Dans le domaine de la promotion du développement durable et de l’entreprenariat : Noëlyn Faussane
L’Association UFFO (Union des Femmes Francophones d’Océanie) en partenariat avec Femmes de Polynésie, organise la 2e Edition des POERAVA. La 1ère édition en 2018 a mis en lumière 8 Femmes polynésiennes remarquables par leur personnalité et leur force d’engagement, ce sont nos POERAVA, nos perles précieuses.
Noëlyn est la jeune créatrice de la première épicerie en vrac polynésienne. Autrement dit un commerce sans emballage pour tendre vers le « zéro déchet ». Les médias ont plusieurs fois relayé l’initiative de cette jeune pionnière de 25 ans engagée dans un domaine tout à fait nouveau qui bouscule le système de distribution classique d’importation de produits alimentaires et d’hygiène, si bien installé dans notre société de consommation.
Les choses n’ont pas été simples
Partant d’une « page blanche », il lui a fallu plus d’un an et demi de persévérance, pour passer de la simple idée, à l’ouverture au public de son magasin Eco Vrac à Mamao, ainsi que pour vaincre les obstacles, l’incompréhension et les doutes de ses interlocuteurs sur le projet. Mais elle est convaincue qu’il « faut se lancer, et faire quelque chose que l’on aime ».
En effet Noëlyn est portée par une forte sensibilité au respect de l’environnement et de notre belle nature polynésienne, qui lui est venu très jeune. Elle a fait des études de biologie à l’UPF, puis un master en sciences de l’environnement à Bordeaux. Mais au retour au fenua en 2015, face à l’absence d’emploi salarié dans sa spécialité, elle mûrit l’idée de créer sa propre affaire dans un domaine qui lui est cher.
Née dans une famille de commerçants a ses avantages. La gestion, l’approvisionnement, l’importation, les règles administratives, fiscales n’ont plus aucun secret pour elle. Des notions utiles dans le montage de son projet.
Noëlyn a pu compter sur le soutien de ses proches dans cette « galère » et sur sa capacité de travail et d’adaptation (comme se remettre en question par exemple !). Ses apparitions médiatiques tel que sa participation au concours « Ohipa Maitai » de TNTV (création d’entreprise dans le domaine de l’économie circulaire) lui ont permis de se faire connaître. Son intégration à l’incubateur de « startup », PRISM de la CCISM, lui a apporté des réponses et conseils de mentors face à ses interrogations.
Mais sa ténacité, portées par ses convictions, l’ont conduite au succès
Elle ne retient que du positif : son magasin fonctionne, c’est un lieu de partage, d’échanges et de rencontres de personnes de milieux divers, convaincues par la nécessité de changer nos pratiques de consommation pour l’avenir de nos îles et du monde.
Elle est fière de travailler en Polynésie pour les valeurs auxquelles elle croit. Si la plus grande partie de ses produits est importée directement de Nouvelle-Zélande, notre épicière a ouvert ses étalages à des produits polynésiens tels que ceux de la Compagnie Agricole de Polynésie, la CAP de Nathalie Convert – Poerava 2018 – ainsi qu’à des artisans locaux en produits cosmétiques.
Son jeune âge et le fait d’être une femme, ont fait partie des obstacles rencontrés pour obtenir la confiance de ses interlocuteurs. Et c’est encore le cas puisque parfois on la considère pour la une vendeuse et non pour la patronne !
Noëlyn souhaite encourager les jeunes Polynésiens à se lancer dans la création d’entreprise, notamment dans les activités préservatrices de notre environnement en vue de l’évolution favorable des mentalités. Cependant elle insiste sur le fait que « créer une société n’est pas une fin, c’est se donner les moyens de mettre en pratique les valeurs auxquelles on croit ».
Par la volonté dont elle fait preuve dans une voie difficile et par les convictions qui la guident, Noëlyn est une Poerava.
UFFO
Rédactrice web
© Photos : Femmes de Polynésie