Comment un déchet devient matière première avec Hereiti Trafton
Elle pratique l’éco-conduite pour limiter sa consommation en carburant, elle a troqué sa bouteille d’eau en plastique contre une gourde métallique…Hereiti Trafton est LA responsable du service qualité, sécurité, environnement au Laboratoire de Cosmétologie du Pacifique Sud. Femmes de Polynésie vous présente une éco-soldat par nature !
Un job rêvé
Ça, c’était il y a 5 ans. Sans expérience et enchainant les candidatures spontanées, la cartésienne transforme son essai en CDI. Hereiti Trafton, 29 ans, gravit les échelons pour passer du contrat aidé -Corps Volontaire au Développement – à responsable qualité, sécurité et environnement au Laboratoire de Cosmétologie du Pacifique Sud. Une usine d’où sort la marque la plus diffusée dans l’Hexagone : Comptoir des Monoï.
Activité d’export de Monoï en vrac aux hôtels de Luxe et aux marques de standing, un « laboratoire du formulateur », un bar à Monoï, l’entreprise des frères Touboul est de tous les rendez-vous visant à promouvoir savoir-faire, qualité et respect de l’environnement made in fenua.
Hereiti peut donc compter sur l’implication et le soutien de la direction pour mener à terme des projets, comme l’utilisation de bio carburant – un dossier en partenariat avec l’ADEME, qui a pour principe de valoriser de l’huile rebutée en biocarburant. Initié en 2014 il a pu être concrétisé en 2019.
Des déchets transformés en matière première
Ainsi, voiture de livraison, presse et compresseur tournent désormais au bio-carburant. Côté finances, la société réalise une économie de consommation de gasoil passant de 16 à 5 litres par jour. Floqué et siglé, le véhicule qui roule au monoï fait leur fierté, tant et si bien que des personnes se sont montrées intéressées par l’idée pour leur usage personnel.
Hereiti enchaine et parle du Noni revalorisé pour servir d’herbicide naturel, de coques de noix de Tamanu concassées transformées en paillage, du compost de fleurs de Tiare distribué gratuitement à leurs fournisseurs de matière végétales et servant de nutriments à leurs quelques 1300 pieds de Tiare.
Au total, se sont plus de 2 tonnes de déchets par an qui sont transformés en matière première. Réemploi, réparation, réutilisation, tout y est. Devenir la première plantation Bio de Tahiti semble bien parti pour les dirigeants de la société.
Jeanne Phanariotis
Rédactrice Web
©Photos : Alexis Lagarde pour Hommes de Polynésie.