, Omaïra, exposera au CMA aux côtés d’anciens élèves et enseignants jusqu’au 10 mars.
“Participer à cette exposition collective au CMA est une reconnaissance. Cette année, le Centre fête ses 40 ans, et j’aime l’idée de faire partie de son histoire.”
Elle présentera également ses bijoux ce samedi 29 février au vide-dressing de la p’tite cabine de Taharaura 3, juste en face, à Jeanina Meubles.
1 Cet événement se déroule à peu près tous les deux ans et a pour objectif de créer une dynamique d’échanges entre artistes océaniens venant de Hawaii, Tonga, Nouvelle-Zélande, Fidji et Nouvelle-Calédonie. Tous travaillent ensemble pendant deux semaines, ils vivent en communauté, s’influencent les uns les autres dans leur travail et, à la fin des deux semaines, ils exposent leurs travaux.
2 Informations sur le dispositif ICRA du SEFI
3 Découvrez le portrait TAHARA, HISTOIRE DE « LA P’TITE CABINE »
Vaea D.
Rédactrice Web
©Photos : Arava Tahiti, Moerava C.