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Culture

Léticia Sclabas : « Le ‘ori tahiti, c’est toute ma vie » (2/2)

Publié le 9 juillet 2024

Formée dès la plus tendre enfance par sa tante Moeata Laughlin, Léticia Sclabas possède une riche expérience dans le ‘ori tahiti après avoir évolué dans de troupes de Raiatea, de Tahiti et de Moorea. Elle s’est notamment distinguée au fenua en gagnant le titre de vice-championne du monde de ‘ori tahiti en 2016 et en se classant à la troisième place du concours de la meilleure danseuse Heiva i Tahiti à Toata en 2019. La vahine  se confie à Femmes de Polynésie pour retracer son parcours de danseuse polynésienne et partager sa passion.

Ouverture de son école de danse

En 2019, la vahine décide cette fois-ci de participer au Heiva de Tahiti avec la troupe Heihere de Heifara et Herenui Papu. En plus de la deuxième place obtenue par le groupe en catégorie Hura Ava Tau, elle se distingue en se classant à la troisième place du concours de la meilleure danseuse. Forte de cette expérience acquise, Léticia décide d’ouvrir l’école de danse Taimanarau en octobre 2019. Une occasion pour elle de transmettre sa passion. 

« J’aime créer des gestuelles, confectionner des costumes, mettre en place des chorégraphies et voir mon travail prendre forme. J’ai ouvert mon école parce que j’avais besoin de faire sortir mes idées de ma tête. J’aime aussi la grande famille qui se crée et se mobiliser autour de la danse, avec les musiciens, les mamans qui participent avec leurs enfants, les amis et les familles qui leur préparent à manger à la maison, etc… C’est ensemble que nous véhiculons les valeurs de la danse. Le ‘ori tahiti, c’est finalement toute ma vie. »

L’importance du reo pour affirmer son identité et pratiquer le ‘ori tahiti

Léticia accorde aussi beaucoup d’importance au reo, notamment son utilisation dans la danse polynésienne.

« J’étais obligée d’apprendre le reo mā’ohi puisque mes grands-parents à Maupiti ne savaient pas parler français. Je vais maintenant le transmettre à mes deux filles. C’est important, car cela fait partie de notre identité. Cela me sert dans la vie de tous les jours et également pour la danse. Vous imaginez si je parle de fenua (la terre) en montrant le ciel ? Le reo mā’ohi  est ce qui montre que je suis une taata mā’ohi. Quand les gens m’aperçoivent, ils me prennent pour une papa’ā. Te ’iri noa ra o tei  papa’ā  hia. Tō ‘u ra toto, e mā’ohi  ia ( J’ai la peau blanche, mais mon sang est polynésien). »

Créer une troupe de Moorea pour participer au Heiva i Tahiti 2025

Les élèves de Taimanarau, à partir de quatre ans jusqu’aux adultes, se préparent actuellement pour leur gala annuel qui aura lieu le 28 juin prochain dans la salle omnisports d’Afareaitu. Le thème choisi est « te ārearea » ( le divertissement ou la fête ). Léticia et son mari, un de ses musiciens, prévoient ensuite de créer une troupe de danse de Moorea afin de participer au Heiva de Tahiti en 2025.

« Participer au heiva à To’ata est un challenge pour moi, en tant que danseuse, et mon mari, en tant que musicien, parce qu’on a envie de faire sortir nos idées de nos têtes. Cela va être différent du travail réalisé dans notre école. Il y aura un thème, un jury, un règlement, etc… C’est un challenge pour porter l’ile de Moorea. Heifara et Herenui Papu l’ont déjà fait en amenant à plusieurs reprises la troupe Heihere sur le podium. Tous ceux et elles qui désirent nous rejoindre seront les bienvenus. Je cherche des danseurs, des danseuses ainsi que des musiciens qui seront disciplinés, plein de rigueur et qui auront du temps et de l’énergie à nous accorder afin de faire une préparation sérieuse. »

Pour conclure, la vahine voudrait faire passer à la population, en particulier à la jeunesse polynésienne.

« À tous ceux qui aiment la danse, si vous ne pouvez pas vous permettre de vous inscrire dans une école de danse, il y a des moyens mis à votre disposition. Il faut pouvoir les saisir afin de s’approprier notre cuture, avant même de s’intéresser à des danses comme le «sapa’u ». Il est vrai que cela peut ouvrir l’esprit, mais il faut se rappeler d’où l’on vient, qu’on a une belle culture et qu’elle est convoitée par le monde entier. »

Toatane Rurua

Rédacteur

©Photos : Nini photographie et Léticia Sclabas pour Femmes de Polynésie

Directeur des Publications : Yvon BARDES

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