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Tahitian Move : Et si l’alternative au plastique à usage unique passait par vos pieds ?

Publié le 8 décembre 2019

Plein phare sur une entreprise qui habille les pieds : Blue Star, plus connue sous sa marque Tahitian Move. À sa tête, un duo, Loana CHIOCCHI et Olivia GODELUCK, qui ont su propulser la petite « tong » tahitienne à l’échelle internationale.  Femmes de Polynésie s’est penché sur l’histoire d’une petite savate devenue modèle en matière de développement durable en Polynésie.

« Tahiti Since 1977 »

Installée à Fare Ute, la boutique « Tahitian Move » a pignon sur rue. Une vitrine où savates, vêtements et accessoires de mode trônent sur les présentoirs. « Tahiti since 1977 » s’affiche fièrement partout, et pour cause : 42 ans que l’entreprise fondée par Enio et Marina Chiocchi habille nos pieds, avant de partir à la conquête des Hawaïens, Newyorkais, Miamiens ou Stambouliotes. 

« Mes parents voulaient faire en sorte que tous puissent se chausser .»

La société originairement basée dans la vallée de Hamuta à Pirae déménage à Fare Ute, et met en place une nouvelle direction artistique avec Alberto Vivian, à qui on doit le relooking de la traditionnelle savate à la semelle noire.

« Rebelle et urbaine, c’est sa marque de fabrique. »

Une co-gestion responsable

Si 2009 marque le renouveau stylistique de la savate, 2011 sera l’année de la prise de conscience.

« Chaque jour des tonnes de savates s’échouent sur les plages du monde entier provoquant un impact environnemental négatif pour l’écosystème marin. »

Alors « Tahitian Move » décide de s’inscrire dans la durabilité de ses produits et de son fonctionnement. En mars 2017, Olivia Godeluck est débauchée à cet effet. En Inde pendant 10 ans, elle a été consultante en développement durable et collecte de déchets pour des usines.

« Avant même d’arriver à Tahiti, nous envisagions les possibilités de récupérer et recycler les savates.»

L’image des gyres 1 en tête, Loana souhaite s’entourer de partenaires partageant la même démarche. Les savates Tahitian Move offrent désormais une gamme d’éco-conception avec leur traditionnelle semelle noire, composée de caoutchouc recyclé et d’encres écologiques, conformément à la norme européenne REACH. Mais le duo veut pousser son engagement plus loin.

Le bac à savates

« Notre objectif était de trouver à notre niveau un partenaire pour reconditionner nos savates. Et c’est ainsi que nous avons rencontré l’association Huma Mero. »

Avec cette association qui œuvre pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, Loana et Olivia lancent le projet « bac à savates ». L’initiative est de répandre l’idée que la savate peut avoir une vie après avoir accompagné la nôtre. À l’alliance de la simplicité et de la solidité, elles inscrivent la revalorisation et la durabilité. Résultat : un Tiki entièrement réalisé de savates usagées, mais aussi des accessoires : porte-clés, bijoux et objets de décoration.

« Les mœurs évoluent très vite par rapport à l’usage du plastique ! »

Olivia et Loana nous entrainent alors devant leur seconde mini-révolution, leur nouvelle collection…de sacs 100% jute réutilisables à souhait. Sans marque mais avec un imprimé qui rappelle la beauté de notre environnement, pour que les différents revendeurs puissent se les approprier, elles espèrent réussir à atteindre leur objectif :

« Donner des idées aux autres entreprises du fenua pour mettre en place diverses actions et promouvoir la revalorisation des déchets, la préservation d’un environnement sain et une société plus solidaire. »

Le secret espoir de Loana, c’est de voir l’équipe gouvernante qui a porté la voix des pays insulaires à la COP21, s’engager sur la voie du développement durable. Quant à Olivia, elle adresse aux femmes de Polynésie ce message clé : « Considérons-nous toutes comme faisant partie d’une même communauté et agissons ensemble »

1 Les gyres, aussi connus comme le 7ème continent,  sont des zones dans les océans, situées à la convergence de différents courants marins, où se forment d’énormes tourbillons permanents qui englobent des milliers de tonnes de détritus en plastique. Il y en aurait cinq à la surface du globe.

Plus d'informations

   Jeanne Phanariotis

   Rédactrice Web

   © Photos : Lubomira Ratzova pour Femmes de Polynésie.

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