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Débora Ellacott Kimitete, par amour pour « la terre des hommes »

Publié le 14 mars 2020

L’Association UFFO (Union des Femmes Francophones d’Océanie) en partenariat avec Femmes de Polynésie, organise pour la 3année consécutive les “Poerava”. Nous leur consacrons une place particulière pendant tout le mois de mars, marqué par la Journée internationale des droits de la femme. Ces 8 Femmes polynésiennes, remarquables par leur personnalité et leur force d’engagement, se verront remettre la distinction “Poerava”  le 1er avril prochain à Assemblée de la Polynésie française, à l’occasion de la journée “ Vahine tu as des talents ”.

Originaire du quartier de Taunoa à Papeete, Débora est connue pour son fort engagement en faveur des Marquises. Arrivée à Taioha’e à 23 ans pour son travail, elle y a fondé sa vie en épousant Lucien Kimitete, et quatre enfants sont nés de cette union.  Au fil des années, Débora est devenue une des figures engagées de l’archipel et une actrice du renouveau des Marquises.

Les Marquises, un coup de foudre !

Titulaire d’un BTS d’administration du tourisme, elle souhaitait travailler au service du tourisme (OPATTI), mais Alexandre ATA, Conseiller de gouvernement chargé notamment du développement touristique, l’informe de la création d’un poste aux Marquises en vue de la réalisation du PGA1. Nous sommes en décembre 1980.

C’est ainsi que Débora atterrit à Terre déserte à Nuku-Hiva, puis embarque à bord du Ka’oha nui, qui jette l’ancre dans la baie de Taioha’e, au crépuscule. C’est l’éblouissement et le coup de foudre pour « la terre des hommes », la culture et les sites culturels marquisiens. À partir de 1981, elle sera subdivisionnaire de l’urbanisme aux Marquises, poste qu’elle occupera jusqu’à son départ à la retraite.

Une culture en voie d’extinction

Avec son époux, Débora prend conscience de la perte de la culture et de la langue marquisiennes. Dans la continuité des initiatives de Mgr Le CLEACH, qui instaure la liturgie en marquisien dès 1968, ou de celle d’une poignée de jeunes Marquisiens qui créent en 1978 l’association Motu Haka, pour enrayer le « génocide culturel »,  Débora et son mari procéderont dans le cadre de l’association Te Hina o Motu Haka de Nuku Hiva, au nettoyage du site de Kou’eva avec une poignée de personnes.

L’association Motu Haka fédère progressivement les associations culturelles des 6 îles des Marquises. Un de ses membres, Toti TEIKIEHUPOKO, propose de créer un festival des arts marquisiens. « Matavaa o te henua enana » voit ainsi le jour, avec pour objectifs de « réveiller la culture marquisienne par la danse, le tatouage, l’artisanat, la réalisation de nouveaux paepae et tohua, tout en se réappropriant les gestes et savoirs respectueux de l’environnement, des anciens Marquisiens ».

Son engagement associatif

Dès lors,  Débora  réalise la dimension de l’investissement associatif. Elle crée et préside le comité de tourisme de Nuku Hiva, pour informer les visiteurs et structurer les activités touristiques. Elle devient membre dirigeante de l’Association pour la protection de l’environnement des Marquises, Te Ku’a o te heua enana, créée en réaction contre les extractions de sable. L’association effectue des opérations de nettoyage des plages avec les écoles et les bénévoles, préoccupée par la présence d’emballages, de produits plastiques, de piles et de batteries, mais aussi par l’annonce d’un projet de pêche industrielle dans l’aire maritime des Marquises. Elle assure aussi en parallèle les fonctions de secrétaire de l’association culturelle Te Hina O Motu Haka depuis 1992.

Après avoir occupé les fonctions d’adjointe au maire de la commune de Nuku Hiva de 2003 à 2014, elle s’investit aujourd’hui activement dans le projet de classement des Marquises comme grande aire marine protégée. Les membres des différentes associations, les ministères et la commune de Nuku Hiva sont des soutiens précieux, « car on ne fait pas les choses seule ».

« Le fait d’être une femme n’est pas une difficulté. »

Débora a su se donner des objectifs et trouver les moyens de les réaliser, sans jamais cesser de rêver. Elle s’est engagée avec passion et persévérance dans les domaines culturels, environnementaux et touristiques, car elle croit fermement que chaque être humain est sur terre pour « amener une pierre à l’édifice de la vie ». La réhabilitation et l’entretien des sites historiques culturels étaient prioritaires. La prise de conscience générale des Marquisiens sur le risque de disparition de leur culture a été le terreau favorable du renouveau. Son parcours et son expérience la conduisent à défendre une approche globale et complète du développement à venir des Marquises, et elle en connaît les conditions et les enjeux.

1 Plan Général d’Aménagement

Armelle Merceron, avec la collaboration des membres de l’UFFO

 Rédactrice Web

 ©Photos : 

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