Nini Topata, une bonne fée pour les Polynésiens hospitalisés à Paris
L’Association UFFO (Union des Femmes Francophones d’Océanie) en partenariat avec Femmes de Polynésie, organise pour la 3e année consécutive les “Poerava”. Nous leur consacrons une place particulière pendant tout le mois de mars, marqué par la Journée internationale des droits de la femme. Ces 8 Femmes polynésiennes, remarquables par leur personnalité et leur force d’engagement, se verront remettre la distinction “Poerava” le 1er avril prochain à Assemblée de la Polynésie française, à l’occasion de la journée “ Vahine tu as des talents ”.
Une maman altruiste pour exemple
Comme nombre de jeunes femmes Polynésiennes à cette période, Nini TOPATA quitte Tahiti en 1973, à 23 ans, pour suivre son époux militaire en Europe. Une transplantation qui dure depuis près de 47 ans, mais qui la garde profondément attachée à notre Fenua. En témoigne son action permanente auprès des malades polynésiens en évacuation sanitaire en France. Pour eux et pour leurs familles, elle est depuis longtemps une référence, un recours que l’on appelle et qui répond toujours.
Très jeune, Nini voit sa mère adoptive, femme de service à l’hôpital Vaiami, au service des autres au delà de sa vie professionnelle, accueillant les malades des îles, leur faisant à manger, lavant leur linge à la maison, à la main. Bien qu’elle s’en plaignait, la jeune fille n’en a pas moins été fortement imprégnée… puisqu’elle a fait de même quelques décennies plus tard, mais à Paris.
“Elle a été ma force et mon exemple qui me tient debout jusqu’à aujourd’hui.”
Épouse et mère au foyer, dont les enfants devenaient plus autonomes, Nini, qui avait écourté ses études, se forme en quelques mois à la publication assistée par ordinateur (PAO) – nouvelle technologie informatique qui se développe à grande vitesse, offrant des possibilités d’emplois. Grâce à sa curiosité, son goût pour partager et observer les autres, elle maitrise rapidement ce nouveau métier, qu’elle exerce pendant plus de 20 ans, à la grande satisfaction de ses employeurs.
Le dévouement à ses compatriotes dans les hôpitaux à Paris
Mais déjà bien avant, Nini commence ses visites dans les hôpitaux, notamment auprès des enfants (hôpitaux Necker, Laennec, Saint Vincent de Paul), au Foyer du Rosier Rouge, point central d’hébergement des accompagnants et des malades sortis de leur hospitalisation. Libérée de ses activités professionnelles, Nini consacre de plus en plus de temps à ses frères et sœurs polynésiens, souvent désemparés par la maladie, le changement d’environnement et l’isolement. Elle finit par s’y donner à temps plein, cherche à être utile, à apporter son soutien moral, se rappelant sa propre situation loin de son Fenua et de sa famille.
Sa rencontre avec Patrice Jamet, lui-même confronté aux évacuations sanitaires de sa fille, a été forte et elle le suit lors de la création de la Fédération A Tauturu Ia Na, et notamment de l’antenne parisienne en 1999, dont elle sera vice-présidente puis présidente de 2001 à 2011. A Tauturu Ia Na permet d’améliorer l’accueil des malades et des accompagnants, même s’il reste encore à faire.
Les difficultés rencontrées, et qu’elle rencontre encore, ne sont pas des obstacles. Pour cela elle peut compter sur la force de sa foi.
“Il faut toujours les résoudre et passer au-delà, avancer vers le large.”
La force du cœur et de l’amour
Nini trouve que les femmes sont fortes et que “lorsqu’elles font de bonnes et belles choses avec le cœur et l’amour, elles sont reconnues et réussissent”. Et elle remercie encore le bel héritage de sa maman … et dit en riant qu’elle a du “tomber dans la potion magique comme Obélix”.
“Dans une action on n’est jamais seule. Sans les personnes qui m’entourent, je ne peux rien faire, alors merci à toutes les personnes qui œuvrent pour nos compatriotes.”
Armelle Merceron avec la collaboration des membres de l’UFFO
Rédactrice Web
©Photos : Nini Topata