Elodie Cinquin-Beigbeder, une scientifique engagée !
Ce visage vous semble familier ? C’est parce qu’Elodie présente « Bien dans son fare » sur TNTV. Et si le produit cartonne c’est peut-être parce que la Chargée de production et de communication de la Compagnie du Caméléon ou bien encore la vice-présidente de l’association Proscience Te Turu ’Ihi multiplie les actions en parvenant à concilier passion et engagement. Femmes de Polynésie vous la présente.
« Au départ je suis biologiste ! »
Au service du tout petit
Oui ! Elodie est une femme avec l’esprit scientifique. Un esprit qu’elle a cultivé lors de ces différents séjours en Afrique, en métropole et en Polynésie. Un pays où elle totalise 14 ans de territoire. Elle y a fondé sa petite famille et fait plein de nouvelles choses depuis un an ; depuis qu’elle a quitté ses fonctions de biologiste à la Direction de l’Agriculture pour se lancer dans l’événementiel et la télé.
« Au travers de l’association Proscience, je participe à la vulgarisation scientifique afin de déclencher de la curiosité chez les enfants, de les émerveiller et de leurs faire prendre conscience que les sciences sont abordables et font parties de notre quotidien. »
Car depuis qu’elle est étudiante, Elodie fait du soutien scolaire et de l’animation scientifique. Elle a toujours eu ce besoin d’être présente auprès des enfants et s’est donnée pour mission d’intervenir dans toutes les associations qui permettaient d’accéder à un savoir pas toujours compréhensible par le très jeune public.
« A travers l’association du Caméléon, on a un outil qui est formidable, parce qu’il est socio-éducatif/pédagogique ; il permet à travers les arts, et notamment le théâtre, d’ouvrir de nouvelles perspectives chez les jeunes, sur l’autre et l’ailleurs. Il permet d’enclencher un processus de réflexion, et ça c’est génial. »
Redonner l’espoir
A travers l’association du Caméléon elle aime à travailler avec les publics empêchés : foyers (SOS Village Papara, Association Emauta), populations des iles éloignées, prison, hôpitaux… Elle a également rejoins depuis 4 ans Les Marraines de Tahiti, regroupement d’artistes et d’artisans mobilisés pour aider les jeunes filles en difficulté.
« J’ai des personnes ressources dans les différentes institutions, foyers, et suivant les spectacles et les thématiques que l’on aborde, nous invitons différents groupes d’enfants, d’adultes et leur proposons, dès que nous le pouvons, des ateliers d’écriture, de théâtre, de danse avec les artistes. On n’est pas là pour leur rappeler ce qu’ils ont vécus, mais uniquement pour leur montrer qu’il peut se passer autre chose. Que la vie qu’ils ont eu jusqu’à présent n’est pas la réalité de tout le monde, et que leur réalité ils peuvent la changer. »
Faire de l’humanitaire est une chose, trouver les financements pour pouvoir en faire en est une autre. Ainsi, grâce à des actions comme les Tortues de Cœurs initié par le syndicat FenuaMa, Elodie, au travers de l’association du Caméléon, peut véritablement être au cœur de l’action.
« Je pense qu’il est important que la population sache ce que sont les Tortues de Cœur, ce qu’elles impliquent en terme de tri des déchets pour les communes, pour notre fenua. Elles peuvent être une réelle source de motivation pour chaque foyer. Plus je trie, mieux je trie, plus ma commune s’engage dans un processus écologique ; et grâce à Fenua Ma, chaque commune est récompensée à hauteur du tri qu’elle réalise ; des subventions sont ainsi reversées à des associations communales qui ouvrent pour l’enfance et/ou l’environnement. L’idée est bonne et motivante. Il est important de sensibiliser au tri des déchets. »
Engagée sur le terrain environnemental et sanitaire
L’environnement et la santé, sont deux sujets de préoccupation majeurs en Polynésie. Au niveau de l’association du Caméléon elle se traduit par des projets tels que des soirées ciné dans les îles en plein air et sur écran géant.
« Dernièrement nous avons été à Hao pour présenter notre dernière création théâtrale relative aux essais nucléaires menés en Polynésie française « les Champignons de Paris », et avons également proposé une soirée Cine Des Iles sur une thématique environnementale. Nous y avons diffusé le film Paï l’élu d’un nouveau peuple et le documentaire 700 requins dans la nuit tourné à Fakarava. »
Elodie a trouvé en Polynésie une population qui est formidable, pleine de sourires, rayonnante, avec une culture incroyable, dont elle n’a pas encore fait le tour.
« J’aime le peuple Polynésien. Je retrouve en lui beaucoup de belles émotions. Je retrouve ici beaucoup de sensations, d’odeurs qui résonnent en moi. Il y a la chaleur humaine, et on parlait de femmes, des femmes de Polynésie et bien quand je vois ces femmes arrondies qui ressemblent beaucoup aux femmes d’Afrique, je me sens en sécurité. Elles sont pleines d’amour et c’est vrai que l’on a envie de se lover dans leurs bras. Et je crois que c’est ça qui inconsciemment me plait beaucoup. »
Si elle avait un conseil à donner aux femmes :
« Je leur dirais de s’aimer, de se faire confiance et de s’écouter ; écouter ce qu’elles ressentent au plus profond d’elles et surtout suivent ce sentiment. »
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Elodie Cinquin-Beigbeder