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Portrait

Joséphine la résilience Marquisienne

Publié le 17 juillet 2020

Joséphine n’attend rien de la vie, elle la construit. Elle a su surmonter les obstacles, et grâce à une bonne discipline, elle s’est bâti une liberté qu’elle ne changerait pour rien au monde. Joséphine dévoile pour Femmes de Polynésie son histoire, sa philosophie et ses journées bien remplies.   

Tout commence aux îles Marquises

Née en mars 1968 à Ua Pou, cadette d’une famille de 17 enfants, Joséphine passe les 15 premières années de sa vie dans la vallée de Hohoi, à quelques kilomètres du village principal de l’île. La vie est simple, les fruits abondent, la pêche est bonne. Joséphine aspire à de nouveaux horizons, elle ne s’ennuie pas, elle veut aller voir comment se passe la vie au-delà de la Terre des Hommes.

“On attendait le « Taporo» tous mois, c’était un grand événement au village, du coup on se demandait comment était la vie à Tahiti.” 

Le passage des touristes ou des fonctionnaires sur l’île ne fait que renforcer sa curiosité, Joséphine trouve ces personnes intéressantes car le plus souvent, c’est sa famille qui les accueille.  

“À chaque fois que des personnes venaient de l’extérieur, les gens du village les envoyaient chez nous, “la petite maison bleue en haut”, car ma mère s’exprimait bien en français. Je voyais toutes ces personnes passer, ça m’intriguait.”

La jeune Joséphine voit beaucoup de monde passer, elle écoute les conversations de ses parents et décide qu’elle aussi, elle s’en ira, et découvrira. 

Les aléas de la vie

Comme beaucoup de ses amis Joséphine part pour s’inscrire au lycée à Tahiti. Malheureusement les choses ne se passent pas comme prévu, il n’y a plus de place au lycée hôtelier. Joséphine décide de commencer à travailler, elle n’aime pas traîner et tient à son autonomie.

“Je voulais apprendre à travailler en cuisine, mais il n’y avait plus de place. Du coup j’ai cherché du travail, j’ai vite trouvé. Quand tu veux, tu trouves.” 

Elle démarre en tant que femme de ménage chez des particuliers, mais garde en tête le lycée hôtelier. Trois années passent, Joséphine décide de se réinscrire, après une longue discussion avec une amie.

“J’avais de bonnes notes au collège, du coup je me suis motivée à reprendre les études, je ne voulais pas m’arrêter là.”

A dix-huit ans, Joséphine commence le lycée hôtelier et continue de travailler en parallèle en tant que nounou.

“Nounou c’est bien, mais j’ai toujours voulu travailler en cuisine. J’étais la plus âgée de la classe mais aussi la plus motivée.” 

Elle finit le lycée, et décide de chercher du travail dans l’hôtellerie en tant que cuisinière. Aussitôt dit aussitôt fait ! Elle commence dans la cuisine de l’hôtel Taharaa, puis va passer en 20 ans par celles de la plupart des hôtels de Tahiti.    

Le travail sans répit

La journée de Joséphine commence à 3h du matin, elle doit être au travail à partir de 4h pour préparer le petit déjeuner dans un établissement de la côte Est. Les premiers clients arrivent à 6h30. Joséphine termine son service, après le rangement, dans les environs de midi. Si la journée est remplie, elle va faire le ménage jusqu’à 17h. 

“Je n’ai jamais pensé que je travaillais trop, c’est une habitude que j’ai gardée depuis plus de 20 ans.” 

Sa journée ne se termine pas là, puisqu‘elle se rend après le travail à l’église pour rejoindre son groupe de prières à Saint-Paul.

“On fait les offices de la semaine, puis parfois on va prier chez certains fidèles, selon les demandes des foyers.”

Après avoir tout donné, elle rentre enfin chez elle vers 20h, mange, se repose. Le lendemain, c’est reparti. Le travail, Joséphine connaît. 

Philosophie d’une femme qui ne fait pas de pause

“Pour moi le travail c’est la vie”

Un principe simple, mis en pratique par Joséphine tous les jours. Elle aime le travail car elle le considère comme vital. Elle travaille pour entretenir une bonne santé mentale et physique.

“Sans le travail, tu ne peux pas te valoriser. Rien qu’au niveau personnel, ça n’amène que de bonnes choses !”

Joséphine estime que la liberté commence par la liberté financière, elle n’a besoin de personne, elle décide toute seule. 

Elle nous laisse avec un petit message adressé aux jeunes femmes qui aspirent à l’autonomie.

“Il y a toujours quelque chose à faire pour arriver à une liberté financière, la première étape, c’est déjà de la vouloir.”

1 Bateau de fret approvisionnant une fois par mois l’île en nourriture et marchandises

Niuhiti J. Gerbier 

 Rédacteur Web

 ©Photos : Elizabeth Timo, Joséphine, Niuhiti J. Gerbier pour Femmes de Polynésie

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