Shelby, in love de la danse !
Dire que la Polynésie est fière de son identité culturelle est un euphémisme. Elle l’arbore au quotidien avec sourire, couleurs et art. Femmes de Polynésie a rencontré Shelby, qui voue un amour indéfectible à ses racines et l’exprime au travers la danse. Voici comment cette histoire entre le ori et Shelby a débuté.
L’esthétique par nature
D’aussi loin qu’elle s’en rappelle, Shelby a toujours eu la mode dans la peau. C’est sa grand-mère marquisienne qui l’avait décelé avant elle. « Elle avait le don de découvrir ce qu’il y avait au plus profond en chaque personne » – nous dit-elle. C’est donc tout naturellement qu’elle la guide sur les sentiers du monde artistique : chant, danse, couture… Shelby opte définitivement pour cette voie.
A 33 ans, cette native de Uturoa à Raiatea fait ses armes au Lycée Atima de Mahina. Elle se forme aux métiers de l’esthétique et de la coiffure. Douée pour les chignons, ses cousines en gardent un souvenir impérissable pour avoir servi de modèles. Après les proches, il y a les têtes couronnées des miss.
« J’ai participé en tant que chaperonne, styliste et chorégraphe à Miss Tahiti, Mister Tahiti, les élections de beauté de chaque commune. »
La danse comme une évidence
S’il est besoin de préciser que Shelby est une artiste née, il est également bon à savoir qu’elle a d’autres cordes à son arc. La marraine bonne fée qu’elle peut être au moment des incontournables de la mode locale est aussi une danseuse de ori chevronnée. Le mot aparima signifie « danser avec ses mains ». Quand Shelby danse, elle entre dans un autre monde. « C’est comme si j’étais en transe ! ». Un écho en elle qu’elle traduit visuellement par l’occupation de l’espace dans lequel elle évolue.
« Je pense qu’en tant que danseurs on essaye de se vider la tête et d’entrer dans une seule phrase, une seule chanson, donc tu ne peux qu’être conquis pour pouvoir libérer les choses négatives de ton corps. »
C’est le hasard qui lui fait croiser la route de Makau Foster1. « J’ai commencé le ‘ori Tahiti avec elle». L’œil expert de Makau remarque la minutie avec laquelle elle réalisait ses costumes. Pour le vérifier, elle lui confie les tenues de ses danseuses alors participantes au Hura Tapairu.
« C’est ainsi que de fil en aiguille, je suis devenue la styliste officielle et chorégraphe du groupe. »
Une élève devenue entrepreneure
Avec Tamariki Poerani, il y a Tamatea Ondicolberry. Ce danseur émérite et danseur du feu reconnu est à la tête d’une école de ‘Ori Tahiti et de danse du feu. Tamatea lui ouvre les portes à une autre discipline : l’enseignement de la danse. L’idée étant de proposer une offre différente mais néanmoins axée sur la culture.
Ouverte en septembre 2019, l’école séduit et des partenariats sont en cours d’élaboration. Dans leur viseur – le Heiva des écoles et les festivités du Heiva i Tahiti. Pour l’heure ils répondent à des demandes de shows dans les hôtels, des workshops au Japon, à Hawaii, aux Etats-Unis, au Mexique et dans les îles « bientôt nous allons danser sur le bateau le Santa Cruz » – nous lance-t-elle enjouée.
« Chaque détail de la vie compte beaucoup pour certains et certaines, mais pour moi c’est : vis ta passion à fond, et fais le bien ! »
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Vainui Moreno
Rédactrice Web
© Photos : Vainui Moreno