Herehau, la science pour un monde meilleur !
S’il y a bien un besoin viscéral inscrit dans les gènes des Polynésiens, c’est celui du voyage. En Irlande vit Herehau, une jeune Polynésienne qui l’a clairement développé. Femmes de Polynésie vous fait le récit d’une native de Raiatea qui prépare son doctorat d’ingénieur en Biologie sur l’île d’Émeraude, avec dans la tête l’idée d’œuvrer pour le bien de la planète.
De l’île sacrée à l’île d’Émeraude
Née à Tahiti, d’une mère américano-tahitienne et d’un père franco-russe, Herehau est la benjamine de trois enfants, avec un frère et une sœur qui ont respectivement 8 ans et 4 ans de plus qu’elle. Elle grandit à Raiatea jusqu’à l’âge de 15 ans.
« A 15 ans, j’ai quitté la Polynésie pour intégrer le Prytanée National Militaire – La Flèche, France – dans l’idée de devenir médecin militaire. »
Après 2 ans dans cet environnement et un stage en hôpital militaire, elle réalise qu’elle s’épanouirait davantage dans une autre voie.
L’avenir par la science
Elle entame des études d’ingénieur en Biologie à l’Université de Technologie de Compiègne (UTC) et une fois diplômée, décide de poursuivre avec un doctorat, entre l’Irlande et les Pays-Bas, visant à réduire la consommation énergétique liée à la production de produits laitiers.
Pour Herehau, la recherche scientifique est porteuse d’espoir pour répondre aux enjeux économiques, politiques et sociétaux de demain. Elle se doit de rester impartiale et indépendante des lobbys industriels, et ce à l’échelle mondiale.
« Il est temps de réaliser que c’est uniquement par la synergie d’efforts communs qu’une différence peut être faite. »
Sa Polynésie
Comment grandir dans un cadre paradisiaque sans être amoureuse de la nature ? C’est donc tout naturellement que le thème de l’environnement lui tient à cœur. Développer une agriculture biologique et abordable, privilégier le covoiturage, mettre en place de véritables chaînes de recyclage sont autant d’actions qu’elle aimerait voir sur son fenua.
Pour Herehau, la Polynésie dispose d’une richesse naturelle qui offre de nombreuses opportunités de développement. Le ra’au tahiti en est une, et les remèdes traditionnels à base de plantes sont complémentaires à la médecine occidentale. La culture de ces plantes et la transmission de ce précieux savoir sont donc essentiels.
« La recherche scientifique est encore très peu orientée en ce sens à l’échelle locale ; développons de nouvelles branches pour la jeunesse de demain ! »
Un autre point important pour elle est la gestion des ressources maritimes, avec le respect des périodes de reproduction, l’interdiction de pêche de poissons juvéniles et de la pêche au filet… Elle aimerait voir les initiatives positives existantes prendre d’avantage d’ampleur, notamment avec une bonne communication et une action politique.
« Dans 10 ans, j’aimerais avoir une vie professionnelle en accord avec mes convictions environnementales, et voir à l’échelle locale comme mondiale des actions préservant nos ressources naturelles. »
Herehau incarne une femme de Polynésie expatriée, qui rêverait de rentrer et mettre au service de son pays la science et les connaissances acquises à l’étranger.
« Tous les matins, nous avons la chance de nous lever en vie et pleins d’énergie. Faisons-en sorte que cette chance soit mise au service de belles initiatives pour que le surlendemain soit encore plus beau ! »
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Herehau