Florence Fargier : un art de vivre inspiré de la nature
Florence Fargier nous accueille au quai de Vaiare avant de nous inviter à bord de son catamaran, direction sa maison et son atelier nichés à Moorea. Elle est la fondatrice de Florana, une entreprise artisanale de cosmétiques 100 % naturels. Aujourd’hui, Femmes de Polynésie vous emmène à la découverte de ses créations et de sa philosophie de vie, empreinte d’authenticité.
Un long voyage
Tout commence par la mer, symbole de liberté pour Florence Fargier et sa famille.
« Avec mon compagnon, nous avons acheté une coque de bateau, que nous avons entièrement rénovée. Puis sont arrivés nos trois enfants. Il y a quatorze ans, nous avons quitté la France pour un long périple. Pendant douze ans, nous avons navigué en famille à bord de notre voilier. »
Ce quotidien en mer, fait de simplicité et d’adaptation, pose les bases d’un mode de vie plus conscient. C’est dans ce contexte que naît un artisanat de tous les jours, utile, écologique, et profondément enraciné dans son expérience personnelle.
« Très naturellement, j’ai commencé à fabriquer mes produits du quotidien : shampoings, savons… Cela répondait à une envie de consommer différemment, mais aussi à une curiosité personnelle. J’ai toujours aimé la chimie, le fait de transformer les matières. »
Ce lien entre autonomie, nature et création devient une activité à part entière, portée par les escales et les rencontres.
« C’est au Cap-Vert que j’ai commencé à produire davantage, à vendre ce que je fabriquais. En arrivant à Moorea, j’ai décidé d’officialiser cette activité en créant ma patente. »
Ainsi naît Florana, contraction de Florence et Nana, le surnom de sa fille, aujourd’hui engagée à ses côtés.
Un parcours atypique
Initialement formée à la logistique et à la comptabilité, Florence ne se destinait pas à devenir artisane. Mais avec son compagnon, elle choisit de vivre plus en accord avec ses valeurs.
« J’ai commencé à fabriquer mes produits un peu par nécessité, un peu par curiosité et surtout, parce que cela me plaisait. Le projet s’est construit doucement, simplement, au fil du voyage. »
Autodidacte passionnée, elle crée ses premières recettes à bord du bateau.
« Il ne faut pas tant de matériel que ça. J’ai toujours fait avec les moyens du bord ! Au Portugal, j’ai utilisé l’huile d’olive, en Afrique, le beurre de karité, et en Guyane, l’argile. Partout, je découvrais de nouvelles matières premières. »
Aujourd’hui à Moorea, Florence puise dans les trésors naturels polynésiens.
« Ici, l’huile de coco est incontournable. J’aime aussi travailler avec l’avocat ou encore le roucou, riche en bienfaits. »
Une cosmétique artisanale et engagée
Bougies, savons, baumes, huiles solaires, parfums solides… Florana propose une gamme de soins formulés avec des ingrédients naturels, respectueux de la peau et de l’environnement. Chaque création allie efficacité et plaisir sensoriel.
« J’essaie toujours d’utiliser au maximum les ressources locales… La nature polynésienne offre une palette incroyable. »
Si l’entreprise séduit une clientèle fidèle et croissante, Florence privilégie un développement mesuré, aligné avec sa vision de l’artisanat. Elle garde un lien direct avec chaque étape de fabrication, de la recette à la mise en pot.
« Je développe régulièrement de nouvelles formules, parce que cela m’inspire et me permet de garder une approche vivante de mon métier.»
Florence Fargier maintient volontairement une structure légère. Ce choix stratégique lui permet de maîtriser ses matières premières, de rester agile, et d’être à l’écoute de ses clients. Dans un marché souvent dominé par la standardisation, Florana se distingue par son approche humaine et sur-mesure.
« Ma fille me suggère souvent d’ouvrir un atelier. C’est une réflexion en cours. Mais je tiens à garder une certaine souplesse. Cela me permet de rester impliquée à chaque étape et de garantir des produits de qualité. »
Une cosmétique artisanale et engagée
Consciente du potentiel de sa marque, Florence envisage l’avenir sereinement.
« Créer un atelier ou une boutique fait partie des pistes. Mais je souhaite que cela se fasse progressivement, en cohérence avec l’esprit de la marque et mon équilibre personnel. »
Travailler à bord d’un bateau demande une organisation rigoureuse. Mais pour Florence, cette exigence est aussi le prix d’une précieuse liberté.
« Tout doit être organisé au millimètre. Mais cette contrainte me permet aussi de produire à mon rythme, sans m’imposer un cadre trop rigide. »
