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    Tetuaura, l’Océan pour compagnon !

    Publié le 2 juin 2019

    Avez-vous déjà songé à faire de votre passe-temps favori votre emploi à plein temps ? C’est le cas de Tetuaura TI-PAON, une fille de la presqu’île, passionnée de pêche au gros. Révélée par la télévision dans un documentaire diffusé sur France Ô, son mode de vie a déclenché une vague populaire de sympathie.  Femmes de Polynésie s’est rendu à la marina de Taravao pour la rencontrer.

    L’amour que porte Tetuaura à la pêche n’est pas dû au hasard!

    « Quand je voyais mon père sortir seul en mer, je savais que c’était pour nourrir sa famille. Alors à 16 ans, j’ai décidé de quitter l’école et de l’accompagner. », raconte-t-elle en souriant.

    En 2004, elle goûte à la satisfaction de vendre le fruit de sa pêche sur les abords des routes de la presqu’île, et le déclic se fait. « J’ai réalisé à quel point j’étais heureuse et qu’il était temps que je fasse ce que j’aime : pêcher ! »

    Depuis l’enfance, et avec le métier de leur père, Tetuaura, ses 3 sœurs et ses 2 frères ont appris à observer la nature pour y voir les signes favorables à une sortie en mer. « Je suis heureuse de sa confiance car j’ai été élevé dans les valeurs du travail et de la pêche. Nous sommes une famille de pêcheurs. Je trace ma route »

    Un métier qui n’est pas exclusivement réservé à la gent masculine.

    Le métier n’est pas toujours rose, critiqué pour l’usage de blocs de ciment servant à fixer les appâts, la jeune femme se dit très impliquée au niveau de la préservation des océans, et ne tue aucune créature sans avoir l’assurance que celle-ci ne soit consommée par la suite. Elle doit également composer avec les remarques sexistes faites à son égard. « Ce n’est pas parce que je suis une femme que je ne peux pas être un pêcheur professionnel ! »

    En ce qui a trait à la pêche, l’adepte du harpon aimerait que les gens consomment d’avantage des produits de la mer, en respectant leur rythme naturel et leur habitat. « C’est simple, il faut manger ce dont on a besoin ! »

    Son objectif : promouvoir un mode de pêche durable et sensibiliser les gens à la provenance de leurs aliments. « On dit souvent que c’est de la faute des autres, mais c’est tout le monde qui mange de tout et de n’importe où ».

    Un rapport privilégié avec la mer qu’elle entretient au quotidien

    A 31 ans, Tetuaura est connue pour faire partie de ces pêcheurs qui rentrent rarement bredouilles. « Une nuit, j’ai ramené jusqu’à 30 pièces de 16 kilos en seulement 3 heures de pêche. »

    Ses journées ne varient guère, si ce n’est que pour répondre à des sollicitations médiatiques. Elle quitte le quai à 4 heures du matin pour être sur le spot de pêche à 5 heures et y rester jusqu’à 6 heures du soir. « Une fois à quai je décharge tout le poisson, je fais le plein de glace et je ramène le poisson à la maison pour le conserver. Quand le travail est terminé, je me mets en cuisine. »

    Autre particularité de sa vie, Tetuaura ne possède ni ordinateur, ni tablette. « A quoi ils me serviraient, je passe toutes mes journées sur l’eau ». Les seuls objets indispensables dont elle s’est dotée sont un GPS et un téléphone mobile.

    « Je ne regrette pas d’avoir choisi ce métier. » Tetuaura est très attachée à ses valeurs et ne vise pas le graal. Elle veut pouvoir profiter de son nouveau bateau le plus longtemps possible, économiser pour s’offrir un véhicule de service lui permettant de vendre le poisson et tracter son bateau, et enfin achever la construction de sa maison.

    « Il y a même des gens de la ville qui ont tenu à me rencontrer personnellement pour me féliciter du choix de vie que j’ai fait ». Réactions consécutives à son passage sur France Ô, ce qui lui confère une petite notoriété. Mais inutile de nourrir des illusions en lui envoyant vos demandes en mariage, Tetuaura est liée à l’Océan ! « Je ne peux plus m’en passer ! ».

    C’est sur ces mots que Tetuaura nous quitte, en montant sur son splendide Labaste de 23 pieds rose.

    PLUS D'INFORMATION

     

    « Hine Tai’a – Chroniques d’une famille de pêcheurs (2018)

    Réalisateur : Thomas DELORME
    Producteur : Dude Presse, Ahi Company
    Catégorie : 
    Origine : Polynésie française
    Langue :  Français,Tahitien
    Sous-titre :  Français
    Durée : 51 min
    Résumé : Tetuara fait partie, avec sa sœur Vaininamu, des rares femmes pratiquant la pêche à Tahiti comme métier. Vivant sur la presqu’île à Tautira, les deux sœurs sortent en mer quotidiennement pour ramener de quoi faire vivre leur famille. Un gros mahimahi, par exemple… Toute la vie de la famille s’organise autour de la pêche, le transport des poissons, la vente, la transformation en plats préparés…

    Source : Site Asoociation FIFO

    Jeanne Phanariotis
    Rédactrice web

    © Photos : Femmes de Polynésie

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