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Culture

Jade Lilloux : « me rapprocher de ma culture avec le sport »

Publié le 2 août 2024

Jade Lilloux est professeure au Lycée Professionnel de Mahina et passionnée de crossfit. En juillet 2024, elle a accepté de troquer son short pour un pāreu pour participer au Heiva Tu΄aro Ma΄ohi en tant que porteuse de fruits. Femmes de Polynésie vous fait découvrir une femme investie dans sa culture par le biais du sport.

« Une vahine qui court avec des fruits »

Jade Lilloux est née et a grandi à Tahiti. Elle pratique le crossfit depuis deux ans à Mahina avec l’association Fetia Nui no Mahina et s’épanouit dans cette discipline qui associe cardio, musculation et gymnastique. Quand la responsable de sa boite de crossfit propose aux abonnés de participer aux Heiva Tu΄aro Ma΄ohi, Jade saute sur l’occasion.

« Je suis pas dans la danse, je suis plus du côté sport. Surtout sport intense, ça m’a intéressée de faire la course de porteurs de fruits parce que ça me permettait de me rapprocher de ma culture sans pour autant être dans la danse. Je participe autrement à cet évènement culturel.

Quand on est une femme à Tahiti, on n’est pas obligée de faire de la danse pour s’intéresser à la culture. On peut aussi faire lever de pierre, beaucoup de femmes le font ! On a plus l’image d’une vahine qui danse, il y a aussi des femmes qui portent des cailloux et qui courent avec des fruits. »

Ainsi, Jade, qui avait déjà participé l’année dernière à cette épreuve de porteuses de fruits, concourt à nouveau en 2024 : elle se plait dans cette épreuve qui constitue un défi physique. La crossfiteuse se frotte ainsi à une épreuve considérée masculine :

« C’est vrai que c’est plutôt typé masculin. Cette année, on n’était pas beaucoup de filles. Il y eu beaucoup de passages pour les hommes et peu pour les femmes. Toutes les femmes avaient le même poids de charge moins 15 kg, tandis que les hommes avaient le choix entre 15, 30 et 50 kg. »

Notre ΄aito hine aimerait que davantage de femmes participent à cette compétition qui met en valeur le patrimoine culturel et sportif de Polynésie.

Une rencontre sportive et culturelle

Lors de l’épreuve, au Parc Paofai, les Polynésiennes affrontent les Néo-Zélandaises et les Hawaïennes.

« Chaque année, ça se voit qu’elles s’entrainent bien. Elles ne viennent pas pour rigoler, que ce soit dans les épreuves de porter de fruits ou de lever de pierres.

J’aime beaucoup le fait qu’il y ait plusieurs cultures, plusieurs participants de différentes iles, ça nous permet de nous rencontrer, de découvrir leurs coutumes. Par exemple, quand les Néozélandais gagnent, ils font un hakka. »

Les iles de Polynésie sont bien représentées lors de la compétition :

« Je cours pour le fun, mais aussi pour représenter Tahiti. Il y a un peu de compétition entre les archipels et les iles. Il y en avait beaucoup en 2023, mais moins cette année. Et puis, on est venus représenter la boite de crossfit de Mahina en équipe. On se soutenait, c’était bien aussi. »

L'équipe de Fetia Nui no Mahina

Troquer les haltères pour des bananes

Pour cette épreuve, les femmes couraient 948 mètres avec une charge de 15 kg accrochée à leur rā΄au. Jade a bénéficié de l’entrainement fourni par sa boite de crossfit :

«Avec la salle, on porte déjà des charges, on court beaucoup, donc j’étais déjà un peu entrainée. Notre coach a organisé des entrainements le dimanche matin au stade d’Arue : on commençait par courir avec les charges, puis on travaillait le lever de pierre.

On s’est entrainés uniquement avec le bambou et des poids que l’on prenait à la salle. Ce n’est que le jour J qu’on a eu des fruits accrochés au rā΄au. Toute l’équipe avait des bananes comme charge. »

Jade s’est prêtée à la tradition en remplaçant son short, ses haltères et ses baskets par un pāreu et des bananes pour courir, pieds nus, lors de la course des porteuses de fruits.

Si elle ne finit pas sur le podium pour l’épreuve de Timau Ra΄au cette année, elle compte bien revenir l’année prochaine pour se dépasser à nouveau. D’ici là, elle s’entraine et peut-être s’inscrira-t-elle à l’épreuve de lever de pierre.

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittokowsky pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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